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Ouverture Congrès Remi COUPAS "Bienvenue aux délégué.e.s et invité.e.s"

Cher(e)s Camarades,

Bienvenue à Clermont-Ferrand Auvergne France, 6480 minutes d’arrêt !

J’espère que vous avez toutes et tous su apprécier le voyage pour vous rendre dans la plus belle ville de France. Eh oui je sais ; ça se mérite…

La Fédération m’a confié la lourde mission, mais pas des moins désagréable, d’ouvrir le 7ème congrès de la FNME-CGT.

Clermont-Ferrand est fière de vous accueillir pour cet évènement de notre Fédération Nationale des Mines et de l’Energie.

Plutôt habitué au salon de la viande, du pâté ou encore le sommet de l’élevage « oviticole » (mélange d’élevage bovin et viticole…), le défi n’est pas inintéressant, mais reste surtout un immense challenge, charge à vous de bien vous tenir, surtout à table.

Tout d’abord et avant de déclarer les « têtes de veau » ouvertes, je tiens à vous informer que vous êtes arrivés sur une terre volcanique, une terre de luttes qui gronde de manière régulière ; qui révèle une histoire forte avec son lot de « victoires à saucier ».

Vous allez certainement me dire que la ville est sombre, que la ville est salle, que les constructions sont grises et tristes, eh bien sachez que la roche utilisée pour les constructions et édifices de la ville est à base de roche balsamique très dure, issue des éruptions volcaniques érubescentes de notre magnifique Chaîne des Puys.

Après cette petite parenthèse géologique, dans la ville de Clermont-Ferrand, vous pourrez trouver et déguster de nombreux produit locaux vin, fromages et autres charcuteries qui font la renommée de notre gastronomie « omnivorienne ».

Je vous souhaite de profiter pleinement de la vie clermontoise.

Pour revenir sur la mission initialement confiée, je déclare le 7ème congrès de la Fédération Nationale des Mines et de l’Energie CGT OUVERT.

Pour bien commencer, et pour ne pas perdre de temps sur le déroulement des travaux, je vous propose d’élire la première présidence du 7ème congrès.

Cette élection s’effectue à « boudin levé », à l’aide du « mandalligot » qui se trouve dans vos « sacs d’os ».

Nous vous proposons pour la première présidence :

  • Présidents : Gilles GOURON
  • Assesseure : Maud MATHIEU

Je vous propose de passer au vote.

La présidence est validée. Je lui laisse donc la place et je vous souhaite à toutes et tous un « bon buffet » … Oups pardon « congrès » !!!

Vive la FNME CGT

Rapport de Gaël FAROU sur les règles de vie du 7ème Congres

Chers et chères Camarades,

Maintenant que le congrès est ouvert et que vous avez élu la première présidence, nous devons accomplir quelques formalités statutaires, ce sont les règles de vie du congrès.

A partir de maintenant, je propose au Président de bien vouloir déclarer ouvert le début des demandes d’inscription pour l’ensemble des débats.

Je vous invite donc, dès à présent, à déposer vos demandes d’intervention sur le bilan d’activité. La clôture du dépôt de ces demandes d’intervention sera effective à 12h30 ce jour.

Mais avant, je veux rappeler, à toutes et à tous les délégué(e)s, les différentes étapes de préparation du congrès qui ont été décidées par les syndicats dans les Conseils Généraux de la Fédération.

Le Comité Exécutif Fédéral, qui a statutairement la responsabilité d’organiser la préparation du congrès avait, lors de sa séance du 11 avril 2019, lancé la préparation du 7ème congrès.

Malheureusement, la crise sanitaire nous a contraints à décider collectivement avec les syndicats de la Fédération, à reporter par deux fois le 7ème Congrès.

Dans ces conditions et après avoir à nouveau consulté les syndicats, le CEF a décidé au début de l’année 2021, de réunir le 7ème congrès de la FNME-CGT du 14 au 18 mars 2022 à Clermont-Ferrand.

Le Comité Exécutif Fédéral a mis en place un Comité de Préparation du Congrès Fédéral (CPCF), piloté par Sébastien MENESPLIER et animé par Hervé BÉQUET.

Ce « Comité de Préparation du Congrès Fédéral » était composé de 6 commissions, pilotées par des binômes :

  • Une commission « Organisation » animée par Jean-Philippe BUCHON et Gaël FAROU,
  • Une commission « Communication » animée par Hugues CHAVAROCHE et Jean CAYRON,
  • Une commission « Mandats et Votes » animée par Sébastien SAINT GERMAIN et Thierry ZEHNDER
  • Une commission « Candidatures » animée par Claude MARTIN et Virginie NEUMAYER
  • Une commission « Modification des Statuts » animée par Gilles GOURON et Soraya LUCATELLI.
  • Une commission « des Écrits » animée par Maud MATHIEU et Laurent HEREDIA et qui avait en son sein deux groupes de travail :
  • Un groupe de travail « Europe/International » animé par Muriel MARCILLOUX
  • Un groupe de travail « Organisation de la Maison Fédérale » animé par Fabrice COUDOUR,

Les commissions travaillent depuis plus d’un an pour préparer ce congrès.

En tant que délégué(e)s, j’espère que vous avez pris connaissance des documents bilan et orientations. Ils ont été conçus par la Commission des Écrits avec l’objectif d’être compréhensibles par le plus grand nombre et démontrer une rigueur d’analyse sur chaque sujet abordé.

Le document d’orientations a été soumis aux amendements des Syndicats pour le faire évoluer jusqu’au Congrès. Chaque étape du document d’orientations aura son temps de débat à ce 7ème Congrès Fédéral.

Des Camarades auraient souhaité qu’une analyse du contexte national et international apparaisse dans le document d’orientations soumis aux Syndicats. Ce choix n’a pas été retenu par la Commission des Écrits. En effet, avec une actualité qui prend une place importante, additionner le contexte national et international à un document déjà très dense aurait été un risque de le rendre trop lourd. Ce document propose des orientations en adéquation avec le contexte général.

Avant d’en venir à nos obligations statutaires en ce début de congrès, je tiens à souligner que la préparation s’est déroulée dans un contexte de luttes sociales.

Des luttes qui permettent aux travailleuses et travailleurs de se soulever, d’exprimer leurs inquiétudes et leur ras-le-bol face à la loi de la jungle dictée par le système capitaliste dirigé par les financiers et des gouvernements néolibéraux.

Si nous pouvons être fiers que la CGT permette à des milliers de salariés de trouver le chemin de la dignité et l’espoir des jours heureux, nous devons également être conscients que notre organisation a rencontré des difficultés pour être à la fois sur le terrain des luttes et celui de la préparation de ce 7ème Congrès.

D’ailleurs, nombre de syndicats nous ont fait part de ces difficultés.

  1. Bureau du Congrès

Maintenant je vous propose d’élire le Bureau du Congrès. Le Bureau du Congrès exerce un rôle de direction de la Fédération pendant le Congrès, tant sur les sollicitations extérieures que sur les conditions d’exercice de la démocratie pendant les travaux du Congrès.

Je vous propose un Bureau de 27 membres :

Jean-Philippe BUCHON, Mathilde CANIVET, Laurence CASASREALES, Richard CAUDY, Jean CAYRON, Hugues CHAVAROCHE, Fabrice COUDOUR, Nicolas CUVILLIER, Aurore DUTAILLY, Gaël FAROU, Virginie GONZALES, Gilles GOURON, Laurent HEREDIA, Julien LAMBERT, Soraya LUCATELLI, Muriel MARCILLOUX, Claude MARTIN, Maud MATHIEU, Sébastien MENESPLIER, Virginie NEUMAYER, Pierre PETIT, Mathieu PINEAU, Bruno PREPOLESKI, Sébastien SAINT GERMAIN, Olivier TITRENT, Franck TRAVERSARI, Thierry ZEHNDER.

La première réunion du Bureau aura lieu à la pause de 16h00, dans la salle du Bureau située dans « l’espace commissions » afin d’organiser son fonctionnement et désigner son animation. Puis celui-ci se réunira chaque matin à 7h30 et autant que de besoin.

Y-a-t-il des remarques ?

Je propose au Président de bien vouloir procéder au vote :

Vote à mandat levé (uniquement les délégué.es délibératifs, en levant leur mandat)

Nous avons maintenant à élire les Commissions des travaux du Congrès qui s’appuient sur les camarades qui ont œuvré à la préparation de ce Congrès.

  1. II) Commission « Mandats et Votes »

La Commission « Mandats et Votes » a œuvré au pré-mandatement et au mandatement. Elle doit arrêter le nombre de voix, dont dispose le Congrès, lors de sa première réunion qui se tiendra dans la salle « Mandats et Votes » située dans « l’espace Commissions », dès la fin des formalités statutaires que nous sommes en train d’accomplir.

La Commission « Mandats et Votes » présentera son rapport cet après-midi sur la représentation des syndicats et des syndiqués au Congrès et aura à valider vos votes tout au long du congrès.

Voici la proposition de composition de cette Commission :

Rachel NEIS, Sébastien SAINT GERMAIN, Jean-Christophe WELTZER, Thierry ZEHNDER, ainsi que les 17 responsables ou référents pour le congrès, des coordinations régionales.

Pilotée par Sébastien SAINT GERMAIN et Thierry ZEHNDER

Y-a-t-il des remarques ?

Je propose au Président de bien vouloir procéder au vote :

Vote à mandat levé (uniquement les délégué.es délibératifs, en levant leur mandat)

III) Commission des « Écrits »

Cette Commission aura en charge la réécriture des textes des différents documents pour intégrer des amendements et modifications que vous aurez actés pendant les débats.

Voici la proposition de composition de cette Commission :

Évida ARNAUD, Jean-Marc BOZZANI, Éric BUTTAZZONI, Fabrice COUDOUR, Virginie GONZALES, Laurent HEREDIA, Laurence HOEFFLING, Bruno LE GUILLOU, Maud MATHIEU, Muriel MARCILLOUX, Pierre PETIT, Bruno PREPOLESKI, Sandrine ROCHE, Sébastien SAINT GERMAIN, Cédric THUDEROZ.

Pilotée par Maud MATHIEU et Laurent HEREDIA

Cette Commission se réunira autant que de besoin sur convocation de ses pilotes dans la salle « Commission des Écrits » située dans « l’espace Commissions ».

Y-a-t-il des remarques ?

Je propose au Président de bien vouloir procéder au vote :

Vote à mandat levé (uniquement les délégué.es délibératifs, en levant leur mandat

  1. IV) Commission des « Statuts »

Cette commission aura en charge la rédaction définitive des articles tels que vous les aurez décidés, tant pour les statuts que pour l’annexe « Règles de Vie ».

Voici la proposition de composition de cette commission :

Jean-Paul BOYER, Gilles GOURON, Laurent KIM, Alain LE MASSON, Soraya LUCATELLI.

Animée par Soraya LUCATELLI et Gilles GOURON

Y-a-t-il des remarques ?

Je propose au Président de bien vouloir procéder au vote :

Vote à mandat levé (uniquement les délégué.es délibératifs, en levant leur mandat)

  1. V) Groupe de travail « Appel du 7ème Congrès »

En ce qui concerne la rédaction de l’appel du 7ème congrès, je vous propose la mise en place d’un groupe de travail qui sera animé par Clarisse DELALONDRE.

Le travail de rédaction se fera tout au long de la semaine puis, vendredi matin, ce groupe de travail soumettra une proposition d’appel au congrès, qui en débattra puis votera ce dernier.

Afin de favoriser son fonctionnement, sa réactivité et son efficacité, nous proposons de limiter ses membres à 10 maximum.

Nous avons déjà 3 propositions à vous faire : Jean-Marc BOZZANI, Pierre PETIT et Bruno LE GUILLOU que nous vous proposons de compléter.

Je propose au Président de bien vouloir procéder au vote :

Vote à mandat levé (uniquement les délégué.es délibératifs, en levant leur mandat)

  1. VI) Commission des « Candidatures »

En ce qui concerne la Commission des « Candidatures », elle se réunira, mercredi soir de 19h45 à 21h00, en salle plénière.

Je vous rappelle qu’elle est statutairement composée d’un membre par syndicat et des membres de la Direction Fédérale sortante.

L’accès à la salle de la Commission se fera sur présentation d‘un coupon d’invitation qui sera remis à chaque délégation de syndicat par les responsables ou référents des coordinations régionales, mercredi en début d’après-midi.

Cette Commission sera pilotée par la Commission des « Candidatures ».

VII) Présidences du 7ème Congrès

Afin de finir cet intermède de vote à mandat levé, je vous propose d’élire maintenant toutes les présidences du congrès, en une seule fois.

Pour rappel, la première séance est présidée par Gilles GOURON avec pour assesseure, Maud MATHIEU.

 

2ème Présidence, lundi après-midi :

Présidence : Philippe PAGE-LE MEROUR

Assesseure : Marylène FAURE

3ème Présidence, mardi matin :

Présidence : Virginie NEUMAYER

Assesseur : Nicolas FERRY

4ème Présidence, mardi après-midi :

Présidence : Richard CAUDY

Assesseure : Marie-Christine NADEAU

5ème Présidence, mercredi matin :

Présidence : Muriel MARCILLOUX

Assesseur : Marc MICHEL

6ème Présidence, mercredi après-midi :

Présidence : Olivier TITRENT

Assesseure : Adeline CHAUMET

7ème Présidence, jeudi matin :

Présidence : Soraya LUCATELLI

Assesseur : Jean-Christophe WELTZER

8ème Présidence, Jeudi après-midi :

Présidence : Laurent LANGLARD

Assesseur : Aurore DUTAILLY

9ème Présidence, Vendredi matin :

Présidence : Laurence CASASREALES

Assesseur : Yohan GOUJON

Je propose au Président de bien vouloir procéder au vote :

Vote à mandat levé (uniquement les délégué.es délibératifs, en levant leur mandat)

Avant de passer au déroulement des travaux du Congrès, je souhaiterais que le 7ème congrès salue les invités présents aujourd’hui et pour toute la semaine :

Ancien Secrétaire Général de la Fédération National de l’Énergie ; ancien dirigeant de la confédération, Président de l’IHSME : DUTEIL François

Ancien dirigeant de la Fédération des Travailleurs du Sous-Sol ; trésorier de l’IHSME : MONNERON Louis

Dirigeant confédéral en charge du suivi de notre Fédération : FOURNET Pascal

Dirigeante confédérale : CAILLETAUD Marie-Claire

Président de la CCAS : CANO Nicolas

Secrétaire Générale de la CCAS : THUDEROZ Valérie

Président du Comité de Coordination des CMCAS : COULIN Jean-François

Secrétaire Générale du Comité de Coordination des CMCAS : REBUTTINI Sandrine

Président de la CAMIEG : DAL BON Jérémy

Représentant de la FNME-CGT au CA de la CNIEG : COTTIN Pascal

Je salue également la présence des camarades des Pays d’Outre-mer, délégués consultatifs au 7ème congrès.

Je tiens également à vous préciser pour les débats autour des enjeux internationaux de jeudi, qu’un dispositif de traduction sera mis en place. La traduction des intervenants internationaux sera retransmise dans la salle. Afin de faciliter le travail des traducteurs, je vous invite, lors de vos interventions, à parler avec un rythme raisonnable.

Pour terminer, il nous reste à voter le déroulement des travaux du Congrès que vous avez dans le guide du congressiste mais également, les règles de vie du 7ème Congrès et l’organisation des débats.

Les interventions devront se faire sur inscription préalable à déposer auprès de l’aide à la Présidence.

Les débats auront un horaire de début et de fin pour les dépôts de demande d’intervention. Les Présidentes et Présidents rappelleront les horaires de fin d’inscription pour chaque débat mais vous pouvez déjà en prendre note :

Lundi 14 mars – 8h30 : Ouverture des inscriptions pour l’ensemble des débats, celle-ci a été faite tout à l’heure au début de ce rapport.

Lundi 14 mars – 12h30 : Fin d’inscription pour le débat sur le « Bilan d’activité »

Lundi 14 mars – 19h00 : Fin d’inscription pour le débat sur « Une FNME-CGT représentant l’ensemble des travailleurs et travailleuses »

Mardi 15 mars – 12h00 : Fin d’inscription pour le débat sur « Organisation & territorialité »

Mardi 15 mars – 19h00 : Fin d’inscription pour le débat sur « Présentation des Statuts »

Dans vos sacs à dos, vous avez des formulaires d’inscription pour chacun des débats ainsi qu’une fiche de résumé de vos interventions qui seront retranscrites dans les actes du 7ème congrès. C’est pourquoi, afin d’aider à sa rédaction, nous vous demandons, si possible, de nous les transmettre soit par mail sur inter7@fnme-cgt.fr. Soit à l’aide de la clé USB qui est dans votre sac à dos et de la porter au plus tôt à l’aide à la présidence. Toutes ces informations se trouvent dans le guide du congressiste à la page 6.

L’aide à la présidence sera composée de Frédéric BEN, Marc GUIRAUD, Thomas PLANCOT et Claude MARTIN qui en sera le pilote.

Son rôle est d’aider et d’assister les présidences et animations de séance en lien avec la Commission « des écrits » tout en coordonnant le déroulement du Congrès avec la Commission Communication qui gère la régie son, vidéo, lumière et les nombreuses vidéos et incrustations diffusés sur écrans.

Le temps d’intervention pour les débats sur inscription est de 4 minutes et de 2 minutes pour les débats interactifs. Lors de votre intervention, vous pourrez voir le temps s’écouler en même temps que tout le congrès, sur le grand écran.

La gestion des prises de parole, pour les quelques 25 heures de débat programmées pendant le congrès, aura pour objectif de permettre au plus grand nombre d’entre vous d’intervenir, en ayant en tête que ce temps de débat pourrait permettre plus de 370 interventions.

Pour l’organisation des débats, la priorité est donnée aux syndicats n’étant pas encore intervenus. Cette priorisation s’effectue par thématique. Pour schématiser, un syndicat ne ré intervient que lorsque les autres syndicats inscrits sont passés.

Vous l’avez vu, les travaux de notre congrès sont denses, le respect des temps de parole et des horaires sera donc essentiel pour une bonne tenue de nos débats. Pour cela, il sera nécessaire d’ouvrir tous les jours les travaux à 8h30 précises.

Les votes à mandat levé se feront en rendant visible votre mandat.

Concernant les votes par bulletin, ceux-ci seront dépouillés par lecture optique et feront l’objet d’une explication au congrès, en amont du premier vote, par la Commission Mandats et Votes.

J’en termine sur l’état d’esprit qui doit animer chacune et chacun d’entre nous dans ce qui représente un temps fort de notre vie démocratique.

Le congrès est un moment de débats et d’échanges intenses qui peuvent être parfois vifs et passionnés mais nous devrons en permanence rester dans le respect que l’on se doit entre syndiqués dans la CGT.

Des camarades sont prévus pour assurer les accès dans le Polydome. Je vous demanderai de rendre votre badge visible pour faciliter leur travail. Des espaces fumeur sont disponibles à l’entrée du Polydome, côté Espace partenaires et Restauration.

Dans le même état d’esprit, nos travaux accueilleront différents invités, tout au long de la semaine, que nous proposons de saluer dans le respect que l’on doit à ces personnes, hommes et femmes, invités par la FNME-CGT.

Enfin, pour ce congrès, la Commission Organisation vous propose un moment culturel, mardi à 19h00 dans la salle plénière. Il s’agit d’une Causerie Gesticulée de Christophe ABRAMOVSKY.

J’invite maintenant les délégués à voter à mandat levé le fonctionnement et le déroulement des travaux de notre 7ème congrès.

Je propose au Président de bien vouloir procéder au vote :

Vote à mandat levé (uniquement les délégué.es délibératifs, en levant leur mandat)

Je nous souhaite de bons travaux.

Vive le 7ème Congrès

Vive la CGT

Introduction de Philippe YVRARD - Rapport d'accueil du Congrès par la région Auvergne Limousin

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue au 7ème Congrès de notre Fédération Nationale des Mines et de l’Énergie CGT.

Les syndicats des IEG et des mineurs de la région Auvergne-Limousin vous remercient de la confiance que vous nous avez accordée en choisissant Clermont-Ferrand, pour la tenue de cet événement des plus importants dans la vie des syndicats et de leur Fédération.

Nous sommes heureux d’accueillir tous les délégués, tous les invités et les partenaires de ce Congrès, ainsi que le personnel de notre Fédération, et remercions le polydome et la ville de Clermont-Ferrand pour son accueil.

Soyez les bienvenus sous le climat continental de notre région…

Dans le vrai centre gaulois de la France, le centre de la France, de l’Europe, voire du monde… je m’emballe, mais pas vraiment puisque l’actualité du monde qui nous entoure montre que nous sommes tous très proches les uns des autres et que les conflits, hier distants sont dès à présent à proximité, inquiétant curieusement beaucoup plus nos concitoyens.

L’actualité est bien terne ; entre retour des dictatures humaines ou économiques, dans une situation géopolitique d’opposition entre Occident et nouvelles puissances mondiales ou encore depuis quelques jours dans le retour de la guerre froide ; où les supers puissances s’affrontent encore et toujours dans les pays émergents ; avec une montée du fascisme même plus cachée, tout ça sur fond de pandémie mondiale et de catastrophes naturelles dévastatrices, dues au réchauffement climatique, dues également à ces mêmes puissances.

Situation qui appauvrit encore plus les pays les plus pauvres.

Nous tenons donc à saluer fraternellement toutes celles et ceux qui s’organisent pour que les peuples décident de leur avenir syndicalement et obtiennent de nouveaux droits, pour celles et ceux qui luttent pour gagner une juste répartition des richesses au profit des populations, ainsi que celles et ceux qui luttent pour le développement des Services Publics et de l’industrie, ensemble indispensable pour répondre aux besoins des citoyens de tout pays.

Mais revenons sur L’Auvergne et le Limousin.

La Terre du Milieu, comme disent certains ; peuplée de camarades quelques fois rudes, mais sur lesquels on peut toujours compter.

Terre de combats également ; aussi loin que l’on remonte, avec la bataille de Gergovie en 52 avant JC, où Vercingétorix et ses guerriers repoussent vaillamment les envahisseurs romains.

Nous y retrouvons également les gladiateurs contemporains de l’ASM, avec une combativité, souvent enviée, mais jamais égalée.

C’est cette terre aride qui a poussé les Auvergnats à migrer sur Paris. Ils créeront les cafés charbons, à la fois fournisseurs de charbon de Brassac-les-Mines et à la fois débits de boisson et restauration afin d’apporter enfin une vraie nourriture à la capitale. Cela leur a valu le surnom de « Bougnat ».

Le limousin n’est pas en reste, lorsqu’il devient le berceau du vrai syndicalisme avec la fondation de la CGT, à Limoges, le 23 septembre 1895, et qu’il innove déjà dans l’économie sociale comme les coopératives de production, ou bien encore l’Union Syndicale Ouvrière, et de consommation.

Ces deux régions se sont également distinguées par leurs faits de Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, et depuis ils continuent de résister contre les attaques du capitalisme.

Sur l’aspect économique, vous êtes dans une des régions les plus pauvres de France, même si les chiffres ont été tronqués en rattachant administrativement l’Auvergne à Rhône-Alpes et le Limousin à l’Aquitaine.

Le niveau de désindustrialisation est important avec toujours des conséquences terribles, vu le faible nombre d’entreprises. Souvent, le village ferme avec l’usine qui le faisait vivre, comme à la Souterraine avec l’entreprise GMS qui, malgré une lutte exemplaire, a vu le nombre de salariés tomber à une centaine et ces derniers craignent à nouveau pour leur avenir.

L’Auvergne et le Limousin, c’est bien sûr l’agriculture, avec l’élevage et les produits laitiers.

L’Aubrac, la Salers et la Limousine sont sans doute les meilleures viandes du monde et leurs laits produisent des fromages de caractère : Le Saint-Nectaire, le Salers, le Cantal, le Bleu d’Auvergne, le Gaperon et d’autres plus locaux.

Il y a sûrement autant de vaches, voire plus, que d’habitants dans certains départements de notre région.

Là aussi, le monde paysan souffre, pressurisé par les grands groupes commerciaux de distribution ; ils peinent au quotidien sans récolter les fruits de leur labeur.

Les fermes ne trouvent plus preneurs et les exploitations tendent à se regrouper pour devenir des monstruosités du type Ferme aux mille vaches.

Transformant le mode paysan en industrie destructrice du climat et de l’environnement.

Heureusement, des secteurs fonctionnement bien.

Notre région bénéficie d’un secteur touristique dynamique, du fait de l’attrait du Massif central, avec un site unique en Europe du sud, la Chaîne des Puys – faille de Limagne inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO ainsi que la ville de Vichy, également inscrite récemment le 24 juillet 2021.

Le tourisme est également favorisé par une campagne préservée, riche d’un patrimoine culturel, historique et gastronomique.

Un tourisme près de la nature sur des lieux préservés, bien loin des autoroutes piétonnières de certains sentiers des Alpes.

Le tourisme, c’est aussi la gastronomie, et là… on retrouve une nourriture rustique et délicieuse.

Un grand homme a dit, « le gras, c’est la vie », ça résume bien notre culture culinaire qui mélange souvent patates, fromages et cochonnaille.

Concernant les breuvages, de grand progrès ont été faits concernant la viticulture et vous trouvez des cotes d’Auvergne, Boudes, Châteaugay, ou Saint-Pourçain dignes de beaucoup d’autres régions vinicoles. Nous concoctons également de délicieuses boissons à base de gentiane ou de verveine.

Toutefois, l’industrie laisse souvent la place au tourisme, mais aussi au dépeuplement puisque seul le département du Puy-de-Dôme progresse en population, ainsi que la Haute-Loire dans une moindre proportion.

Syndicalement, rayonnent sur notre région :

7 Unions Départementales, 5 syndicats FNME-CGT, 5 syndicats FNME-Ufict CGT et 3 syndicats de mineurs.

Comptabilisant 1700 syndiqués actifs, veuves et retraités

Une dynamique que l’on retrouve dans les statistiques de grève et les actions.

En effet, les principales forces sur notre région, les DR Auvergne et Limousin ainsi que l’hydro, sont souvent dans le top 3 du classement.

Cependant, soyons francs, les difficultés de nos syndicats, des UL ou UD sont réelles, tant la charge de travail militant ne cesse d’augmenter, alors que les droits syndicaux diminuent, sans oublier les discriminations syndicales larvées ou frontales.

Tout ça sur un fond de recherche de la meilleure efficacité possible au service des syndiqués et des salariés.

Souhaitons que notre 7ème congrès nous permette d’avancer collectivement, en nous appuyant sur notre bilan, nos résolutions et nos chartes.

A propos de congrès et d’organisation, près de 40 bâtisseurs, actifs et retraités ont répondu présents pour nous permettre de réussir nos travaux.

Nous tenons d’avance à les remercier

Profitez aussi des pauses pour découvrir les stands, celui de la vie fédérale et ceux de nos partenaires.

Vendredi, vous trouverez également un stand avec des produits régionaux.

 

Camarades, les syndicats de la région Auvergne-Limousin vous souhaitent

un excellent CONGRES A TOUTES et A TOUS

Rapport d'ouverture de Sébastien MENESPLIER

Chers Délégués au 7ème Congrès Fédéral,

Préambule

Avec un immense plaisir, je me soumets à l’exercice de vous présenter le rapport d’ouverture du 7ème Congrès Fédéral. Il doit être une aide pour nous projeter collectivement dans un contexte décrit et analysé pour aller de l’avant dans notre action syndicale au quotidien.

Avant tout chose, je tiens à saluer les Camarades de la Région Auvergne-Limousin et le Syndicat Énergies 63 qui ont œuvré pour l’organisation et la tenue de ce 7ème Congrès Fédéral. Ce n’est pas terminé, les Camarades seront actifs toute la semaine pour parfaire votre accueil, chaque jour, dans les meilleures conditions.

Nous arrivons au terme d’une mandature inédite de cinq années. Ce 7ème Congrès Fédéral a été reporté à deux reprises, conséquence de la situation sanitaire. Il se tient dans un contexte très particulier de guerre en Ukraine et à seulement un mois des élections présidentielles.

En pleine crise politique, économique et sociale au niveau national mais aussi international, je vous le concède, cela fait beaucoup de sujets à aborder mais je me dois, en tant que Secrétaire Général sortant, d’apporter une analyse globale, lucide et sincère.

  • Je vais donc commencer par aborder le contexte international

Notre 7ème Congrès Fédéral se déroule au cœur d’une actualité internationale dramatique. La guerre est aux portes de l’Europe. La Fédération condamne sans aucune réserve l’invasion de l’Ukraine.

La Fédération adresse son profond soutien aux syndicalistes Russes et Ukrainiens avec qui nous entretenons des relations suivies.

Le contexte international a changé depuis la chute de l’URSS. D’ailleurs à cette période, il était prévu que l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) disparaisse simultanément après la chute du mur de Berlin. Les intérêts géopolitiques des pays qui la composent font que l’OTAN est toujours existante.

Nous sommes passés d’une coopération ancrée dans une méfiance réciproque entre les deux blocs de l’Est et de l’Ouest à une rivalité exacerbée. Des deux côtés, nous assistons à de gigantesques provocations et démonstrations guerrières via l’installation d’infrastructures militaires de plus en plus nombreuses.

La Fédération condamne le jeu impérialiste des États-Unis via l’OTAN, des Européens et des Russes, dont les discours bellicistes ont fatalement préparé les esprits à la guerre. L’Ukraine représente un enjeu géopolitique qui n’aura échappé ni aux uns ni aux autres. Les grands perdants de cette guerre, comme pour toutes les autres dans le monde, sont les peuples. Les grands gagnants seront les compagnies pétrolières et gazières, sur fond de volonté des Etats-Unis, de trouver des débouchés à l’exportation de leur gaz de schiste…

Nous devons alerter avec force sur les risques de généralisation de ce conflit.

Les armes doivent se taire immédiatement. Il faut laisser la place à une solution diplomatique plaçant l’aspiration des populations à vivre libres et en paix !

La Fédération tient à exprimer sa solidarité avec tous ces peuples qui souffrent. Notre soutien est aussi destiné à nos Camarades syndicalistes qui luttent pour le progrès et la justice sociale. Toutes les initiatives de solidarité leur donnent la force de poursuivre leur combat. Ils savent qu’ils ne sont pas seuls. Toutes les démonstrations de soutien sont essentielles pour dépasser ces périodes sombres.

Soyons au rendez-vous, chacun à notre niveau et dans nos rôles respectifs. Toute démarche comptera pour faire grandir l’espoir d’un monde meilleur.

Cette après-midi, je vous invite à prendre la parole lors du débat sur une motion pour la paix dans le monde. Portons aussi l’exigence d’un désarmement généralisé !

Notre activité est tournée vers la paix alors le 7ème congrès de la Fédération doit le réaffirmer haut et fort car lorsque les blocs politiques s’affrontent, ce sont les peuples qui souffrent, particulièrement les femmes et les enfants.

Dans le monde, les attaques contre les syndicalistes sont de plus en plus nombreuses, comme par exemple, les assassinats en Colombie ! Les coups d’État comme au Myanmar (Birmanie), les dures réalités des conditions de vie et de travail sur tous les continents sans exception sont un amer constat. Nous devons apporter notre soutien et toute notre solidarité à nos Camarades syndicalistes qui sont, comme nous, les remparts de la régression sociale.

La consommation d’énergie, indispensable au développement économique, entraîne d’importantes tensions au sein des États et sur la scène internationale. Ce n’est pas nouveau. Depuis le 19ème siècle, la bataille pour le contrôle des ressources énergétiques a toujours été un des éléments déterminants de la course à la guerre.

La crise des prix de l’énergie a entraîné l’envolée des prix de gros du gaz naturel en Europe. Entre avril et octobre 2021, les prix de gros du gaz ont augmenté de 40 % et les prix de l’électricité, de 20 %. Or nous savons que l’énergie est au cœur de nombreux conflits dans le monde. Pourtant en Europe, jamais l’existence du marché n’est remise en cause. MACRON, président de l’Union européenne à date, a même réaffirmé que des solutions au périmètre de l’Union européenne doivent être mises en œuvre, ce qui ne remet pas du tout en cause le marché européen !

Pourtant une profonde réforme du marché de l’énergie en Europe est nécessaire. La course aux objectifs de profit à court terme doit cesser au plus vite ! Ainsi, nous portons l’exigence de dénoncer tous les traités européens et la sortie du marché de l’énergie, ce qui n’empêche en rien la solidarité technique aux frontières.

La question de la réindustrialisation est également centrale pour répondre concrètement aux besoins sociaux et environnementaux. Des voies de politiques publiques pour de solides filières industrielles pour les activités stratégiques sont indispensables afin d’assurer l’indépendance de chaque État.

Cette stratégie globale doit être planifiée et organisée sur le long terme. Il est impératif de revenir à des logiques de coopérations développées à l’origine, par les entreprises publiques de l’énergie.

Le constat d’échec de la logique de marché et de rentabilité dans le monde de l’énergie est aujourd’hui clairement démontré.

Les catastrophes climatiques et les enjeux autour de l’eau ou de l’environnement doivent pousser à une transition énergétique. Elle doit être construite avec des coopérations internationales, sur la base de politiques offensives et volontaristes, préservant les ressources naturelles mais surtout, les femmes et les hommes en répondant avant tout à leurs besoins essentiels.

Notre secteur est stratégique et au cœur de nombreuses transformations. Il est nécessaire de planifier une réponse globale et d’anticiper les changements. Ces changements doivent s’opérer partout dans le monde, avec comme objectif la justice et l’égalité réelle entre les peuples. Les luttes des travailleurs, pour protéger la planète, convergent contre les gouvernements libéraux, autoritaires et fascistes.

Un changement de cap s’impose avec la nécessité d’un renouveau démocratique par la lutte, pour le progrès social et environnemental. Les deux sont intrinsèquement liés et sont portés de front par de nombreuses organisations sur tous les continents.

Il est donc nécessaire de poursuivre et d’amplifier nos échanges, nos débats, nos coopérations avec tous nos Camarades dans le monde pour porter et gagner ensemble nos revendications. C’est en construisant une solidarité effective et en tissant des espaces de coordinations à l’échelle internationale que nous pourrons proposer des alternatives viables, rassembleuses, vertueuses et gagnantes.

L’internationalisation de nos luttes et de toutes nos actions syndicales sont les fondements pour la construction d’un autre monde. Au cours de ce 7ème Congrès Fédéral, vous aurez l’occasion d’échanger sur ces questions et de travailler aux convergences possibles pour une Énergie Publique au service des peuples lors des deux tables rondes organisées jeudi après-midi avec nos invités internationaux.

Soyons convaincus du bien-fondé d’être plus offensifs et réactifs. Notre démarche internationale dans la prochaine mandature devra être à la hauteur des enjeux car comme aime à le dire François Duteil « Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! »

Je tenais d’ailleurs à nous féliciter pour notre engagement sans faille pour venir en aide au peuple cubain. La solidarité de 36 Organisations de la CGT pour envoyer des containers à Cuba est une réussite. La dignité du peuple cubain face au blocus étatsunien reste toujours de marbre.

Soyons fiers de cette solidarité internationale et poursuivons les dons pour rendre ce peuple plus fort face à l’impérialisme Américain.

El pueblo unido jamas sera vincido Le peuple uni ne sera jamais vaincu.

 

  • Je vais maintenant poursuivre sur le contexte national

Je le disais tout à l’heure, la crise est bien présente ! Elle est politique, économique et sociale. Elle est traversée par les enjeux du secteur énergétique qui deviennent de plus en plus prégnants.

La crise est avant tout Politique avec la montée de l’extrême droite et ses conséquences. La percée de ZEMMOUR est significative d’une frange de la droite perdue qui ne s’y retrouvent plus entre le Rassemblement National et les Républicains. Sur des sujets qui ont jusqu’à présent divisé, cette frange s’allie avec ZEMMOUR ou MACRON. L’addition de ces recompositions à droite et à l’extrême droite inquiète fortement à quelques jours des élections présidentielles.

La CGT doit prendre toute sa place dans le débat des élections présidentielles. Tous les candidats parlent par exemple d’augmenter les salaires. Je leur dis « chiche » ! Les travailleurs attendent ! Mais certainement pas avec des mesurettes ou des baisses du salaire socialisé ! Des alternatives sont attendues pour augmenter le pouvoir d’achat. Nous avons des repères revendicatifs confédéraux en la matière, la CGT doit les porter auprès des candidats. C’est la moindre des décisions à prendre pour respecter le monde du travail que la CGT représente !

Pour autant, je me dois de rappeler que ce n’est pas le choix retenu par le Comité Confédéral National (CCN) de la CGT. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis abstenu sur la déclaration d’actualité décidée lors du dernier CCN. D’autres sujets auraient pu être mis en avant comme notre opposition frontale à la réforme des régimes de retraites. Ou encore sur la Sécurité Sociale, les besoins de Services Publics, les luttes en cours pour sauvegarder les emplois, dire STOP aux délocalisations et réindustrialiser la France.

Ces sujets auraient pu constituer un courrier CGT pour interpeller les candidats aux élections présidentielles.

Nous sommes face à un enjeu majeur pour l’avenir de la société française. La situation énergétique du pays avec l’impact des augmentations des factures, sur les usagers, sur les collectivités et sur les industriels, démontre la nécessité d’un changement radical. Retrouvons rapidement un État stratège pour lutter contre le dérèglement climatique et pour organiser une maîtrise publique nationale d’un secteur en expansion.

Au cœur de la transition énergétique et pour l’avenir du Service Public de l’Energie, il y a des projets portés par les travailleurs avec la CGT. Ils luttent pour l’avenir de l’emploi et la reconversion des sites industriels. Là où sont implantées les centrales au charbon que le gouvernement a condamnées.

C’est le cas à Cordemais avec le projet Ecocombust de nouveau d’actualité grâce au travail des Camarades de la Section Syndicale, du Syndicat et de la Fédération. La pugnacité des Camarades de la centrale a permis la réouverture du dossier par le Gouvernement. En effet, les porteurs du projet Ecocombust doivent se manifester d’ici au 26 avril 2022.

La Fédération usera de tous les moyens à sa disposition pour faire en sorte que le projet aboutisse. Elle pèsera de tout son poids comme elle l’a fait jusque-là pour épauler les Camarades de Cordemais et contraindre EDF, avec d’autres investisseurs comme PAPREC, à s’engager dans le montage du dossier.

Idem à Lucy et aussi à Gardanne où 45 Camarades sont encore à ce jour licenciés par GazelÉnergie. Je salue leur ténacité, leur force et leur acharnement. Je ne les ai jamais vus lâcher de décembre 2018 à aujourd’hui. Ils ont été de tout temps, de toutes les luttes, locales et nationales.

Le 4 mars dernier, lors d’une énième table ronde, nous avons été informés de plusieurs avancées majeures pour l’avenir du site de Gardanne.

Ces derniers éléments caractérisent des avancées importantes avec des engagements écrits et paraphés par l’Etat, GazelÉnergie et la CGT. Ces avancées, c’est la lutte des travailleurs qui les ont permises. Le Gouvernement a enfin décidé de porter et d’étudier les projets des travailleurs de la centrale de Gardanne avec plusieurs Organisations de la CGT : le Syndicat CGT de la Centrale de Gardanne, la Fédération Nationale Mines Énergie CGT, la Fédération Nationale CGT des Ports et Docks, le Syndicat CGT des Dockers de Fos, le Syndicat CGT du Grand Port Maritime de Marseille et l’Union Départementale CGT des Bouches-du-Rhône.

Si ces engagements écrits se concrétisent à terme, les travailleurs licenciés pourraient être réembauchés de surcroît au Statut des Industries Électriques et Gazières. C’est aussi un projet industriel d’avenir pour le service public de l’énergie.

Ce nouvel espoir est un soulagement pour les Camarades en lutte depuis des années, même si nous sommes conscients que tout reste à gagner à cette heure.

Je les salue ! Saluons-les ensemble les Camarades ! Nous le savons dans nos tripes, comme le disait Victor Hugo « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent » mais également ceux qui gagnent !

Sans vouloir passer pour celui qui insiste, rien ne doit être passé sous silence, la Fédération avec ses Syndicats prendra toute sa responsabilité sortie de ce 7ème Congrès, pour interpeller les candidats aux élections présidentielles. Nous le ferons et nous le ferons savoir à toute la CGT, à la presse nationale et locale.

La crise est aussi Politique. Par les perspectives de visions progressistes qui ont du mal à émerger au sein du monde du travail, y compris dans nos rangs, et plus largement dans la société.

Cela pose concrètement la question de l’efficacité du syndicalisme de lutte et de transformation sociale de plus en plus confrontée à une addition de problèmes avec leurs freins et leurs potentialités. Se repolitiser en toute autonomie aiderait à faire connaître nos propositions, pour entrevoir des soutiens des politiques progressistes et fédérer les forces vives.

La question du renforcement de ces forces progressistes est une éternelle question soulevée dans nos discussions et sans parti pris. Dans notre activité au quotidien, je dirais que l’un doit aller de pair avec l’autre dans un objectif commun, celui de transformer la société. Lorsque cet objectif est partagé, en toute autonomie, chacun construit et assume sa propre opinion pour trouver dans une force politique progressiste un rapprochement de ses idées. Cela se construit et se respecte.

Dans l’histoire de notre pays, à chaque fois que la France a connu une crise, la CGT a su aider à ouvrir des perspectives. Revendication et transformation sociale, ce que nos anciens appelaient au Congrès d’Amiens en 1906 « la double besogne ». Au-delà des égos de toute nature, une perspective politique est attendue car elle pourrait faciliter le débouché sur le rapport de force.

Les choix politiques révolutionnaires sont nécessaires et incontournables pour permettre à notre pays de répondre aux besoins de la Nation et non à l’appétit sans limite du capital.

La crise est également Économique avec l’accroissement des inégalités de plus en plus criantes et un pouvoir d’achat qui baisse pour le plus grand nombre. Trop de travailleurs et de retraités vivent dans la précarité, pourtant, ils œuvrent pour vivre dignement avec leur famille.

Certains retraités travaillent d’ailleurs encore, ou recommencent à travailler, car leur pension ne suffit pas ou plus, et des travailleurs cumulent plusieurs activités car leur salaire ne suffit pas pour assumer les dépenses du foyer. C’est une régression sociale tout simplement insoutenable !

Les tarifs des biens de première nécessité, en perpétuelle augmentation, ne font que pénaliser les citoyens et usagers tandis que les salaires n’augmentent que très peu, voire pas du tout, et les pensions baissent encore. Les décisions du Gouvernement actuel, qui ne déroge pas à 20 ans de déréglementation du secteur de l’énergie, font perdurer cette situation injuste.

Les Camarades, je salue toutes les luttes menées durant ces 5 dernières années, celles toujours d’actualité comme en Loire-Atlantique à RTE, à Marseille ou à Roubaix pour ENEDIS/GRDF, ou encore dans la production hydraulique et toutes les autres.

Le rapport introductif à la table ronde sur nos revendications immédiates y reviendra plus précisément. Toutes ces luttes ont pour point commun d’exiger une meilleure répartition des richesses par l’augmentation des salaires et des pensions notamment. N’oublions pas que les richesses doivent revenir à ceux qui les créent !

Je salue toutes ces luttes qui ont conduit à la gagne. Ces luttes menées à partir de cahiers revendicatifs locaux sont l’essence même de l’action syndicale CGT. Partir des besoins des travailleurs, construire leurs revendications et contraindre, par la lutte, les employeurs à apporter des réponses concrètes. Il ne peut y avoir meilleur ancrage du rapport de force dans les entreprises !

La crise est Économique, aussi car la France a perdu ses industries. Les gouvernements successifs ont laissé des pans entiers de l’industrie française être délocalisés ou sacrifiés sur l’autel de la rentabilité et de la mondialisation. Souvenons-nous également des politiques qui prônaient une France sans usines, les mêmes qui aujourd’hui portent un mix énergétique sans production pilotable !

La France dépend aujourd’hui de l’import pour de nombreuses matières premières, ce qui coûte énormément aux contribuables et place la Nation en position de faiblesse, sans parler de l’impact sur l’environnement. Nous voyons bien que la dépendance aux autres pays est la conséquence des choix faits, dans le passé, par les politiques menées pour délocaliser la production et les emplois industriels, ce que la CGT a toujours dénoncé.

Ces mêmes choix entraînent des conséquences évidentes pour les Services Publics. Nous l’avons tous vécu et subi de plein fouet lors de la pandémie de mars 2020 qui a révélé l’impact des politiques publiques successives et de la dérégulation au nom de l’Europe libérale ou du néolibéralisme européen.

Le Néolibéralisme.

Un terme qui désigne aujourd’hui un ensemble d’analyses ou de doctrines inspirées du libéralisme économique. Un courant de pensées qui s’est développé au début des années 1980. Tout comme le libéralisme économique, il souhaite réduire davantage le rôle de l’État. Il critique le modèle de « l’État-providence », soutenant que l’État ne devrait intervenir seulement qu’en dernier recours. C’est d’ailleurs pour cela que le Néolibéralisme porte l’économie de marché.

Un État-providence désigne un État qui intervient activement dans les domaines économiques et sociaux : les politiques de soutien aux familles, les politiques de soutien au revenu, le développement des politiques publiques et des Services Publics.

Plusieurs acteurs défendent l’idéologie néolibérale, comme les multinationales, les milieux financiers et certains partis politiques. Ils soutiennent qu’une grande intervention de l’État augmente sa dette. Ils sont pour une plus grande responsabilisation des individus dans le but qu’ils ne soient plus dépendants des aides de l’État.

Et pourtant !

Ces Services Publics font les différences avec de nombreux pays en termes de Santé et d’Éducation pour ne citer que ces activités, cibles permanentes des néolibéraux.

Tout ce système néolibéral, conforme aux traités européens que nous dénonçons, n’a rien de solidaire car il développe année après année des politiques d’austérité dans tous les Etats, sans exception. Ceci se produit rarement dans l’intérêt des peuples ou de l’intérêt général mais plutôt pour l’enrichissement de quelques-uns et surtout des actionnaires !

Les Services Publics subissent à leur tour la loi de la concurrence libre et non faussée et c’est toute l’économie d’un pays qui est touchée ! Dans ce système, les requins de la finance s’en sortent toujours avec plus de profits et de dividendes, mais toujours avec cette vision à court et moyen terme.

C’est l’étape actuelle du capitalisme qui est contre la transformation de la société.

La crise est enfin Sociale avec la remise en cause systématique de tout ce qui est collectif et bénéfique aux droits des salariés. C’est le cas avec les Statuts ou les droits réglementaires des Branches professionnelles sans cesse questionnés ou tirés vers la moins-disance.

C’est aussi le cas avec la réforme de l’assurance chômage ou celle sur les régimes de retraites qui plane toujours au-delà de l’allongement de la durée de carrière à 65 ans inscrit dans le programme de Macron, candidat à sa succession. D’ailleurs peu de candidats aux élections présidentielles, de droite ou d’extrême droite, portent l’inverse dans leur programme. Cela doit nous pousser à réagir vigoureusement !

La crise est Sociale car les employeurs brisent les collectifs de travail et les individus pour augmenter la rentabilité et leurs profits. Les travailleurs souffrent trop souvent en silence et parfois dans la plus grande ignorance. Cela impacte notre syndicalisme CGT qui lui aussi est en crise d’efficacité.

La non-tenue des réunions des instances syndicales, des Congrès des Syndicats ou bien encore des réunions de syndiqués, qui font la vie syndicale de la CGT, fait partie des dommages collatéraux. Conséquence, notre démocratie syndicale est aussi en crise.

Trop de militants sont en souffrance, se sentant souvent isolés dans leurs actions de tous les jours, avec l’impression de ne plus savoir trouver les mots et parfois la sensation de ne plus avoir de conviction, de perdre le sens de leur activité. Pourtant !

La volonté d’en découdre reste très souvent vive et présente face à des employeurs qui n’entendent pas les discours syndicaux, qui s’attaquent aux militants, sanctionnent, se comportent avec violence et n’attachent aucune valeur aux revendications portées par les travailleurs.

Pour certains Camarades, la réalité est aussi dans leur quotidien de ne plus trouver la force d’agir dans l’organisation, voire de ne plus s’épanouir dans l’action syndicale. Tout cela démontre finalement que les répercussions d’une crise sociale agissent fatalement sur les femmes et les hommes qui font vivre au quotidien l’activité syndicale CGT.

La crise ne devrait pas générer de résignation. Face à elle, la CGT a besoin de se renforcer, de se renouveler, de prendre soin de ses militants, mais aussi de se rassembler en faisant la place à toutes les catégories qui composent le salariat, sans exception.

Interrogeons-nous sur notre syndicalisme pour évoluer et être en adéquation avec le salariat. Face à toutes les attaques, serrons-nous les coudes, faisons jouer notre solidarité !

Dans l’histoire, rien n’a jamais été facile en termes de conquêtes sociales notamment. D’une manière générale, nous pouvons affirmer que le syndicalisme n’a jamais connu une telle addition de problèmes aussi multiples et variés, tels que nous les connaissons et les subissons aujourd’hui.

Nos anciens ont cru, avant nous, à la force du collectif pour faire bouger les lignes. Certes dans des circonstances différentes, mais toutes aussi dures à vivre en leur temps, ils ont su gagner malgré les obstacles.

Ayons confiance en nous. Croyons en notre capacité à lutter et à faire vivre la CGT !

Les yeux tournés vers les étoiles et les pieds bien ancrés sur terre, l’utopie doit nous aider.

  • Je vais maintenant évoquer le sujet fondamental de la formation syndicale

Il sera nécessaire, malgré toute la pression imposée par l’actualité, que le 7ème Congrès Fédéral s’engage avec détermination. « Offensifs, Solidaires, Engagés et Renforcés » tel que nous le rappelle le slogan « O.S.E.R » de ce 7ème Congrès.

Il s’agira avant tout d’accepter collectivement que notre priorité soit de former de nombreux militants pour regagner en efficacité.

Dans la prochaine mandature, la Fédération devra prioriser la formation syndicale.

Former les Secrétaires Généraux des Syndicats et les collectifs des Commissions Exécutives des Syndicats. Former des Responsables à l’Organisation ou à la Vie Syndicale, des Responsables à la Coordination et l’animation des Luttes, des Trésoriers ou des Responsables à la Politique Financière, sera incontournable.

Se former, c’est aussi sortir du champ Fédéral en participant aux formations 1er et 2ème niveau organisées par les Unions Départementales et les Unions Locales. Ces formations sont aussi essentielles que riches pour les militants de toute la CGT.

Pourquoi ne pas innover sur ce thème ?

Il n’existe pas que le « prêt à porter » ! Nous pourrions aussi faire du « sur mesure », penser de nouveaux formats de formations, de nouvelles journées d’études, soyons inventifs ! Mais surtout ne restons pas les bras croisés !

Il y a urgence les Camarades ! La crise sanitaire nous a obligés à reporter de nombreuses formations et le travail de rattrapage sera long et pourtant nécessaire pour permettre à tous les militants de la CGT d’être prêts pour accomplir leurs mandats.

Je vous propose que le Comité Exécutif Fédéral (CEF), qui sera élu lors de ce 7ème Congrès, soit responsabilisé dans le suivi de la formation des premiers militants des Syndicats. Je vous propose aussi que le Secrétariat Fédéral, qui sera lui élu par le futur Comité Exécutif Fédéral, soit chargé du suivi de la formation des dirigeants du CEF. Sous l’impulsion et la Coordination du Comité Exécutif Fédéral, le Conseil Général de la Fédération assurera chaque année et pendant toute la mandature le suivi de la formation syndicale.

Vous l’avez compris, j’attache une importance primordiale à la formation syndicale car je suis convaincu que pour s’engager pleinement à militer au sein de la CGT, les Camarades ont besoin d’être formés.

C’est également la clef du renouvellement militant. Nous devons nous en préoccuper régulièrement !

Se former doit devenir une priorité dans un mandat pour permettre d’acquérir des bases théoriques et politiques solides. Il est indispensable d’être aguerris aux mauvais coups des violences patronales car être un militant de la CGT, c’est être engagé dans un affrontement de classe permanent !

Je ne suis pas seul à penser que la formation syndicale doit devenir une priorité. Lors des Conseils Généraux Décentralisés tenus au mois d’octobre 2021, de nombreux militants des Syndicats ont témoigné d’un constat alarmant sur la formation des premiers Dirigeants des Syndicats.

Peut-être, avons-nous besoin de mieux savoir proposer et impulser les formations syndicales ? De mieux faire comprendre l’intérêt d’être formé ? Ce n’est pas une perte de temps. Même si nous connaissons la frustration des agendas, toujours plus contraints et chargés.

Au contraire, se former doit être appréhendé comme une parenthèse. Les formations sont en effet des occasions importantes de rencontrer et connaître d’autres syndicalistes, de partager et échanger des bonnes pratiques, de grandir politiquement.

Et sans qu’elles soient répertoriées dans le catalogue, les formations au quotidien sont tout aussi importantes. Le transfert de compétences et d’expérience est primordial. Nous devons prendre le temps d’accompagner les nouveaux militants pour ne pas les jeter dans le grand bain sans bouée.

Nous manquons aussi de formateurs. Même si des retraités continuent d’assurer un nombre important de formations, il nous faudra renouveler aussi notre collectif de formateurs. C’est une priorité également. Sans eux, nous ne pourrons assurer l’avenir efficacement.

Les seules formations qui sont encore organisées à ce jour sont les formations spécifiques pour le mandat au sein des CSE. Mais former un Camarade pour un mandat en CSE sans lui donner les bases d’une formation CGT, c’est faire les choses à moitié.

Et il ne s’agirait surtout pas de se former uniquement aux mandats dans les IRP bien au contraire : pour être efficace en IRP et porter les valeurs de la CGT, il s’agit de maîtriser notre portage revendicatif, notre histoire et ce pour quoi nous luttons depuis toujours. Les bases politiques dispensées en formation sont donc essentielles.

J’ai la conviction que de nombreux Camarades n’ont pas encore suivi les formations 1er et 2ème niveau CGT, alors qu’elles donnent à comprendre et à se servir de l’outil IRP pour mener de concert l’action syndicale et revendicative.

Je mets en évidence cet exemple car c’est une réalité. Je l’entends à chaque fois que je me déplace dans les Régions ou lorsque je rencontre un Syndicat. Nous devons sortir du carcan dans lequel les employeurs tentent d’attirer les organisations syndicales, en professionnalisant les mandats en IRP.

Les IRP sont un lieu de confrontation de classe. Elles doivent être utiles à la lutte et permettre de porter les revendications des travailleurs.

Vous l’aurez compris, ce 7ème Congrès doit aboutir à décider d’un plan de formations syndicales d’ampleur pour tous les militants des Syndicats et du prochain Comité Exécutif Fédéral. Ceci est aussi valable pour l’ensemble de nos militants des Organismes Sociaux et de Santé qui doivent être des vecteurs forts du portage CGT.

Valorisons ensemble cette démarche et mettons en évidence que la formation syndicale est émancipatrice. Elle permet aussi de se forger des opinions tout en développant son esprit critique et d’analyse.

  • Je vais maintenant développer un certain nombre d’éléments concernant la Fédération, ses Syndicats – Les rôles de chacun

Je vais d’abord vous citer, pour rappel, le rôle statutaire d’un Syndicat et de la Fédération :

« Le Syndicat est l’organisation de base de la CGT. Un Syndicat définit lui-même son mode de constitution et de fonctionnement, notamment par la mise en place de sections syndicales dans les formes les plus adaptées, répondant aux besoins des syndiqués et privilégiant un syndicalisme de proximité.

Un Syndicat vise à développer « la démocratie syndicale, l’intervention individuelle et collective des adhérents, leur formation et la syndicalisation, l’information, le débat, la construction avec les travailleurs des revendications et des moyens de les faire aboutir, la prise en compte des diversités du salariat et la recherche des convergences ».

La Fédération quant à elle se fixe pour but de coordonner et d’impulser l’activité syndicale et revendicative des Syndicats qui la composent. » Fin de citation.

Ce 7ème Congrès doit nous permettre de revenir aux fondamentaux et d’avancer dans le bon sens.

Pour réussir à avoir une Fédération tournée vers ses Syndicats dans toutes leurs diversités, il ne faut pas dévier dans l’excès de devenir un Syndicat national mais bien être une Fédération répondant aux besoins de ses Syndicats.

Lors de ce 7ème Congrès, vous allez décider des orientations générales pour les trois prochaines années. Il est impératif dans notre débat sur la Vie Syndicale de n’éluder aucun sujet. Ce qui va, ce qui ne va pas, depuis les Syndicats jusqu’à la Fédération !

Par exemple est-ce-que la Fédération joue pleinement son rôle ? Est-elle allée trop loin sur certains sujets ? Les critiques sont essentielles pour avancer et progresser.

Au quotidien, la Fédération est énormément sollicitée. Elle œuvre pour tenter d’apporter des réponses, rechercher des solutions mais est-ce réellement son rôle à chaque fois ?

Doit-elle se substituer au rôle des Syndicats ou n’est-ce pas tout simplement parfois plus simple de demander un arbitrage fédéral ?

La Fédération ne peut pas intervenir à chaque fois et dans n’importe quelle situation, elle n’en a pas les moyens.

Collectivement, soyons francs et sincères pour améliorer notre Vie Syndicale. La Fédération c’est nous, tous ensemble !

Chacun dans son rôle, remettons de l’ordre dans notre fonctionnement collectif. Le syndiqué doit redevenir la pierre angulaire du fonctionnement des Syndicats pour une meilleure démocratie syndicale.

A ce sujet, faisons vivre les différents outils qui aident les militants à s’appuyer et compter sur les syndiqués pour recueillir leurs avis. Sinon, à quoi bon être syndiqué ? Il vous sera présenté jeudi notre outil de consultation, Consult’, que la Fédération a choisi de développer et mettre à disposition des Syndicats pour les aider à favoriser les consultations et donc par définition l’expression de tous les Syndiqués. A condition que les Syndicats s’en emparent, il nous aidera dans notre Vie Syndicale, dans nos Organisations pour la prise en compte de nos adhérents sans se substituer au travail de proximité.

  • J’enchaîne maintenant sur le thème de la démocratie à la vie syndicale et au renforcement de la CGT

La Fédération avec ses Syndicats doit retrouver de la démocratie syndicale dans son activité.

Les syndiqués doivent être au cœur de toutes les décisions.

Trop souvent, le débat collectif se limite à quelques Camarades qui ne constituent pas forcément une assemblée de syndiqués et encore moins une instance de Syndicat. Remettons en place des Sections Syndicales où les syndiqués peuvent débattre et décider.

Beaucoup de jeunes Camarades ont obtenu des mandats au sein des Syndicats et nous devons nous féliciter de ce travail de renouvellement. Seulement, ces jeunes Camarades doivent être accompagnés tout en leur laissant une grande autonomie.

Il ne s’agit surtout pas de les mettre « sous tutelle » mais bien de les épauler dans leur prise de mandat, sans paternalisme. Tout est question d’équilibre et d’adaptation des militants les uns par rapport aux autres.

L’objectif étant de leur donner les clés de la réussite d’une qualité de Vie Syndicale au service de la lutte, pour gagner sur les revendications des travailleurs et des retraités, mais aussi contribuer à la transformation de la société.

La CGT porte la nécessité de faire prendre conscience aux travailleurs et aux retraités qu’être syndiqué à la CGT constitue une réelle force collective au service de l’exercice du contrepouvoir. Encore plus en y étant un syndiqué acteur !

En France, se syndiquer reste un choix. Et pour la CGT, c’est bien une adhésion que nous recherchons avec des syndiqués conscientisés.

Les syndiqués constituent le noyau du rapport de force de la CGT, dont les rangs peuvent s’élargir chaque jour par l’adhésion du plus grand nombre de travailleurs et de retraités. Ceux-là même qui doivent mesurer qu’être syndiqué à la CGT ça sert, ça aide, ça permet de résister, ça contribue à faire reculer les mauvais coups et ça permet de gagner !

Au 31 janvier 2021, la CGT représente un rapport de force de 592 931 syndiqués en 2020. Quant à la Fédération, elle représente un rapport de force de 43 284 syndiqués en 2020 : 25 133 syndiqués actifs et 18 151 syndiqués retraités.

Cette tendance baissière est réelle et nous la regrettons collectivement.

Cependant ne soyons pas fatalistes, les marges de progression sont importantes.

Nous pouvons enrayer cette tendance et l’inverser. Pour cela, motivation et détermination sont nécessaires si l’on regarde les secteurs professionnels que la Fédération couvre par ses Syndicats constitués sur un ou plusieurs territoires, sur un ou plusieurs établissements ou encore nationalement.

Le développement de la syndicalisation est l’affaire de tous, de chaque militant, de chaque élu, de chaque mandaté. Mettons en place des plans de renforcement et de reconquête. Fixons-nous des objectifs et redonnons confiance aux Camarades.

Le lancement de l’outil Consult’, autour d’une campagne forte avec des slogans « La Fédération prend en compte ta voix » ou encore « Fais entendre ta voix ! », permettra de lancer un nouvel élan de syndicalisation post congrès.

Il faut aussi réapprendre à proposer la carte CGT. La question du passage à la retraite est aussi à intégrer. De nombreux militants rendent leur carte à ce moment-là voire un peu avant, lors de leur mise en Congés Epargne Temps (CET). Alors, la continuité syndicale doit être également priorisée en l’anticipant par de la pédagogie syndicale. Pourquoi ne pas préparer au départ à la retraite par une formation CGT « Jeunes retraitables » par exemple ? Pourquoi ne pas impulser des formations jeunes en simultané, symbole fort et concrétisation de notre volonté de maintenir le lien intergénérationnel et de passage de flambeau ?

Au-delà de la syndicalisation, le vote CGT compte et la représentativité de la CGT peut largement progresser en fonction des résultats obtenus dans les entreprises découlant d’une CGT visible, audible et crédible.

Je crois toujours en une CGT de classe et de masse y compris avec la transformation du salariat. D’ailleurs, cette évolution devrait être abordée comme un atout et non un frein.

Je milite pour une grande campagne de renforcement de toute la CGT plus que jamais d’actualité. A notre niveau, au sein de la Fédération et de ses Syndicats, cela pourrait se traduire par des actes et des orientations concrètes. Cette grande campagne de renforcement pourrait mettre en évidence la reconnaissance de l’individualité au sein du collectif et en même temps ce que représente la force d’un collectif.

Il serait utile de promouvoir cette grande campagne de renforcement par des slogans comme « Se syndiquer pour être libre et solidaire ! ».

La solidarité est une valeur fondatrice, universelle et fondamentale du syndicalisme. Compte tenu de l’éclatement et de la transformation des entreprises, la notion de solidarité vise à rassembler tous les travailleurs, quelle que soit leur entreprise d’appartenance. Une grande campagne mettant la solidarité en lumière permettrait aussi d’éviter, par exemple, les égos catégoriels ou de métiers qui polluent le quotidien au lieu d’avancer dans un même sens, dans le même but.

Cette thématique de solidarité trouve un écho fort chez les plus jeunes.

Le slogan « être plus nombreux pour gagner » donnerait du sens.

Il porterait l’idée de la nécessité de meilleures garanties collectives ou de nouveau Statut, au moment où directions et gouvernement veulent les remettre en cause. Au lieu de mettre en concurrence les travailleurs, de favoriser l’individualisme et le repli sur soi, la Fédération veut tendre vers le Statut de l’Energéticien !

Je connais un outil qui aide déjà à renforcer la CGT mais qui doit être développé et davantage mis en exergue partout sur le territoire : c’est la formation d’accueil. C’est le meilleur rempart face au populisme qui gagne les travailleurs que nous représentons.

Mieux s’organiser collectivement et mieux organiser les Syndicats supposerait de gagner en conscience et cela constituerait un autre atout pour mener des luttes gagnantes et ouvrir des perspectives de changement social.

J’enfonce des portes ouvertes car je suis convaincu que faire progresser la CGT par le nombre de syndiqués et par la représentativité, c’est largement possible !

Les journées de mardi et mercredi seront consacrées à notre qualité de Vie Syndicale, alors je vous invite avec enthousiasme à vous inscrire dans les débats, pour vous exprimer sur cet aspect crucial de l’avenir de notre activité militante.

  • Parlons maintenant de notre Fédération. Qui sommes-nous réellement ?

Chers Camarades, en tant que Délégué au Congrès, je vous ai envoyé par mail un courrier dans lequel j’indiquais que : « ce 7ème Congrès doit vous permettre de débattre toute une semaine avec l’ensemble des Délégués des Syndicats de notre champ Fédéral ». Au-delà de ce qui nous lie, par exemple nos Régimes Spéciaux et Particuliers, de santé ou de retraite, ayons conscience que nous sommes porteurs d’une solidarité exceptionnelle à travers nos Statuts.

Bien connaître notre histoire nous permet aussi de mieux appréhender nos choix syndicaux et nos orientations.

Notre histoire a vu s’unir deux Fédérations en 1999 lors du Congrès de Grenoble. Mais avant encore, en 1989 au Congrès Fédéral de Caen, l’Union Nationale des Syndicats de l’Énergie Atomique qui regroupait toutes les composantes de la filière de l’énergie atomique s’affiliait à la Fédération Nationale de l’Énergie (FNE). Puis en 1999, la Fédération des Travailleurs du Sous-Sol et la Fédération Nationale de l’Énergie s’unirent pour former la Fédération Nationale des Mines et de l’Énergie CGT, la FNME-CGT.

Cette histoire, notre histoire, nous devons en être fiers ! Cette union des Électriciens, des Gaziers, des Énergéticiens de l’Atome et des Mineurs sont les fondements de la Fédération.

20 ans plus tard, je ne crois pas qu’il nous faille débattre de travailler à une séparation. Je crois en notre capacité à faire évoluer la Fédération pour la rendre « moins Industries Electriques et Gazières » et davantage transverse avec l’Energie Atomique et les Mines. Transverse sur son champ Fédéral et ses diversités. J’en profite d’ailleurs pour réaffirmer qu’il nous faudra être précis dans nos positionnements et expressions, et veiller à ne pas confondre « diversité » terme à employer quand on évoque les retraités, les jeunes, les femmes, terme qu’on pourrait associer aux métiers également, et « spécificité » terme lié à la fonction hiérarchique qui intègre alors les ingénieurs, les cadres et les techniciens quand on aborde l’Union Fédérale des Ingénieurs Cadres et Techniciens (UFICT). Ce sujet sera davantage développé durant les travaux du Congrès.

Nous devons porter collectivement cette ambition de transversalité et d’intégration des diversités et spécificités au sein de la Fédération, dans un esprit de conquête, pour gagner des droits nouveaux pour tous les travailleurs et retraités des Mines, de l’Energie Atomique et des IEG.

Nous devons être « offensifs, solidaires, engagés et renforcés » parce que notre rapport de force en 20 ans s’est affaibli et ce, malgré de grandes luttes menées dans chaque corporation. Nous ne pouvons pas rester spectateur de cet affaiblissement de notre vie syndicale et de notre force d’action dans certains domaines.

Cette démarche devra aussi s’inscrire dans notre lien et notre relation à la Confédération. En effet, il va nous falloir de plus en plus travailler collectivement avec les autres Fédérations de la CGT traversées elles aussi par les sujets énergétiques. C’est le cas avec la Fédération Nationale des Industries Chimiques (FNIC) et la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie (FTM). Nous devons continuer à amplifier les relations et la proximité pour établir des revendications communes et partagées, par exemple pour travailler sur le sujet du Statut de l’Energéticien qu’il nous faudra bâtir collectivement.

Ce travail multi Fédérations CGT doit impérativement conduire à la définition d’une position confédérale sur l’Énergie.

Des journées confédérales sur la thématique ont pu avoir lieu, mais ce n’est pas suffisant pour construire une position confédérale tant attendue sur l’Énergie. Et c’est d’ailleurs rageant lorsque l’on voit une autre organisation syndicale qui faisait la une de la matinale de France Inter, le 2 mars dernier, en raison de la publication de son scénario énergétique 2050.

Alors que notre Programme Progressiste de l’Energie est connu depuis trois ans déjà et qu’il constitue une bonne base de travail. Qu’attend la Confédération pour ouvrir un débat au sein du Comité Confédéral National (CCN) ?

L’énergie est un enjeu de société alors pour être audible et surtout peser dans le débat national et international, la CGT doit porter un projet énergie confédéral !

L’énergie n’est pas l’affaire de la seule Fédération et nous l’acceptons bien volontiers, mais l’évitement sur ce sujet ne pourra plus durer. Je vous invite dans le cadre de la préparation du 53ème Congrès Confédéral (qui se déroulera du 27 au 31 mars 2023) à porter ce débat avec les syndiqués dans les Syndicats mais aussi dans les Unions Départementales.

Que sommes-nous devenus depuis plus de 20 ans ? D’abord et c’est important de le préciser, chaque secteur d’activité a connu les soubresauts des fermetures de sites, des réformes de structures, des transformations, des fusions et des privatisations des entreprises. Des attaques dans les domaines de la protection sociale, des Statuts, des garanties collectives, se sont succédé dans tous les champs de la Fédération.

Dans les Industries Électriques et Gazières : les monopoles publics nationalisés sont devenus des Monopoly capitalistiques, conséquences de la dérégulation du secteur énergétique. Des groupes mondialisés se sont créés, composés de sociétés ou de filiales détenues, pour certaines par des capitaux publics et/ou privés, mais peu restent encore totalement publics.

Bienvenue dans le système capitaliste où l’énergie, reconnue comme un bien de première nécessité, dépend intégralement du marché ! Cela a un impact sur le Service Public de l’Électricité et du Gaz. C’est toute la bataille que mène la Fédération avec ses Syndicats, les syndiqués, les travailleurs et retraités pour gagner la sortie du marché et pour gagner un véritable Service Public de l’Énergie.

Nous voulons aussi gagner une nationalisation nouvelle des entreprises, avec comme objectif à moyen terme, une démocratisation participative par l’intervention des salariés, des usagers mais aussi des élus de la République territoriaux et nationaux. Il nous faut gagner de véritables monopoles publics nationaux dont le statut juridique restera à affiner sans nul doute.

Dans notre Programme Progressiste de l’Énergie (PPE), nous portons comme statut juridique le retour à un Établissement Public à Caractère Industriel et Commercial. En l’occurrence, un EPIC Électricité et un EPIC Gazier. Pour autant, seul, ce statut ne répond pas, à date, à notre volonté d’une réelle solution pour tendre à une sortie du marché.

C’est d’ailleurs notre revendication au global qui porte la bonne solution : des entreprises publiques avec un contrôle et une maîtrise publique pour une énergie reconnue comme un bien commun.

Alors, si tout le monde s’accorde pour reconnaître l’Électricité comme un bien commun, finalement le statut juridique d’une entreprise qui a la charge de ce bien commun ne devrait-il pas devenir une propriété sociale qui ne peut être cédée donc inaliénable ? Je pourrais développer des similitudes pour le Gaz et l’Énergie Atomique.

Vous aurez l’occasion de disserter de ce sujet jusqu’à jeudi matin, à l’occasion de la table ronde qui sera organisée sur la présentation de notre PPE. Il s’agira de rappeler nos ambitions pour les droits statutaires et les garanties collectives du secteur de l’énergie. N’hésitez surtout pas à intervenir en intégrant bien que la Fédération a fait évoluer son orientation d’un « Pôle Public de l’Énergie » vers un véritable « Service Public de l’Énergie » au travers de notre Programme Progressiste de l’Energie.

Le concept de « Pôle Public » fut une étape dans nos orientations que nous avons su collectivement dépasser. Même si dans la CGT, nous voyons encore quelques écrits y faire référence à tort.

Toujours dans les IEG, l’activité est très prenante et intense sur les garanties statutaires et collectives.

Actuellement, il y a une volonté des employeurs de réformer le système de classification-rémunération historique. La Fédération est loin d’être satisfaite des propositions des employeurs, ce qui a généré des journées nationales de grève, assez bien suivies par les agents, mais le rapport de force doit s’intensifier pour que les employeurs acceptent de revoir leur copie. D’ailleurs, ils pourraient probablement demander un avis à la tutelle s’ils n’emportent pas l’adhésion attendue par la signature des Fédérations Syndicales représentatives.

Dans les Activités Sociales, les attaques sont, elles aussi incessantes et mobilisent énormément d’énergie pour tous les Camarades élus et mandatés. Les Activités Sociales sont un sujet qui entraîne des débats passionnés et qui dans la dernière mandature ont énormément mobilisé nos Instances Fédérales. Il est important d’intégrer que de vastes sujets nous attendent à très court terme dans ce domaine : Restauration méridienne, statut des Agents Mis à Disposition (MAD) des Activités Sociales et moyens bénévoles pour ne citer que ces trois-là.

J’en profite d’ailleurs pour informer le 7ème Congrès Fédéral que la CCAS est à nouveau sous le coup d’une enquête de la Cour des comptes pour la période 2010 à 2021. La Fédération par l’intermédiaire du Secrétaire Général sera aussi soumise à une audition de la Cour des comptes après le Congrès.

Dans le secteur des Mines : Depuis 25 ans la quasi-totalité des mines a été liquidée en France sur fond de délocalisation massive des productions de base et des industries manufacturières vers les pays à faibles normes sociales.

A la liquidation totale s’ajoute la faiblesse des recherches de gisements et de l’exploration des substances comme des ressources minières nationales.

Aujourd’hui, la corporation minière est composée de Mineurs et d’ayants droit retraités qui voient leur effectif fondre au rythme de 6% par an, les veuves y étant aujourd’hui plus nombreuses que les retraités. Les actifs se trouvent aux Mines de Sel de l’Est, à TOTAL, au Bureau des Recherches Géologiques Minières (le BRGM), à la Compagnie Géologie Géophysique (la CGG) et surtout 4 500 salariés sont issus de la Sécurité Sociale Minière et de l’Agence Nationale des Garanties et Droits des Mineurs (ANGDM).

En 2022, les Mineurs disposent toujours de leur Régime Spécial de Caisse de Sécurité Sociale Minière.

De bataille en bataille, ils ont réussi à faire respecter la prise en charge à 100% des prestations maladie, la non-application des franchises et forfaits (hormis le forfait hospitalier) ainsi qu’une action sanitaire et sociale particulière.

Il y a dix ans, le Président SARKOZY avait pourtant programmé la dissolution de leur caisse dans le régime général au plus tard le 31 décembre 2013. Le réseau de santé ouvert à tous les affiliés sur les anciens bassins miniers, y compris à nos Camarades des IEG, devait être éclaté et être offert aux acteurs privés ou associatifs. Les Mineurs sont parvenus à faire abroger ce funeste décret et à obtenir que le Statut du Mineur reste en vigueur grâce à la lutte et la mobilisation.

En juin 2021, le Gouvernement du Président MACRON a réactivé la menace, mais nos Camarades Mineurs CGT ont su la repousser. Pour autant le travail continue et la vigilance reste de mise.

Les Syndicats des Mineurs sont historiquement très engagés au sein de l’activité et des structures interprofessionnelles locales. D’ailleurs, certains de ces Syndicats sont installés dans les Unions Départementales (UD) ou Unions Locales (UL). La participation de militants Mineurs aux Instances Fédérales régionales ou nationales, ou aux groupes de travail du Comité Exécutif Fédéral, devient difficile à assumer.

Les Mineurs veulent que leur Coordination Nationale au sein d’un Secteur Mines Fédéral soit préservée afin d’assumer efficacement les priorités revendicatives des Syndicats, notamment les droits, les acquis et la Sécurité Sociale. De façon pragmatique, le lien avec le CEF et la mise en cohérence passent aussi par cette Coordination Nationale des Mineurs. Sachez, les Camarades, qu’il n’est nullement question de remettre en cause le fonctionnement actuel.

Le conflit que la Russie vient d’engager en Europe, dont j’ai dit la portée et les dangers pour les différents peuples, va aussi considérablement modifier les échanges internationaux.

La question de la dépendance nationale aux importations ne manquera pas de revenir en boomerang tant les exploitations des substances minières énergétiques ont été externalisées (charbon, gaz, uranium).

Notre pays va payer très cher les errements de cette politique qui a totalement sous-traité l’accès aux ressources minières à des pays peu respectueux des hommes et de la nature, pourvu que les profits soient maximisés. Cela parait évident pour les minerais stratégiques. Cela met en lumière les enjeux sociétaux et environnementaux qu’il nous faut impérativement intégrer. Pour les téléphones et les futures voitures électriques, faut-il délocaliser nuisances et pollution, loin de nos regards, là où les règles sociales et environnementales sont sans aucune mesure comparables aux nôtres ?

La crise internationale majeure qui se manifeste alors que nous tenons ce 7ème Congrès Fédéral peut rebattre les cartes de la question minière et presse notre Fédération à s’y préparer.

Sur le secteur de l’Énergie Atomique : Depuis 2015, les salariés ont subi l’éclatement du Groupe AREVA, conséquence du ralentissement du nucléaire post FUKUSHIMA et des errements stratégiques de l’ancienne présidente, Anne LAUVERGEON, qui se veut désormais consultante/experte dans le domaine.

Désormais le Groupe ORANO, c’est plus d’une vingtaine d’entreprises. L’éclatement de ce Groupe n’est pas neutre dans l’implantation de la CGT et donc sur son action.

La suppression des emplois sur les sites et les transferts d’activités vers les filiales du Groupe, qui organisent la précarisation des droits des salariés, sont les préoccupations des travailleurs.

Cela implique une coordination accrue de l’activité et une attention sur le niveau de négociation collective. Autant de prérogatives à renforcer pour les représentants du personnel.

Cela appelle au sein de la Fédération de renforcer les liens entre les Syndicats de la filière nucléaire qui sont confrontés aux mêmes problématiques d’externalisation de l’activité, de qualité de l’emploi, pour retrouver l’excellence de cette industrie.

A LA HAGUE, les projets « Evaporateurs » et « Convergences » sont, surtout pour le 2ème, très anxiogènes pour les salariés. Les enjeux de stockage de matière radioactive sont structurants et pallient pour partie les difficultés de production de Mélox. A Marcoule, les incertitudes sur l’avenir sont liées à l’établissement des contrats avec le CEA et EDF.

La CGT, 4ème Organisation Représentative, est implantée sur la plupart des établissements du Groupe.

Les élections de représentativité chez ORANO-Cycle auront lieu en octobre 2022, c’est un enjeu fort pour toute notre Fédération.

Toujours dans le secteur de l’Énergie Atomique, l’ANDRA a un statut d’EPIC. C’est aussi un établissement de recherche, composé de plusieurs établissements, dont la sociologie est composée à plus de 70% de chercheurs, ingénieurs et cadres. La représentativité de la CGT se situe autour de 30%.

L’état a confié à l’ANDRA l’inventaire et le suivi des matières radioactives pour l’ensemble des secteurs industriels, médicaux, de recherche et des contrôles non destructifs.

Le projet CIGEO va entrer en phase industrielle et l’activité de l’ANDRA va se développer. Le chantier emploiera plusieurs milliers de travailleurs et le collectif attend beaucoup de la Fédération en termes d’appui et d’aide sur les garanties collectives notamment.

Depuis plus de 70 ans, le Commissariat à l’Énergie Atomique est la matrice de l’ensemble du savoir-faire français en matière de nucléaire, et assure le conseil auprès du gouvernement sur les stratégies civiles et militaires, nationales et internationales.

Cet EPIC est scientifiquement incontournable pour affronter les enjeux environnementaux et sociétaux que notre pays et plus largement l’humanité se doivent de résoudre. Ceci grâce aux chercheurs et techniciens du Commissariat qui depuis 1945 ont, par leur valeur et leur engagement, contribué à sa renommée.

Ils ont su s’adapter aux crises, qu’elles soient politiques, économiques ou sanitaires, et ont toujours donné le meilleur d’eux-mêmes pour l’indépendance énergétique et la souveraineté de notre pays.

Mais les restrictions sur les programmes de recherche publique, au profit de l’innovation, en structurant le secteur autour du partenariat public/privé affaiblissent notre capacité à relever les défis de demain.

C’est ce qui est clairement établi comme avenir pour le CEA, contraint de tutorer des start-ups chargées de développer les prochains réacteurs de recherche à sels fondus au détriment de moyens pérennes pour financer la recherche publique.

C’est ce qui se profile après demain pour développer la filière de réacteur nucléaire de 4ème génération, nécessaire pour mieux fermer le cycle et respecter les traités internationaux de non-prolifération des matières radioactives.

La « plus grande mine d’uranium disponible » se trouve dans les piscines de refroidissement où est entreposé du combustible usé. La Fédération réaffirme qu’il est indispensable d’investir et de procéder à la poursuite du projet ASTRID qui permettrait aux générations futures de disposer d’une énergie abondante pour plusieurs centaines d’années.

Depuis MARCOULE, SACLAY, VALDUC, CADARACHE, ce sont les salariés de ces sites qui ont permis à la France de se doter d’une certaine indépendance énergétique.

La Fédération réaffirme le besoin criant de moyens pour la recherche. La reconnaissance financière des personnels et le sens au travail sont essentiels pour répondre aux nécessités sociales et environnementales et à la préparation de l’avenir, pour le Service Public de l’Énergie.

Par ailleurs, les salariés de TECHNICATOME, dont l’histoire est imbriquée avec celle du CEA, se sont retrouvés intégrés au Groupe AREVA entre 2001 et 2017. Ils ont dû mener une lutte importante pour éviter que l’entreprise ne soit dissoute.

C’est une entreprise intégrée qui fait la démonstration de son efficacité.

Ce sont ses compétences, qui ont été mises à profit pour développer le contrôle commande avec ALSTOM dans le ferroviaire. Elles seront aussi mises à profit pour engager le programme français des petits réacteurs modulaires, dont la puissance est comprise entre 50 et 300 Mégawatts électriques.

Tous les indicateurs économiques et financiers de l’entreprise sont au vert et battent des records mais la direction s’acharne à tirer les politiques sociales vers le bas. Ceci alors même que l’entreprise est très rentable et qu’elle a des perspectives d’activité et une visibilité dégagée sur plusieurs décennies.

  • Il s’agit maintenant d’aborder avec vous les perspectives de luttes pour la Fédération

A court terme, faisons la démonstration du rapport de force lors de la journée confédérale du 24 mars 2022 à l’initiative des 9 UCR. Cette journée permettra de porter les revendications des retraités, notamment celles de leur pouvoir d’achat et de leur qualité de vie. Inscrivons-nous dans la construction de cette journée pour dénoncer ce que subissent les retraités et incitons à la syndicalisation des actifs comme des retraités à cette occasion !

Depuis 2018, les Syndicats des Industries Électriques et Gazières ont, sans relâche, mené une bataille en interne et à l’externe pour l’avenir du Service Public de l’Énergie. A l’époque, en pleine lutte des Cheminots pour s’opposer à la privatisation de la SNCF et du Service Public du rail, nous avions fait le choix de mener de concert avec nos Camarades Cheminots la lutte pour l’avenir du Service Public de l’Énergie.

Il faut dire aussi que cette même année était discutée dans un débat public la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, sous la direction de la ministre de l’Écologie, Élisabeth BORNE, devenue aujourd’hui la ministre du Travail.

S’est enchaînée une campagne de communication par des affiches, des flyers, des films « Mains Basse sur l’Énergie » et « Gaz Flouze à tous les étages », trois journaux « 100% Public », des courriers d’interpellations des élus de la République, des députés, des sénateurs et des maires de France.

Puis tout le travail collectif réalisé pour la rédaction de notre Programme Progressiste de l’Énergie (PPE) avec dans un premier temps l’aboutissement de sa partie Électricité venant en dissonance contre la privatisation d’EDF vantée par son PDG mais aussi par le Gouvernement et en toile de fond par la Commission européenne. Dernièrement, la partie Gaz du PPE a été finalisée et vient également contester l’énième transformation du périmètre du groupe ENGIE mais aussi sa privatisation totale.

Pendant quatre ans, les Électriciens et les Gaziers ont lutté pour s’opposer aux fermetures des sites thermiques et la perte de 10 GWh de capacité pilotable retirée du réseau auxquels s’ajoutent les 1,8 GWh de la centrale nucléaire de Fessenheim.

Aujourd’hui ces productions manquent à l’appel. Au même moment EDF est mis au pilori par le gouvernement qui augmente le plafond de l’ARENH pour les concurrents. Là aussi les limites du marché sont pointées !

Je salue tout le travail engagé par les élus du CSEC d’EDF SA qui veillent au quotidien, et qui défendent l’intérêt des salariés d’EDF SA par toutes leurs démarches, notamment avec la Campagne du CSEC « #Pour une énergie publique », mais aussi contre l’augmentation du plafond de l’ARENH.

Je salue aussi le travail des mandatés de la Fédération au Conseil Supérieur de l’Énergie qui ont, en Interfédérale, activement œuvré pour faire annuler le 3 mars 2022 la délibération de la Commission de Régulation de l’Energie visant l’augmentation de 20 TWh d’ARENH, pour empêcher l’adoption des textes associés. Nous pouvons nous féliciter d’avoir contribuer au rejet du texte modifiant les modalités de fonctionnement de l’ARENH. Le processus est donc tout simplement suspendu à date ! Une plainte sera d’ailleurs déposée sur ce sujet dans les prochains jours auprès de la Commission européenne pour ouvrir une procédure d’examen formelle à l’encontre du gouvernement français.

Cette séance du Conseil Supérieur de l’Énergie a également été marquée par une déclaration de la Fédération sur le Gaz. En effet, en lien avec la crise et la guerre en Ukraine, le gouvernement rétropédale et se voit dans l’obligation de mettre en œuvre ce que la Fédération revendique depuis des années.

Le retour à une réelle démarche de stockage gaz pour sécuriser l’approvisionnement notamment. C’est un désaveu du gouvernement de sa propre Programmation Pluriannuelle de l’Énergie actuellement en vigueur.

Je salue aussi l’engagement des camarades des CSEC d’ENEDIS et de GRDF qui ont, avec leurs moyens et les campagnes déployées, contribué à être visibles et audibles pour l’avenir du Service Public de l’énergie.

Les stratégies des Groupes EDF et ENGIE sont totalement bousculées dans le contexte géopolitique actuel. Profitons de l’occasion pour rappeler notre portage revendicatif et sachons réaffirmer nos positions. Nos projets alternatifs sont réalistes, crédibles et réalisables. Ils répondent aux enjeux de demain.

Pendant quatre ans, les Électriciens et les Gaziers ont aussi battu le pavé pour défendre les intérêts des usagers et l’avenir du Service Public de l’Énergie. Des grèves, des rassemblements, des réunions publiques, des séances vidéo suivies de débats publics, des réunions conjointes avec des élus de la République, des distributions massives des journaux « 100% Public », des manifestations régionales et une grande manifestation nationale le 22 juin 2021.

Cette lutte s’est inscrite sur le long terme dans une stratégie validée collectivement. Il ne serait pas réaliste de penser qu’en seulement quelques journées de grève, nous pourrions faire bouger tout un système capitaliste et néolibéral.

Mais avec beaucoup de sérieux et de détermination soyons convaincus que c’est possible. Notre projet de société doit nous y aider ! Nous sommes inscrits dans une lutte profondément idéologique.

N’oublions jamais que la génération de Marcel PAUL a su trouver sa voix et sa voie ! Pourquoi la génération que nous représentons ne serait-elle pas entendue, écoutée et nos revendications pas mises en œuvre ?!

Soyons convaincus que nous sommes capables de gagner.

Regardons ce qui se passe autour de nous. Le système se désagrège ! N’ayons plus de doute sur notre capacité à faire reculer les choix passés issus de politiques qui ont conduit à remettre en cause tout un programme issu du Conseil National de la Résistance.

Cette lutte, nous devons la poursuivre et la mener ensemble avec les Organisations de la CGT du Secteur Public qui mène aussi des batailles pour l’avenir des activités menacées de privatisation totale ou partielle.

Également, le 31 mars prochain, les Fédération des Services Publics, de la Fonction Publique, des Cheminots et des Organismes Sociaux appellent à une journée de mobilisations sous toutes ces formes afin d’alerter l’opinion publique sur les réels besoins pour l’avenir des Services Publics mais aussi pour les conditions de travail des agents, pour assurer la réponse aux besoins.

C’est aussi une journée durant laquelle il sera nécessaire de défendre les Statuts de chaque profession, Statuts qui sont menacés de disparation par le pouvoir néolibéral en place.

Je propose aux Délégués du 7ème Congrès que la Fédération s’associe à cet appel du 31 mars 2022. Je propose aussi que les Syndicats des différentes professions se rencontrent et échangent dans chaque département pour organiser cette journée de luttes de tous les Services Publics. Profitons-en pour faire connaître la sortie de notre « 100% Public » n°4 qui vulgarisera la situation autour de l’énergie et portera les propositions de notre PPE. Il sera une aide aux militants pour mieux appréhender notre PPE.

Soyons convaincus, le Service Public est une Energie d’avenir.

Mes Chères et Chers Camarades, je nous souhaite des débats « Offensifs, Solidaires, Engagés et Renforcés » pour « OSER ».

Osons dans nos débats !

Retrouvons notre fraternité.

Notre camaraderie.

Osons donner du sens à la CGT !

Osons la lutte !

Osons la victoire !

Allons-y ensemble, avec nos syndiqués, pour gagner !

La lutte, ça paye !

Vive la lutte !

Vive le 7ème Congrès ! Vive la CGT !

 

 

Rapport introductif de Laurent HEREDIA sur le Bilan d’activité

Cher.es camarades,

Je remercie les participants à la plus longue Commission des Ecrits de l’histoire de la FNME et de la FNE… 3 années d’écriture intensive où les reports successifs du Congrès ont nécessité de reprendre les écrits régulièrement. Un grand merci pour la ténacité de la douzaine de camarades qui ne se sont pas essoufflés durant ces trois années de préparation. On peut les applaudir.

Lors du dernier congrès de la FNME-CGT en 2017 à Nantes, nous avions écrit 5 résolutions, tirées des 5 grandes thématiques des orientations de la FNME-CGT. Ces résolutions faisaient office de feuille de route pour la Fédération et ses syndicats.

Ces 5 résolutions portaient sur : La démarche syndicale et notre rapport aux salariés et salariées ; Nos revendications nationales ; Notre démarche syndicale à l’échelle Européenne et Internationale ; La démocratie et la vie syndicale ; La territorialité syndicale.

Sans reprendre exhaustivement les bilans qui ont été amendés par les syndicats, permettez-moi de présenter succinctement les éléments les plus dimensionnants dans la mise en œuvre de ces résolutions.

Tout d’abord, la résolution sur notre démarche syndicale et notre rapport aux salariés et salariées portait la décision de proximité entre nos organisations et les adhérents et adhérentes CGT, entre nos organisations et les salariés et salariées, cela quelle que soit la catégorie socio-professionnelle.

Notre objectif était d’améliorer l’efficacité syndicale et le rapport de force pour la conquête de nouveaux droits, l’accroissement de la syndicalisation et de notre représentativité syndicale.

Comme le fait état le bilan, les écarts entre décisions collectives et mise en œuvre sont grands. Nous n’avons pas été en capacité d’inverser les tendances. Même s’il est indéniable que notre capacité de mobilisation sur des luttes, tous et toutes ensemble, est réalisable et a été réalisée à plusieurs reprises sur la mandature.

Des disparités se font de plus en plus jour entre syndicats dans la capacité de mise en œuvre ou dans celle de mobilisations.

Des luttes d’entreprises ou sectorielles ont porté leurs fruits comme dans l’hydroélectricité, contre le projet Hercule ou encore dans l’avenir du site de Gardanne. Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive.

Il est un constat général, quand les organisations sont proches des travailleurs, alors très souvent les luttes sont gagnantes.

Sur la démarche revendicative, le constat est récurrent avec la mandature précédente, nous avons subi de nombreuses attaques sur le droit du travail et sur l’organisation de nos champs professionnels, notamment dans la continuité de la dérèglementation du secteur de l’énergie.

Nous avions tracé, dans cette résolution sur les revendications, le besoin de lutter sur la transformation du travail, les garanties collectives et statutaires, les activités sociales, la protection sociale, la précarité et le mal travail, les enjeux énergétiques, le pôle public et ensuite le Programme Progressiste de l’Energie.

Avec la crise sanitaire, de nouvelles revendications sont apparues durant les dernières années, autour du télétravail, du travail à distance, de la prise de travail sur le chantier, des procédures sanitaires…

De même, les mesures liberticides décidées par le gouvernement ont eu des impacts lourds sur le quotidien de l’activité syndicale et revendicative.

Nous avions décidé de mener des luttes d’ampleur sur la défense des droits et pour en gagner de nouveaux, sur l’avenir énergétique et sur la relance de la filière minière.

Au global, nous avons mené 5 années de luttes acharnées sur les questions de Service Public et de maintien de nos conquis sociaux, notamment sur la retraite, les textes statutaires ou de branche et la protection sociale.

Nous pouvons établir un constat collectif, la bataille des idées reste complexe, notamment car les militants ne prennent plus assez le temps de lire et de se former pour ensuite aller au contact des travailleurs.

Concernant notre démarche syndicale à l’Europe et à l’International, la base de nos actions syndicales portait le droit et l’accès à l’énergie avec comme revendication centrale la création d’un observatoire de la précarité énergétique à l’échelle européenne et la reconnaissance du droit à l’énergie au niveau international.

L’observatoire a été gagné à l’échelle européenne, il a permis de construire des définitions communes de la précarité énergétique.

Nous avons gagné la réalisation d’une étude sur 20 ans de dérèglementation. Celle-ci démontre que le marché n’est pas la solution et que le Service Public et la propriété publique doivent être la base du secteur énergétique européen.

Notre implication dans les groupes progressistes d’Annecy et de Paris (respectivement regroupement de syndicats progressistes européens et internationaux) a permis de peser sur des décisions et des orientations syndicales dans les Fédérations européennes et mondiales. Elle a aussi permis de construire des revendications communes sur le temps de travail, les salaires et pensions, ainsi que de gagner l’organisation des journées de mobilisations européennes à Bruxelles et à Genève.

Nous sommes aussi intervenus dans les groupes industriels rayonnant au-delà du territoire français, notamment sur les négociations RSE et avons réussi à faire nommer des coordinateurs CGT dans les Comités d’entreprise européens d’EDF et d’ENGIE dans une période de casse de ces entreprises.

La FNME-CGT a œuvré tout au long de cette mandature pour faire évoluer les droits sociaux et améliorer l’accès à l’énergie pour tous.

La résolution vie syndicale portait principalement sur la démocratie, la vie syndicale, la formation syndicale, la syndicalisation et la consultation.

Si nous avons déterminé que la vie syndicale était l’axe de travail majeur pour les syndicats et que la Fédération devait être tournée vers les syndicats, le constat final montre que nous sommes toujours en souffrance sur cette activité.

Les problèmes d’équilibre entre activités syndicales de territoire et d’entreprises sont toujours présents, voire exacerbés. Il y a eu de nombreux renouvellements de militants et très peu de formations syndicales distillées, et avec la baisse des moyens, un grand nombre de militants concentrent les responsabilités et les mandats. Le rapport aux salariés et salariées est souvent renvoyé au second plan.

A cela nous pouvons rajouter les problèmes dans notre vie démocratique, du respect de nos décisions collectives et aussi le respect entre nous.

Le niveau de formations syndicales ne répond pas aux besoins de nos organisations et notamment face au renouvellement militant et à la nécessité de se former en continu pour mieux appréhender l’actualité, mieux s’organiser et au final mieux mener les luttes.

L’évolution de nos forces syndicales est emblématique de la nécessité de se concentrer sur les questions de vie syndicale, perte de 10 000 adhérents et adhérentes en une mandature, perte de 60 000 adhérents et adhérentes depuis 1999… Cette situation a des impacts lourds sur notre capacité de déploiement, sur le renouvellement militant, sur la représentativité syndicale et sur notre capacité à mener les luttes. Dans la même période, les effectifs des actifs ont baissé d’à peine 10%. Côté pensionnés, si les effectifs dans la branche IEG ou dans l’Energie Atomique croissent, cela n’est pas le cas chez les mineurs.

Cette résolution portait aussi des décisions sur la démarche de consultation. Le constat ici aussi est que nous sommes en faiblesse tant du point de vue du nombre de syndicats ou d’adhérents et adhérentes qui répondent que dans la mise en œuvre des décisions. Il est évident que cette situation est intimement liée à la vie syndicale.

L’outil de consultation qui arrive sera une aide dans la démarche de consultation, mais ne résoudra pas les déficits de vie syndicale.

La dernière résolution, et non des moindres, portait sur la territorialité avec sur ce sujet la décision de continuer les débats durant la mandature pour aller à des décisions en Conseil Général ou au Congrès suivant, nous y sommes…

Quelques expérimentations ont eu lieu durant la mandature nous n’avons pas beaucoup de recul. En revanche, elles ont souvent fait l’objet d’affrontements entre nous. Les derniers Conseils Généraux ont permis de mettre en commun cependant, bon nombre d’éléments de réflexion.

Je finirai sur la communication où le Congrès avait décidé de mettre les moyens, si ceux-ci ont été déployés au national avec quelques aléas, trop peu d’organisations au local ne construisent d’écrits, ce qui interroge sur l’appropriation des enjeux, la démarche syndicale et sur la construction des revendications locales.

La Commission des Ecrits a reçu 121 amendements sur le bilan des résolutions, 51 ont été acceptés soit entièrement, soit partiellement, soit modifiés. D’autres amendements concernaient l’écriture inclusive, ceux-ci n’ont pas été retenus mais nous avons tenu compte de la féminisation de nos écrits sous la forme retenue par la Confédération. Il n’y a pas de débat sur les amendements sur le bilan, mais vous avez la possibilité de vous exprimer sur le bilan de la mandature, vos interventions seront publiées dans les actes du Congrès.

A vous la parole !

Intervention sur "Explication des votes du lundi" par Thierry ZEHNDER

Chers camarades,

Je suis chargé de vous expliquer, maintenant, comment nous allons procéder pour les votes pendant notre congrès.

Il existe 3 types de vote :

  • Le vote à mandat levé ;
  • Le vote par bulletin sur les différents rapports ;
  • Et le vote pour le CEF et la CFC qui est lui aussi un vote par bulletin.

Pour le vote à mandat levé, vous l’avez déjà pratiqué ce matin pour élire le Bureau du Congrès, les Commissions et le déroulement de ce congrès. Nous n’avons pas besoin de vous donner plus d’explications, vous l’avez compris.

Pour les votes par bulletin sur les différents rapports, il s’agit de votes globaux.

Chaque syndicat devra se prononcer sur ces votes selon trois choix possibles, conformément à nos statuts. Le vote POUR, le vote CONTRE ou l’ABSTENTION. Ce vote emporte l’intégralité des voix du syndicat.

Pour remplir vos bulletins de vote, il vous faudra impérativement utiliser un stylo noir ou bleu et remplir les cases prévues comme dans cet exemple. Attention le décompte des votes se fait par lecture optique, il est donc indispensable de bien respecter ces consignes sous peine de voir votre vote compté dans les votes « NULS ».

Si le syndicat souhaite voter « POUR », il doit cocher la case « POUR » avec un stylo bleu ou noir.

Si le syndicat souhaite voter « CONTRE », il doit cocher la case « CONTRE » avec un stylo bleu ou noir.

Si le syndicat souhaite s’abstenir, il doit cocher la case « ABSTENTION » avec un stylo bleu ou noir, étonnant non ?

Vous retrouverez toutes ces informations dans votre sac à dos dans une petite notice.

Les bulletins de vote sont remis pour chaque ½ journée à votre responsable de coordination régionale.

J’insiste sur le fait que, pour chaque vote, nous vous demandons de bien procéder au vote rapidement à partir du moment où la présidence de séance lancera le vote. Il faudra voter et donner vos bulletins à votre responsable de coordination régionale, qui devra les transmettre à la Commission.

Suite à cela, la Commission Mandats et Votes doit dépouiller l’ensemble des bulletins, préparer le rendu du résultat avec la régie etc. Il est donc important de ne pas perdre de temps à courir après les bulletins.

Concernant le vote pour le CEF et la CFC, la Commission reviendra pour son explication jeudi, au moment du vote, car ce dernier est différent, mais nous n’en sommes pas là !

Je rends la parole à notre Président de séance.

Rapport de la Commission Mandats et Notes par Rachel NEIS

Mes bien chers et chères Camarades,

Le rôle très formel de la Commission Mandats et Votes est de s’assurer que la représentation au Congrès est bien conforme à nos statuts.

Le vote des délégués délibératifs, à mandat levé, du rapport que je vais vous lire, permettra de légitimer l’ensemble des votes à bulletin de notre Congrès.

Les chiffres qui vont suivre ne prennent en compte que les délégués ayant renseigné complètement la fiche du délégué. En effet, il est arrivé, par exemple, que certains délégués n’aient pas rempli la case « catégorie professionnelle » et d’autres si. Les informations à notre disposition ne sont donc pas parfaites.

Parmi les délégués délibératifs présents sur les 491 possibles, vous êtes donc :

66 femmes, soit 17,89%.
8 jeunes de 24 à 30 ans, soit 2,17%
40 jeunes de 35 ans ou moins, soit 10,84%
58 Cadres, ingénieurs, chercheurs, soit 15,72%
232 Techniciens, agents de maîtrise, soit 62,87%
Et donc, 69 Ouvriers, Employés, soit 18,7%

Il nous faut également féliciter les camarades qui participent aujourd’hui à leur premier congrès fédéral : vous êtes 173 « primo-congressistes ». Bienvenue chez vous !

Pour rappel, les syndicats en Conseil Général s’étaient fixés 4 objectifs.

La Commission Mandats et Votes s’est donc attachée à suivre ces objectifs et à les rappeler régulièrement aux syndicats…

Je vais maintenant vous les rappeler et voir dans quelle mesure nous avons tenu ou pas ces objectifs…

1er Objectif : Pourvoir tous les mandats disponibles pour avoir un Congrès représentatif de l’ensemble de notre secteur (IEG, Mines, Energie Atomique…).

Sur ce point, avec 74,45 % de syndicats présents et 75,15 % des mandats pourvus, nous pouvons dire, qu’au regard des conditions particulières de préparation de ce Congrès et notamment du double report, nous ne sommes pas loin d’avoir réussi. D’ailleurs, nous savions qu’un objectif à 100% était utopiste et que nous n’y serions pas à l’ouverture du congrès.

2ème Objectif : Avoir un minimum de 77 jeunes délégués (<ou= à 30 ans) soit 15,71% des mandats disponibles.

Vous êtes 8 parmi nous aujourd’hui, soit 2,17% des mandats pourvus…

Nous sommes loin de notre objectif !

Alors pour se faire du bien, et surtout pour coller à notre organisation, nous avons compté les jeunes de 35 ans et moins puisque cela correspond aux critères de notre Commission Fédérale Jeunes par exemple ; vous êtes donc 40 dans la salle, soit 10,84 % des délégués

3ème Objectif : Compter parmi nous, a minima, 135 femmes déléguées, représentant 27,55% du total des délégués.

Mesdames, aujourd’hui vous n’êtes que 66 déléguées, soit 17,89%… Mon éducation à la sauce Vosgienne fait que je vais rester polie, mais affirmer que la féminisation et l’égalité femmes/hommes dans nos syndicats et notre Fédération ne sont pas encore une réalité est à mon sens particulièrement édulcoré, d’autant qu’en ce domaine les politiques de recrutement des entreprises ne nous aident pas forcément. Ne vous en déplaise Messieurs, les femmes sont plus nombreuses que les hommes au regard de l’humanité, auriez-vous peur de notre supériorité autre que numérique ?

Enfin 4ème Objectif : Tendre au respect des proportions de la répartition par collège de nos syndiqués avec un objectif de 36 cadres et ingénieurs, soit 7,3%, 271 techniciens et agents de maîtrise, soit 55,4% et 183 ouvriers et employés, soit 37,3%.

Vos syndicats sont parvenus à mandater à ce congrès 16% d’ingénieurs et cadres, 65% d’agents de maîtrise ou techniciens et 19% d’ouvriers et d’employés.

Nos règles statutaires précisent qu’un délégué doit être issu du syndicat qui le mandate et qu’il ne lui est pas possible d’engager les voix d’un autre syndicat.

Aussi, en tant que délégué, vous êtes responsable des voix de votre syndicat. Référez-vous au déroulé des travaux listant les votes programmés chaque jour avant de songer à vous éclipser pour aller manger une truffade.

Je suis épicurienne moi aussi et je sais que la meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y céder… mais soyez tout de même présents à la bonne heure en salle plénière pour les votes !

Le double report du Congrès a bousculé les inscriptions et la préparation de ce Congrès. Il a fallu modifier notre système d’inscription en cours de route à la demande de la CNIL, mais également recalculer à deux reprises le nombre de mandats et de voix au Congrès. Au final, ce Congrès a été convoqué sur la moyenne des FNI et des timbres des années 2016 à 2020.

Nous sommes en mars 2022. Les FNI et timbres 2021 n’ont pas encore tous été réglés à CoGeTise.

Pour faire une pointe d’humour local, je dirais qu’il en manque… « un pneu » … Il n’était donc pas légitime de s’appuyer sur 2021.

A ce propos, j’invite les syndicats, qui ne le font pas encore, à régler leurs FNI et timbres régulièrement et à échéances rapprochées, d’autant que les délégués au 53ème congrès Confédéral vont bientôt être convoqués, mais eux sur la base des FNI de 2019 à 2021.

Vous l’aurez compris, c’est maintenant que la partie « discours obligatoire même s’il stigmatise » de ce rapport arrive…

Au-delà du fait que le paiement et le reversement réguliers des cotisations nous permettent de connaître l’état de nos forces organisées, ils sont aussi un gage de stabilité dans toute la CGT. D’ailleurs en parlant des choses qui fâchent, la cotisation doit être à 1% du salaire ou de la pension, comme prévu dans nos textes… Est-il encore nécessaire de vous rappeler que ces paiements permettent de financer toutes les structures UL, UD, Fédération, Confédération et l’ensemble des systèmes solidaires mis en place ? Idéalement, j’aurais cru que non, mais malheureusement, les chiffres parlent pour nous…

En 2020, nous comptions 43 282 syndiqués répartis comme suit :

–    18 618 Actifs CGT soit 43,02 %,

–    6 513 CGT-UFICT soit 15,05 %,

–    18 151 Retraités et veuves soit 41,93 %.

Rappelons-nous que lors de notre 6ème congrès à Nantes, convoqué sur la base des FNI 2015, nous avions 52 339 FNI, soit un recul de syndicalisation brute de 9 057 FNI…

17,3% de syndiqués de moins, en 5 ans !

Les années passent, les congrès se suivent et malheureusement, sur ce point, se ressemblent.

Cette semaine, 227 syndicats étaient en droit de participer aux travaux de notre 7ème congrès. Ces 227 syndicats auraient représenté 47 727 voix.

C’est moins de syndicats convoqués, mais plus de voix disponibles qu’à Nantes où 252 syndicats étaient convoqués représentant 42 469 voix.

Moins de FNI et plus de voix cela signifie que la mise en place du prélèvement et les paiements à CoGeTise se font de mieux en mieux, nous pouvons nous en féliciter.

Profitez-en, quand on parle Timbres et FNI dans notre Fédération c’est rare !

169 syndicats sont donc présents à ce congrès. Ainsi, le congrès dispose de 41 297 voix.

Pour rappel :

–    Le calcul des voix s’effectue sur les cotisations des exercices 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.

–    Le mode de scrutin sera celui prévu dans nos statuts, c’est-à-dire un vote global : chaque délégation de syndicat engage les voix de son syndicat sur un des choix proposés.

Vous êtes aujourd’hui 369 délégués.

Dans le détail, vous êtes :

  • 266 actifs, soit 72,09%
  • 103 retraités, soit 27,91 %

La répartition des délégués par âge à ce congrès représente :

  • 40 délégués de 24 à 35 ans
  • 89 délégués de 36 à 46 ans
  • 118 délégués de 47 à 57 ans
  • 94 délégués de 58 à 68 ans
  • 19 délégués de 69 ans et plus.

Voilà, mes Chers Camarades, les éléments que j’étais chargée de porter à votre connaissance.

Pour conclure, je vous propose d’accueillir comme il se doit en les invitant à me rejoindre à la tribune :

  • La camarade la plus ancienne : Violette SANZ, née le 11 mars 1949, du syndicat des Services Centraux EDF et CCAS
  • Le camarade le plus ancien : Roland DANI, né le 25 août 1938, du syndicat Energie 43

Maintenant, loin de moi l’idée de leur mettre une quelconque pression (car comme le disait un philosophe de comptoir célèbre « la pression, on ne la subit pas, on la boit »), ils représentent tous deux l’avenir de la CGT, j’appelle également à venir nous rejoindre :

  • La camarade la plus jeune : Léa CLEMENT, 27 ans, du syndicat du CNPE de Bugey
  • Le camarade le plus jeune : Arnaud VILLESANGE, 24 ans, du syndicat Energie 87

Je vous demande de les saluer comme il se doit.

Je passe maintenant la parole au président de séance qui va soumettre ce rapport au vote.

Bons travaux et très bon Congrès à toutes et tous.

Intervention « Des conteneurs pour Cuba » par Gaël FAROU

Chers et chères Camarades,

Le 3 février 1962, John Fitzgerald Kennedy, Président des États-Unis, annonçait l’interdiction des exportations et importations !

Des sanctions totales contre la grande île des Caraïbes.

L’embargo américain contre Cuba était décrété.

Ce blocus est l’un des plus longs au monde, il empoisonne Cuba depuis 60 ans, il a été intensifié sous l’administration TRUMP et reconduit par le gouvernement BIDEN, malgré ces promesses de campagne.

Cuba, qui se relève à peine de la pandémie de Covid-19, s’est vu empêcher par le blocus de l’administration étasunienne, d’avoir accès à des importations alimentaires et sanitaires mondiales.

Face à l’urgence sanitaire et à la demande de nos camarades syndicalistes cubains de la Centrale des Travailleurs de Cuba (la CTC), plusieurs organisations de la CGT (fédérations et unions départementales) ont décidé d’unifier leurs forces et leurs moyens pour envoyer au plus vite des conteneurs de résistance et de solidarité à Cuba.

Ces conteneurs permettent d’acheminer de la nourriture comme : du lait maternisé, des conserves, de l’huile, etc. mais aussi du matériel médical lourd comme : des ventilateurs pulmonaires, des pompes à perfusions, etc.

Aujourd’hui, 36 organisations de la CGT et plusieurs associations, dont France Cuba et le Comité de Coopération et de la Solidarité des Électriciens et Gaziers de PACA, sont engagées dans cette solidarité.

Présents ici avec nous, ils sont au fond de la salle, Holà Compañero

Nombre de syndicats de la Fédération ont déjà participé à cette solidarité et je les en remercie.

Néanmoins, tous les syndicats n’ont pas encore décidé de leur participation mais rien n’est encore perdu, il leur reste du temps pour le faire.

A ce stade de la collecte, les organisations de la CGT totalisent 190 526 € de dons.

Cette somme inclus plus de 30 000€ de dons de la Fédération et de ses syndicats mais également ceux de camarades issus de la FNME-CGT.

Certains syndicats ont même prévu de participer cette semaine en remettant leur chèque dans la caisse de solidarité. Comme je le disais, il est encore temps de participer, la semaine du congrès en est une bonne occasion.

La générosité et la solidarité de toute la CGT pour le peuple Cubain sont indéniables, mais nous pouvons encore faire mieux et même innover pour faire connaître cette solidarité et faire progresser la collecte.

C’est pourquoi, à ce 7ème congrès, la Fédération a décidé d’acheter 1 000 badges.

Ces badges arborent le logo de campagne de cette solidarité.

Ils sont fabriqués de façon artisanale par des camarades Cheminotes et Cheminots de la CGT.

Chaque Délégué Délibératif s’est vu remettre un badge, lors de son arrivée hier ou ce matin.

Ces badges sont également en vente dans l’espace partenaire du 7ème congrès sur le stand « Cuba » tenu par France Cuba et le CCS-EG PACA.

Le produit de la vente sera intégralement reversé à la caisse de solidarité pour permettre le financement des conteneurs pour Cuba.

Pour rappel, la Fédération et le CCS-EG PACA participent également au projet « Cultive ton petit jardin », qui permet aux Cubains de subvenir à leurs besoins vitaux d’alimentation de proximité.

Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à visiter le stand dédié à « Cuba », dans l’espace partenaire du 7ème Congrès.

Camarades,

L’urgence de cette collecte ne fait aucun doute mais nous devons également œuvrer pour éveiller les consciences sur le blocus qui dure depuis trop longtemps, dont les conséquences tragiques s’exercent avant tout sur le peuple Cubain.

Pour conclure, je vous propose de faire vibrer notre solidarité en musique.

Je vous invite, toutes et tous, à vous lever, à chanter et pourquoi pas, à danser si vous le souhaitez, sur la chanson : « Hasta Siempre » interprétée par Les Motivés.

STOP AU BLOCUS !

Hasta la victoria Siempre

Vive le 7ème Congrès

Vive la CGT.

Motion pour la paix

Partout sur la Terre, les peuples aspirent à la paix. Pourtant, celle-ci est en permanence fragilisée.
Ne nous y trompons pas, toutes les guerres n’ont qu’un seul objectif : la maîtrise de la puissance économique, et notamment énergétique, soit pour la défense des richesses d’une minorité, soit pour aller récupérer des richesses pour une minorité. L’invasion de l’Ukraine par Poutine nous le rappelle une fois de plus.
Depuis la naissance de l’humanité, les guerres, les dictatures, le despotisme, l’esclavagisme qu’il soit humain ou financier, sont organisés pour s’approprier des richesses, mener des politiques qui font des peuples toujours les mêmes victimes et qui n’entraînent que l’explosion des inégalités.
La mondialisation néolibérale des économies en place depuis la fin du XXème siècle, avec la circulation effrénée des capitaux et des marchandises, les délocalisations mettant en concurrence les travailleurs, la globalisation de l’économie éloignant les lieux de décisions des travailleurs, ont très largement accentué la fracture entre riches et pauvres ou entre les pays, notamment entre ceux développés et ceux en voie de développement.
Les multinationales violent les droits humains et détruisent l’environnement en toute impunité. Leurs lobbies façonnent les lois en fonction de leurs intérêts. Ces grandes entreprises veulent faire croire qu’elles sont la solution à la pauvreté, au changement climatique, mais ce sont des problèmes qu’elles ont elles-mêmes créés – ou aggravés.
Le capitalisme porte en lui ce monde de violences et de concurrence qui répand la misère, cloue au chômage des millions d’individus, livre les plus fragiles aux trafiquants de drogue, aux migrations forcées, à l’exploitation sexuelle… écarte une partie de la population mondiale, et notamment sa jeunesse, de conditions de vie décentes dans une société émancipée et égalitaire.
Le capitalisme a besoin de guerre et de violences sociales pour assurer la domination de son système d’exploitation de l’homme par l’homme. Dans les pays occidentaux cela s’exprime au travers des politiques d’austérité menées depuis des années à l’échelle de l’Europe et du monde, participant à cultiver la désespérance des travailleurs. Pourtant un grand nombre de luttes gagnantes démontrent que les travailleurs unis autour des cahiers de revendications sont en capacité de trouver des solutions pérennes pour faire avancer les droits et faire vivre la paix.
La paix n’est pas seulement l’absence de guerre mais le principe même de rapports humains fondés sur la libre coopération de tous pour le bien commun et l’intérêt général. Une juste répartition des richesses tout comme le partage des connaissances scientifiques, techniques et industrielles permettra à tous de vivre mieux et ensemble.
S’opposer à la guerre, aux blocus impérialistes, aux escalades militaristes, aux assassinats syndicaux et politiques, à la corruption financière, au dictat capitaliste, c’est le devoir de tous les militants et des personnes conscientes.

Les syndicats ont un rôle fondamental à jouer sur la question de la paix en renforçant leur capacité et leur efficacité en matière de prévention des conflits et de consolidation de la paix. Ils ont un rôle de « conscience » et d’alerte sur les dérives des positions de politiques et de dirigeants des multinationales qui ne voient que sous le prisme du capital. On le voit aujourd’hui avec les guerres en Ukraine, au Yémen, en Palestine ou bien encore au Kurdistan pour ne citer que ces quelques pays, qui génèrent des milliers de victimes inacceptables et l’exode de millions d’êtres humains.
Des sanctions économiques sont prises sans se soucier de ce que cela va engendrer comme répercussions sociales sur les travailleurs, travailleuses, citoyennes et citoyens de tous les pays (augmentation de tous les prix, austérité salariale). Les variables d’ajustements seront encore les emplois, les augmentations de salaires et pensions, l’environnement, etc…
La FNME-CGT réunie en congrès :
• Appelle tous les travailleurs et retraités à s’opposer à toutes les guerres, à résister partout à toutes les formes d’amalgames ou de discours belliqueux et/ou racistes et nationalistes qui contribuent à opposer les populations.
• N’acceptera aucun sacrifice au nom de la guerre, et continuera à défendre toutes les revendications sociales refusant toute union sacrée appelée par le gouvernement actuel et son président Macron.
• Réaffirme son combat pour la justice sociale et le respect des droits humains. Cela passe par la promotion d’un développement économique et social durable avec l’objectif d’éradiquer la pauvreté, en s’engageant avec les autres syndicats et le mouvement associatif.
• Exige de la France qu’elle ratifie dès maintenant la résolution de l’ONU en faveur du désarmement notamment nucléaire.
• Appelle à l’arrêt des conflits armés partout dans le monde.

« Abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme, et vous abolirez l’exploitation d’une nation par une autre. Du jour où tombe l’antagonisme des classes à l’intérieur de la nation, tombe également l’hostilité des nations entre elles ».

Karl MARX

Motion « Pour la paix dans le monde »
adoptée à l’unanimité le 14/03/2022 – Vote à mandat levé

Rapport d’introduction « Une FNME-CGT représentant l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Quelle démarche syndicale par Maud MATHIEU

Chères et chers camarades,

Nous avons décidé lorsque nous avons lancé notre 7ème Congrès, de consacrer le temps nécessaire des débats à notre qualité de Vie Syndicale.

Ce choix est issu de réflexions communes sur l’état d’organisation de notre Fédération et des syndicats qui la composent. Face à un constat inquiétant d’une baisse permanente de syndicalisation, voire d’une perte d’audience dans certaines entreprises, nous devons décider d’une démarche volontariste de déploiement.

Les raisons de cette baisse sont multiples et variées, et appartiennent aux réalités de terrain que personne ici ne conteste. Elles peuvent aussi être les conséquences de nos choix. C’est pourquoi, dresser un bilan à chaque mandature et nous interroger sur nos orientations et décisions collectives sont indispensables.

Aujourd’hui, sur ce temps de débat, nous vous proposons de travailler ensemble à être la CGT de tous les travailleurs et travailleuses dans toute leur diversité.

Juste une précision, ne voyez pas dans cette introduction un oubli vis-à-vis des camarades retraités, veuves et veufs. Nous avons simplement décidé de consacrer un temps de débat cet après-midi, dédié au déploiement spécifique envers les retraités, veuves et veufs, et de développer le syndicalisme retraité.

Pour ce qui est de la population de salariés en activité professionnelle, nous avons, au sein de notre Fédération, décidé de nous appuyer sur notre Union Fédérale (l’UFICT), et de mettre en place des collectifs (la CFJ, et le collectif Femmes-Mixité) pour travailler spécifiquement sur des populations bien déterminées. Nous avons d’autres collectifs bien sûr au sein de la Fédération, mais nous avons fait le choix de faire un focus là où nous avons identifié un réel besoin de débat ou de faire évoluer nos plans d’action. D’autres temps forts seront dédiés, comme cela a déjà été fait, y compris avec la Confédération, pour débattre d’autres diversités, et je pense particulièrement aux questions liées au handicap.

Attention surtout à ne pas opposer les différentes populations que compose le salariat ni les revendications propres à chacune des populations entre elles. C’est malheureusement ce que nous pouvons parfois constater dans nos organisations. Ces oppositions, parfois violentes, ne règlent en rien les difficultés qui se dressent devant nous, bien au contraire, elles font la part belle à nos ennemis de classe.

Si nous concentrons nos débats sur les retraités, les jeunes, les ICT et les femmes, quelle place laissons-nous aux hommes entre 35 et 60 ans, ouvriers, voire maîtrise ? Rassurez-vous messieurs, nous ne vous oublions pas ! D’autant que vous êtes largement majoritaires dans nos organisations. Alors, nous devons débattre de la manière la plus efficace pour travailler ensemble sur tous les champs.

Un des points essentiels sur lequel tous les militants s’accordent, c’est bien le besoin de proximité. Même avec les nouveaux moyens de communication, qui, nous l’avons constaté pendant la pandémie, sont entrés dans notre quotidien, cela ne suffit pas et surtout ne remplace pas la proximité.

Cependant, elle ne se décrète pas de Montreuil ou de Clermont, mais notre présence ici peut être l’occasion de partager nos expériences d’activités ou d’organisation pour trouver des solutions.

Pour ce faire, nous avons besoin de moyens bien sûr qui ne seraient a priori pas suffisants… Pour autant, nous en rendons encore… quand certains ne peuvent pas être détachés, d’autres ont trop d’heures. C’est assez exceptionnel comme constat. Nous avons donc encore de gros progrès à faire dans la coordination de nos activités et la cohérence de nos décisions.

Cela étant dit, aujourd’hui nous avons besoin d’orienter nos débats sur un plan de déploiement et de renforcement à mettre en œuvre pour reconquérir les salariés et particulièrement les jeunes, les femmes, et les ICT.

Tout d’abord, nous devons mettre l’accent sur une activité renforcée en direction des jeunes salariés. Cela répondra à deux objectifs : faire évoluer notre syndicalisme et renouveler nos forces militantes.

Le premier point consiste à mettre en adéquation notre militantisme avec leur réalité professionnelle. Cela passe nécessairement par une meilleure prise en compte de ce que les jeunes salariés, syndiqués et militants apportent au quotidien dans nos réflexions, et dans nos façons de faire aussi. Cela ne veut pas dire que nos orientations politiques sont archaïques, mais il nous faut les adapter pour ne pas être en marge des salariés et de leurs besoins et attentes.

Le second point concerne nos organisations internes, il s’agit de permettre aux jeunes d’y trouver leur place et de s’y émanciper. En effet, au fur et à mesure des générations qui traversent la CGT, la façon de faire évolue, et si parfois, cela peut heurter quelques habitudes, nous devons leur faire confiance. Les organisations ont bien sûr la responsabilité de former tous les nouveaux syndiqués et encore plus les militants, mais le passage de relais sans rester accrocher à son siège a également toute son importance. Le renouvellement est essentiel pour la FNME-CGT afin de de ne pas s’enliser mais au contraire de rester proche de la réalité de terrain (qui n’incombe pas qu’aux jeunes bien sûr, mais cela peut être leur champ de déploiement prioritaire).

Pour répondre à ces nécessités, la CFJ a proposé de créer ou recréer des réseaux jeunes en se déployant en régions, au plus près des syndicats et des jeunes syndiqués. L’idée n’est pas d’isoler les jeunes entre eux, bien au contraire. Cela doit permettre à chacun de trouver sa place dans chaque structure locale mais aussi d’être en lien direct avec les instances de la Fédération et ainsi participer aux réflexions politiques, à la mise en œuvre des orientations décidées dans nos instances.

Ces pistes de réflexions doivent être débattues dans notre congrès pour arriver à des décisions partagées à mettre en œuvre dans les syndicats, dans la Fédération.

Parlons maintenant des ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise supérieure ou d’encadrement. Ils représentent un enjeu majeur pour notre syndicalisme de masse et de classe pour deux principales raisons. La première est la part importante du salariat qu’il représente aujourd’hui dans les entreprises du champ de notre Fédération. La seconde, ils sont un enjeu stratégique pour le capital qui les utilise pour transformer le travail de l’ensemble du salariat et pour mettre en opposition les salariés, empêcher la convergence et organiser la pénurie au sein du salariat pour mieux préserver les actionnaires et leurs dividendes. Notre Fédération et ses syndicats doivent donc mieux appréhender ces enjeux, définir une stratégie syndicale pour mieux se déployer auprès de ces salariés.

Si le déploiement vers ces catégories est d’abord de la responsabilité de l’Union Fédérale et des militants qui sont parmi ces catégories, c’est aussi de la responsabilité de toute la CGT de construire une stratégie de déploiement qui s’adresse à l’ensemble des salariés, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. C’est pourquoi ce ne peut être un travail en marge de la Fédération. Il y a un véritable besoin d’un travail commun dans les syndicats, quelle que soit la forme d’organisation (là n’est pas la question sur ce débat). Cela peut passer par une mise en cohérence des plans de travail au sein des coordinations régionales, une meilleure prise en compte permettrait d’adapter les déploiements et de définir des priorités. Ainsi pourraient s’organiser de véritables plans de déploiement auprès des ICT et particulièrement sur les sites à forte concentration.

Nous devons dépasser les querelles de clocher qui continuent à polluer nos instances et revenir à la question essentielle du déploiement et du renforcement de la CGT car, en 20 ans, on perd quasiment la moitié de nos adhérents.

Notre UFICT propose un plan de travail, et construit des outils à partir des réalités vécues par ces salariés et de leur priorité revendicative. Quand ces campagnes sont mises en œuvre, nous pouvons constater un résultat positif.

Pour finir sur les démarches plus spécifiques, il y a une partie de la population à laquelle on pense plus particulièrement le 8 mars et le 25 novembre, et qui pourtant représente la moitié de la population, ce sont les femmes. Alors oui, sur notre périmètre, au regard des métiers, nous représentons plutôt 25% des salariés. Pour autant, si nous avons décidé d’en faire un point spécifique dans ce débat sur le déploiement, c’est qu’il y a encore besoin d’une meilleure prise en compte de la place des femmes au sein de la CGT.

Car oui, le constat reste plutôt mitigé sur le nombre de femmes dans les instances, ou en responsabilité. Mais surtout dans quelles conditions elles exercent leur mandat. Les femmes ne sont pas des surhommes, pourtant elles doivent encore en faire plus pour « prouver » qu’elles sont des militantes à part entière et qu’elles sont à la hauteur.

Aujourd’hui, en même temps, nous sommes dans l’incapacité de déterminer de façon précise la place des femmes dans les syndicats. A la Fédération, il est certain qu’il reste encore des efforts à faire pour atteindre une véritable parité dans nos instances. Mais dans les syndicats, nous sommes aveugles.

C’est pourquoi, nous proposons que soit décidé à ce Congrès d’établir un rapport comparé de la situation à la Fédération et dans les syndicats pour avoir une meilleure connaissance et ainsi mieux travailler sur le déploiement auprès des femmes, chercher des solutions pour permettre une meilleure participation aux instances de la CGT.

En effet, nos pratiques, héritées d’habitudes de travail quelques peu éloignées de nos réalités quotidiennes, ne permettent pas aux femmes de s’intégrer complètement aux instances. Toutes les femmes ne peuvent pas se permettre de faire passer l’organisation syndicale avant l’organisation personnelle, quand systématiquement les réunions tardent ou obligent à des déplacements de plus ou moins longue durée. Aujourd’hui, ce sont encore les femmes qui assurent les ¾ des tâches ménagères ainsi que de l’éducation des enfants. Même si la nouvelle génération participe mieux, il existe encore ces inégalités.

Nous devons revoir nos pratiques et nos organisations pour permettre aux femmes de s’investir davantage et de participer aux instances. Les bénéfices profiteront aussi aux hommes dans leur gestion de l’activité syndicale et personnelle. Notre débat doit nous permettre d’avancer sur cette question.

Il y a cependant une évolution notable dans la société et dans nos organisations CGT, c’est l’information et une meilleure prise en compte des violences faites aux femmes. Il y a encore quelques années, c’était une véritable omerta sur le sujet. Aujourd’hui, de nombreuses femmes sortent du silence. C’est de notre responsabilité de les accompagner. C’est pourquoi, lors d’un CEF, nous avons travaillé à la mise en place d’une cellule de veille, à l’instar de celle de la Confédération pour accueillir, écouter les femmes victimes et combattre toutes actions de violence à leur encontre.

Pour conclure et comme l’a évoqué Sébastien MENESPLIER hier dans son rapport, nous devons travailler au renforcement de notre CGT avec des campagnes dédiées qui pourraient mettre en évidence la reconnaissance de l’individualité au sein du collectif et en même temps de la force d’un collectif. Pour être la CGT de toutes et tous, nous devons être nombreux et représentatifs.

Juste avant de vous donner la parole, je tiens à vous communiquer les éléments concernant les amendements que vous avez proposés. Pour le document d’orientations, nous avons eu 87 amendements, dont 50 retenus de manière totale, partielle ou fusionnée avec plusieurs amendements. Nous n’avons pas retenu les amendements sur l’écriture inclusive (d’un syndicat). Nous avons eu le débat en CEF et nous avons retenu la façon de faire de la Confédération, c’est-à-dire, écrire les deux genres. Pour la résolution Vie Syndicale, sur la partie dédiée à ce débat, nous avons retenu 10 amendements sur les 24 reçus.

Je vous propose donc de consacrer toute la matinée à débattre de cette thématique par rapport aux amendements mais aussi plus largement sur nos futures orientations proposées dans la résolution.

Intervention de Philippe MARTINEZ

Chères et Chers Camarades,

Merci pour cette invitation à votre congrès fédéral et permettez-moi une modeste contribution dans vos débats. Mais comme c’est notre habitude à la CGT, on va se parler franchement et fraternellement. D’abord, je tiens à saluer les efforts réalisés et je sais que cela a été compliqué pour que le congrès se tienne dans les conditions et restrictions sanitaires que tout le monde connait. Toutes les organisations de la CGT ont été confrontées à ce même problème y compris la confédération, vous le savez. Pourtant, je tiens à souligner l’état d’esprit offensif et combatif de la quasi-totalité des syndiqué.e.s et militant.e.s de la CGT dans leur volonté de poursuivre l’activité syndicale, de se réunir, d’aller à la rencontre des salarié.e.s et de se mobiliser. En ce sens, je tiens à saluer votre mobilisation, celle de tou.te.s les agent.e.s dans l’unité syndicale, contre le projet HERCULE de la direction d’EDF et du gouvernement avec une victoire à la clé. Si la vigilance reste de mise, ne boudons pas nos succès ! Masqué.e.s mais pas muselé.e.s, tel a été notre slogan depuis le début de la pandémie et nous avons su collectivement relever ce défi malgré les difficultés. Oui, la situation sanitaire a pesé sur beaucoup d’aspects de notre vie depuis deux ans. D’abord sur la santé et je tiens à saluer les syndiqué.e.s et militant.e.s qui ont disparu durant cette période après avoir été affecté.e.s par ce virus. Elle a aussi impacté lourdement la vie économique et sociale du pays avec des conséquences énormes sur l’emploi et l’organisation du travail. Le gouvernement et le Président de La République ont tenté de jouer la carte de l’unité nationale face à la pandémie pour faire passer toute une série de mesures liberticides, pour justifier des fermetures d’entreprises et des licenciements, etc. Rappelez-vous la phrase de MACRON : « c’est la guerre » essayant ainsi de faire référence à d’autres périodes de l’histoire de notre pays pour justifier cette unité nationale. Nous avons su résister à cette pression en matière de santé publique en refusant l’obligation du passe sanitaire puis vaccinal, en contestant les protocoles sanitaires élaborés dans les cabinets ministériels, y compris pour certain à Ibiza. Nous n’avons pas contesté l’idée d’un « quoi qu’il en coûte » en soi. L’idée d’un Etat stratège, un Etat planificateur mais également d’un Etat solidaire grâce à ses entreprises publiques et ses services publics, nous y sommes favorables. Mais nous avons tout de suite mis en avant le besoin de contrôler et de conditionner ses aides publiques. Et l’argent public n’a pas ruisselé, il a coulé à flot dans les poches du capital et des actionnaires.

A lui seul, Bernard ARNAUD, PDG de LVMH, a vu sa fortune augmenter de plus de 100 milliards d’euros en 2021, soit près de deux fois, le budget de l’éducation nationale. Les 42 milliardaires français ont gagné 237 milliards d’euros durant la pandémie, c’est 4 fois le budget de l’hôpital public. Les dividendes versés aux actionnaires, ont battu des records, 70 milliards d’euros, allant parfois jusqu’à un reversement intégral des bénéfices de l’entreprise. C’est ça le coût du capital. C’est ça, le « quoi qu’il en coûte », sauce MACRON/LE MAIRE et dans ce cas, l’utilisation de l’argent public, la dépense publique, n’est plus un problème. Cela n’est pas sans conséquences sur la situation des salarié.e.s car pendant qu’on engraisse les uns, on pressure les autres. Et les autres, c’est nous, le monde du travail, salarié.e.s, retraité.e.s, privé.e.s d’emploi, jeunes… Pour faire du fric, il ne respecte rien ni personne. Vous avez tous pris connaissance du scandale ORPEA où ni les anciens, ni le personnel, ne sont épargnés par les appétits du capital. Aujourd’hui, si la crise sanitaire semble maitrisée, mais restons prudent, une autre crise frappe l’Europe et le monde. Il s’agit bien sûr de la guerre en UKRAINE avec l’invasion de ce pays par l’armée de POUTINE. Nous avons dénoncé cette invasion qui fait des milliers de morts notamment des civils, femmes et enfants. Mais face à certains esprits guerriers, membres de l’OTAN y compris dans notre pays, nous choisissons le camp de la paix comme nous l’avons toujours fait et de la diplomatie internationale. Nous revendiquons la paix en UKRAINE mais également la liberté en RUSSIE. Car si des massacres ont lieu en UKRAINE, la répression s’abat en RUSSIE vis-à-vis de celles et ceux qui réclament la paix dont de nombreux ami.e.s syndicalistes. Oui, nous revendiquons aujourd’hui, face à des employeurs, des entreprises françaises qui voient leurs profits augmenter grâce à la guerre que la France s’inscrive pleinement dans le fait de supprimer les armes nucléaires et ratifie les conventions de l’ONU dans ce sens. Cette guerre a des répercussions concrètes sur notre quotidien en matière d’énergie et la flambée des prix et par voie de conséquences, sur l’activité industrielle, l’alimentation, etc… Je ne développe pas plus mais nous avons besoin d’informer nos organisations, les syndiqué.e.s sur les raisons de la dépendance énergétique de l’Europe de l’Ouest. Aussi, la Commission Exécutive Confédérale a mandaté Marie Claire CAILLETAUD pour produire un document sur le sujet sur la base de vos productions fédérales Le gouvernement et le patronat nous refond le coup, toutes proportions gardées, de la crise sanitaire. Ils veulent mettre entre parenthèse l’année 2021 et les bénéfices record pour demander des efforts à la population. Il faut être moins revendicatif, réclamer moins d’augmentations de salaire et j’ai même entendu le ministre LE MAIRE dire qu’on ne pouvait pas baisser la TVA parce que la TVA, les impôts, ça sert à financer les écoles, les routes… Un comble pour un Ministre, un Président de la République qui n’ont de cesse de nous dire qu’on paye trop d’impôts en France. Pour nous, pas question de mettre au tiroir les nombreuses revendications qui motivent les luttes depuis des mois. Or face à ses questions sociales, ceux qui portent les idées d’extrême droite, et pas que l’extrême droite, essaient d’imposer des thèmes de campagne présidentielle à mille lieux des préoccupations des citoyen.ne.s et plus particulièrement du monde du travail. On promeut des candidat.e.s d’extrême droite, racistes et néo-fascistes. Même condamné pour incitation à la haine raciale ou révisionnisme, il continue d’accéder à tous les plateaux télés, antennes radios. Nous refusons de banaliser le racisme. Notre réponse à la CGT, c’est d’être aux côtés des travailleurs sans-papiers, de défendre leurs droits et de les faire régulariser. Car pour nous, le monde du travail est indivisible. Nous sommes solidaires et internationalistes. Nous refusons l’opposition entre les travailleurs.ses quel que soit le pays où ils et elles travaillent. Nous sommes pour l’accueil des migrant.e.s, des réfugié.e.s aujourd’hui pour les ukrainien.ne.s comme nous l’étions hier pour les afghan.ne.s, les syrien.ne.s et tous ceux et celles qui fuient la misère et/ou les bombes. Notre solidarité n’a pas de frontière, ni couleur de peau, ni religion. Tous les sondages le montrent. Salaires, pensions, pouvoir d’achat et emploi restent les premières préoccupations des sondé.e.s et nous y sommes sans contexte pour quelque chose. Les luttes de ces dernières semaines, sont là pour en témoigner. Impossible de toutes les citer. C’est le sens également de nos journées de mobilisation interprofessionnelle, celle du 27 janvier, celle du 8 mars et encore celle qui se tiendra jeudi prochain, le 17 mars pour faire en sorte que ces luttes trouvent des convergences et obtiennent des succès. Ces mobilisations, le gouvernement les craint et vous avez peut être entendu ce matin, la ministre de la Fonction Publique qui déclarait, il y a un mois, qu’il était impossible et inutile d’augmenter le point d’indice et qui vient de découvrir qu’il y avait un problème de pouvoir d’achat. Eh ! bien oui, ces mobilisations, elles pèsent. C’est pourquoi nous ne devons lâcher cette bataille sur la revalorisation des salaires et des pensions car je n’oublie pas la situation des retraité.e.s de ce pays. Mais nous pensons également à la jeunesse, une jeunesse sacrifiée… Non, le travail n’est pas un coût et n’est pas l’ennemi de l’emploi comme le dit le patronat et les gouvernements. Nous avons une proposition d’un SMIC à 2000 euros et ce n’est pas une utopie. Cela correspond à un minimum pour la réponse aux besoins. Et nous revendiquons également, une augmentation automatique des minimas de branches et l’obligation de négociations dans les branches sur l’ensemble des échelons dans le trimestre qui vient. Parler salaire, c’est être concret et parler de la vraie vie. Celle des fins de mois difficiles, des privations du quotidien, de la mal bouffe, etc. Car la reconnaissance des diplômes et des qualifications, nous y sommes attachés. Nous refusons le paiement aux postes occupés et des déclassements selon les besoins de l’entreprise. C’est un enjeu également pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Comment expliquer qu’à diplôme égal, à qualification égale, il y est encore des écarts de salaire de plus de 20% ? C’est particulièrement vrai dans les métiers du soin et les mobilisations dans la santé et le médico-social en sont la démonstration mais c’est vrai dans tous les métiers, toutes les entreprises et vous en avez fait part ce matin. D’ailleurs, l’idée d’un salaire minimum progresse partout en Europe, c’est une revendication forte de la Confédération Européenne des Syndicats et la CGT y est pour quelque chose. Mais parler salaire, c’est aussi parler cotisations sociales pour financer notre sécurité sociale, c’est-à-dire la santé et les retraites, etc.

Notre campagne confédérale autour de la question des salaires doit être amplifiée afin de remettre des repères collectifs dans les mains des syndiqué.e.s et des salarié.e.s. Oui, le salaire de base, c’est important. Oui, le salaire socialisé, c’est essentiel et tous ceux qui nous proposent d’augmenter le salaire net en baissant les cotisations sociales, sont des usurpateurs et les fossoyeurs de notre sécurité sociale. Alors oui mes camarades, nous continuons à revendiquer une retraite à 60 ans et nous nous battrons, nous descendrons dans la rue contre tous ceux et celles qui nous promettent comme avenir de travailler plus longtemps, c’est-à-dire de prolonger l’âge de la retraite à 65 ans. A ces augmentations générales de salaire, nous voulons de nouvelles avancées sociales. C’est le sens par exemple de notre proposition de réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaire. Car pour travailler tou.te.s et mieux, il faut travailler. Aujourd’hui, ce débat sur la réduction du temps de travail est bien installé dans le paysage. Nous n’avons jamais rien lâché sur la bataille industrielle, reconquête de productions, développement de projets nouveaux et relocalisations. Les projets portés par nos camarades à GARDANNE où je me suis rendu, ou à CORDEMAIS où j’ai également été, en sont l’illustration. Ainsi sur CORDEMAIS, nous avons dû travailler ensemble, syndicat, fédération et confédération pour faire face à une ministre POMPILI et au PDG d’EDF, qui se déclaraient complètement abattus par le retrait d’une entreprise et nous avons travaillé ensemble pour proposer une solution alternative. Toutes ses luttes et il y en a bien d’autres et puisque nous sommes à Clermont-Ferrand, permettez-moi de saluer celle des LUXFER, montrent combien nos arguments sur les enjeux industriels étaient fondés depuis de nombreuses années. Ceux qui considèrent que ce n’est pas à la CGT de s’occuper d’industries, de travailler des projets alternatifs, se trompent lourdement. Evidemment cela ne peut se faire sans rapport de force. L’un ne va pas sans l’autre et les exemples le démontrent. Mais quand on laisse le capital et la finance s’occuper de l’industrie, ils la cassent et ils licencient. Alors prenons nos affaires en main. Par contre, nous devons travailler sur les complémentarités entre les différentes structures de la CGT. Chacun doit être dans son rôle. Le seul soutien ne suffit pas. Il faut bien sûr être présent aux côtés des syndicats CGT qui se battent mais cela doit s’accompagner d’aides concrètes. Il me semble par exemple qu’il faut redonner un coup d’accélérateur sur notre travail par filières et développer le lien entre donneurs d’ordre et sous-traitants. Les sous-traitants in-situ mais aussi les sous-traitants qui sont dans d’autres entreprises et qui travaillent pour le donneur d’ordre. Oui, la question de notre structuration est essentielle. Trop souvent, nous vivons côte à côte sans jamais nous parler, par contre, les patrons eux se parlent et savent nous pressurer. Aujourd’hui comme hier, nous faisons la démonstration qu’industrie et préservation de l’environnement, c’est compatible à condition d’investir dans l’outil de travail, d’innover bien sûr et de faire confiance aux travailleurs et aux travailleuses. Ce sont elles et eux, les experts du travail, les experts de l’entreprise. Ce qu’ils ne veulent pas, c’est choisir entre leur vie et celle de la planète, ce que nous résumons par la formule : « fin du monde et fin du mois ». Car le capitalisme vert, ça n’existe pas. Le capitalisme n’a qu’une couleur, celle de l’argent. Samedi dernier, j’ai participé à la marche pour le climat aux côtés de milliers de jeunes. Ce ne sont pas des bobos parisiens. Ce sont des jeunes qui s’interrogent sur leur avenir. Leur avenir pour trouver un emploi, pour ne pas être précaire mais aussi qui sont inquiets pour l’avenir de la planète. Ces jeunes, ils nous en manquent beaucoup à la CGT. Il faut discuter avec ces jeunes, ils militent parfois dans des associations ou des ONG. Est-ce que nous vivons à côté d’eux ? Quand ils arriveront dans les entreprises, ils nous diront mais où étiez-vous quand il fallait se mobiliser ? Ou alors nous discutons avec eux même si nous avons des désaccords, mais oui nous devons discuter avec eux pour leur montrer que le syndicalisme, ce n’est pas la caricature de ce qu’il voit à la télévision ou dans les réseaux sociaux mais qu’il est ancré dans la vraie vie et que nous sommes soucieux des questions sociales comme des questions environnementales. Dans cette bataille de reconquête industrielle, la question de l’énergie est essentielle. Au-delà de l’industrie, c’est bien l’ensemble de la population qui est concernée. Il s’agit d’un besoin essentiel et d’un bien commun pour chaque citoyen et citoyenne alors que plusieurs millions de foyers sont en précarité énergétique. Ceux-là ont besoin d’énergie et pas de sobriété énergétique. La France a besoin d’une grande entreprise de l’énergie, 100% publique, comprenant les filières électricité et gaz avec des agents à statut et qui puissent donner leur avis sur la marche de leur entreprise. Une entreprise cohérente pour répondre aux besoins des populations et aux enjeux climatiques en sortant des logiques marchandes à l’instar de ce que vient de faire le gouvernement en dépeçant EDF de 8 milliards pour alimenter les marges des entreprises privées. C’est ce que nous avons porté conjointement avec Sébastien MENESPLIER lors de nos différents échanges avec le Ministre LE MAIRE dans la bataille contre le projet HERCULE. C’est ce que votre fédération a travaillé dans le cadre du programme progressiste de l’énergie. Pour mener ce débat, nous avons besoin d’expertise et vous en êtes les principaux acteurs et actrices et les premier.ère.s concerné.e.s. N’oublions pas d’y associer les nombreux.ses salarié.e.s de la filière travaillant dans la sous-traitance. Mais cela ne peut pas rester un débat d’experts. Pas un débat des premier.ère.s dirigeant.e.s de la CGT mais de l’ensemble des syndiqué.e.s et de la population. Et évitons les faux débats entre certains d’entre nous sur la question du nucléaire. La confédération soutient le fait que l’électronucléaire est indispensable à la fourniture d’électricité en France, en énergie et en puissance tout en réduisant massivement les émissions de CO2. Pour autant, nous avons besoin de donner des réponses à celles et ceux qui se posent des questions y compris dans nos rangs et qui ne sont ni des suppos du patronat, ni des collabos du gouvernement mais qui s’interrogent à juste titre. Oui, il y a des questions qui existent et il faut y répondre. Par exemple, ce qui se passe en UKRAINE a relancé la question de la sureté des centrales nucléaires. Répondons y ensemble afin de lever les doutes. C’est pourquoi la confédération a lancé ce débat, le 19 novembre dernier à Montreuil, consacré aux enjeux sociaux et environnementaux de l’énergie avec la volonté de le décliner dans l’ensemble des territoires. C’est ce qui reste à construire et cela peut être un des objectifs dans le cadre de la préparation de notre 53ème congrès.

Sur l’ensemble de ces questions sociales, économiques et environnementales, nous avons répondu favorablement à la sollicitation de six candidat.e.s à la présidentielle que nous avons reçu individuellement à Montreuil. Il va sans dire que nous avons exclu l’extrême droite. Nous n’avons pas fait le choix d’une audition comme la CFDT, et nous refusons qu’il ou elle soit représenté.e par un tiers car c’est avec les candidat.e.s que nous voulons discuter de nos propositions. Nous avons des objectifs ambitieux et des perspectives réelles mais cela ne peut se mettre en oeuvre sans une organisation rassemblée et unie avec des syndiqué.e.s plus nombreux.ses. Or, nous vivons une situation paradoxale. Nous avons notre baromètre annuel de l’image des syndicats et de la CGT auprès des français.es. Cela fait 27 ans qu’il existe. Quelques chiffres clés : 48% des français mais surtout 53% des salarié.e.s, c’est-à-dire une majorité, font confiance aux syndicats pour défendre leurs intérêts. Parmi ces derniers, 51% font confiance à la CGT (44% à la CFDT). Nous étions à 47% en 2019 à égalité et à 41% en 2015. Qu’apprécient les salarié.e.s dans la CGT ? Sa présence, sa combativité et son respect de l’avis des salarié.e.s à plus de 65%. Ils mettent en avant comme première revendication, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Et nous devrions être complexés vis-à-vis de ceux, politiques ou médias, qui remettent en cause notre représentativité voire notre légitimité ? Au contraire, cela doit nous donner confiance et renforce notre responsabilité en terme de déploiement et de renforcement. Je crois que nous devons tou.te.s réagir collectivement car le nombre d’adhérent.e.s est essentiel pour une organisation comme la nôtre. Nous sommes de classe et de masse, ne l’oublions jamais. Nous pouvons identifier précisément quelques problèmes car la casse industrielle et les suppressions d’emplois n’expliquent pas tout à la désyndicalisation. Les problèmes, je sais qu’ils en existent aussi dans l’organisation de la confédération, mais ça ne se règle pas par des conflits entre organisations, entre structures sur le dos des syndiqué.e.s ou sans les associer aux débats. Les syndiqué.e.s ne sont la propriété d’aucune structure, nous sommes toutes et tous d’abord à la CGT. Car pour avoir des syndiqué.e.s acteur.trice.s et décideurs.ses, encore un beau slogan, il faut des syndiqué.e.s informé.e.s pour être en capacité d’agir, de convaincre leurs collègues. Il faut qu’ils et elles puissent décider de leur implication dans les journées d’action car ils et elles souhaitent plus que jamais la convergence des luttes. La démocratie syndicale comme la démocratie ouvrière, c’est essentiel dans la CGT. C’est ce qui fait la différence avec d’autres organisations syndicales ou quelques-un.e.s décident à la place de la majorité. Nous réfutons l’idée d’une avant-garde éclairée ou d’un syndicalisme de quelques expert.e.s. N’ayons pas peur du débat, il faut savoir accepter les différences de point de vue. Mais nos échanges doivent se conclure avec des prises de décision et bien sûr leur mise en oeuvre. Et parfois, on est plus actif pour mener des débats que pour faire la suite.

Mes chers et chères camarades, nous avons du pain sur la planche mais ça, vous le savez. Mais nous avons d’énormes responsabilités face à ceux qui ne nous proposent que résignation et soumission face au capital. Les salarié.e.s nous font confiance, ne les laissons pas nous attendre. Des perspectives existent, à nous de les construire et de les consolider. Nous ne sommes ni abattus, ni résignés. Nous sommes debout et en route pour de nouvelles et belles conquêtes sociales, toujours plus nombreux.

On ne lâche rien ! Alors, vive le 7ème congrès de la FNME, vive la CGT et que la lutte continue.

Rapport introductif « Une FNME-CGT représentant l’ensemble des retraités et retraitées. Quelle démarche syndicale par Pierre PETIT

Chers Camarades,

Avant d’aborder le débat, je souhaite vous présenter, les camarades qui m’entourent : Alain LAPORTE, membre du bureau de l’UCR (Union Confédérale des Retraités) en charge des questions de Vie Syndicale à l’UCR et les membres actifs et retraités de la Commission des écrits.

Ce sera une courte introduction basée sur le texte inclus dans le document d’orientation et la résolution « Vie Syndicale » sur laquelle vous voterez ce soir après intégration des éventuelles propositions d’évolutions de cette dernière que vous ne manquerez pas de faire durant nos échanges, j’en suis certain.

Mes camarades, qu’ils soient actifs ou inactifs, ne sont pas là par hasard. En effet, l’un des enjeux du syndicalisme retraité CGT dans notre FNME est qu’il doit, être transverse dans l’activité CGT, qu’elle soit en direction des actifs comme des inactifs. Elle doit être prise en compte aussi bien dans nos entreprises bien sûr, mais également et de façon incontournable dans nos territoires de façon interprofessionnelle.

Le texte qui vous est proposé, d’ores et déjà amendé dans la première phase de préparation, et la résolution qui en est issue, abordent de nombreux points récurrents de congrès en congrès.

Il fait toutefois des propositions très pratiques sur lesquelles il est important de connaître vos points de vue.

Certaines d’entre elles ont déjà été proposées il y a quatre ans, sans que vraiment l’ensemble des syndicats les aient mises en œuvre. (Ex : les listes des pré-retraitables pour un travail sur Vie syndicale).

D’où, une nouvelle fois la question suivante : Comment passons-nous du dire au faire ou des incantations à des actes quotidiens ?

Pour ce qui est de la disponibilité pour s’investir, pas de besoins du temps du droit syndical ou des IRP, les retraités n’ont plus ces contraintes, mais cela ne retire pas la question des moyens alloués aux retraités pour militer.

Se pose ainsi la question du comment les impliquer plus ? Ou pourquoi, parfois, ils ne participent pas trop à l’activité ou qu’ils s’en éloignent ? J’y reviendrais en fin d’intervention.

  • Sur certains points contenus dans les documents comme la continuité syndicale, que nous soyons actifs ou retraités, UFICT-CGT ou CGT, nous avons, dans la fédération, la responsabilité, pleine et entière de son efficacité ou de son échec. C’est bien dans nos syndicats ou entre nos syndicats que cela se joue.
  • Il en va de même sur la nécessaire féminisation du corps militant. Pour exemple, sur les 109 délégués retraités à ce congrès, chiffre dont nous pouvons nous féliciter, mais nous déplorons une participation féminine très faible, seulement 10 femmes !

Je le dis, c’est tout bonnement inadmissible.

Il nous faut toutes et tous fournir des efforts et trouver des pistes pour améliorer cette situation. Pas pour l’image bien sûr, mais bel et bien pour une activité CGT en cohérence avec la population actuelle.

  • Sur d’autres sujets comme par exemple, et c’est loin d’être exhaustif, la formation, les luttes interprofessionnelles (avec la ressortie du dossier « retraite » nous allons être servis), le déploiement à l’ensemble des retraités non syndiqués, il semble incontournable de militer avec l’inter pro (UL, UD avec leurs USR).
  • Là, les responsabilités de l’efficacité sont croisées. Encore faut-il se rencontrer, se connaître, investir les organisations précitées, discuter et, par exemple, organiser des plans de travail croisés.

Je vais vous laisser aborder tous ces sujets et bien d’autres contenus dans les documents, mais avant de vous donner la parole, un dernier point sur lequel je souhaite attirer votre attention : qui lui également ne relève que de notre responsabilité, celle de tous les syndicats.

La place des militants retraités dans nos syndicats.

Je l’ai évoqué, il y a quelques minutes, les documents abordent ce point d’une façon que je qualifierais de « soft ».

Or, ce qui remonte des sections UFR est plus grave. Ce n’est, bien sûr, pas le cas partout, mais il apparaît qu’un clivage augmente entre nos sections et les organes de directions de nos syndicats. Cette situation est par ailleurs palpable dans les Activités Sociales, cela a été criant lors de l’élaboration de certaines listes électorales du dernier scrutin.

Il a été également très prégnant sur la phase de préparation de ce congrès dans les débats des Conseils Généraux décentralisés qui ont traité de l’organisation de nos syndicats. La notion de proximité, par exemple, ne semblant pas du tout être la même dans toutes les têtes et les retraités, pour certains, se sentant exclus dans cette organisation.

Nous ne pouvons pas en rester dans les structures à poser la question à se poser : « les retraités ne sont-ils qu’une force d’appoint et uniquement à certains moments ? ».

Et de fait, cela soulève d’autres questions :

  • Quelle présence dans les CE et bureaux des syndicats, CA de CMCAS, et pour y faire quoi ? De la logistique ou de la politique au sens syndical du terme bien sûr ?
  • À quel moment et où traite-t-on d’une partie importante du contenu revendicatif des retraités ? Doivent-ils siéger dans les USR pour pouvoir échanger et militer sur des sujets comme le logement, la santé, le transport, etc. ?

Faute de traiter ces questions, nous continuerons à voir se creuser l’écart entre nos militants CGT actifs et inactifs. Nous continuerons à reculer en termes d’implication de ces derniers, en syndicalisation et nous perdrons toutes et tous en efficacité.

Parlons-nous vrai comme on dit, faisons-le vraiment pour avancer ensemble et proposer des solutions.

Bon débat.

Rapport introductif Organisation et Territorialité par Sébastien SAINT-GERMAIN

Cher.es camarades,

Pour ce 7ème congrès, l’équipe fédérale sortante a voulu faire de la question de la vie syndicale un élément central de nos débats. Cette question n’est pas nouvelle et a déjà fait l’objet de plusieurs débats de Congrès mais de façon transverse et pas comme thème principal. Notamment lors du 6ème congrès de la FNME-CGT où un gros travail de bilan de nos organisations avait été fait. Lors de ce 6ème congrès nous avions donné, comme feuille de route, la nécessité de réinterroger chacune de nos structures sur son efficacité et de travailler des propositions dans des Conseils Généraux et au plus tard, pour ce Congrès.
Comme diront certains, ce n’est pas la structure qui fait l’activité mais bien l’activité qui doit faire la structure. Certes mais cela n’est-il pas aussi un raccourci et surtout une manière de botter en touche nos difficultés ?
La baisse de la syndicalisation CGT ainsi que notre perte d’audience récurrente au fil des élections doivent nous amener à nous poser les bonnes questions et donner un électrochoc à notre organisation, notre façon de militer, pour inverser cette tendance.
Rappelons quelques chiffres : environ 50% de syndiqués de moins en 20 ans, soit une perte de 45 000 FNI, quasi plus aucune majorité sur la représentativité dans les plus grosses entreprises de la branche et de nombreuses structures syndicales où il n’y a plus aucun dirigeant, ni collectif d’animation. Depuis le Congrès de Nantes, nous constatons une perte de 25 syndicats, non pas par choix politiques construits avec les syndiqués, mais bien parce que nous n’avons pas eu la capacité de trouver les militants nécessaires au fonctionnement de ces organisations CGT.
Pour autant, là où il y a de l’activité régulière, une présence militante de terrain, nous constatons que la CGT a la capacité de regagner en syndicalisation et en représentativité et ce dans l’ensemble des collèges. A cela, nous ne pouvons que traduire que rien n’est inéluctable et que nous devons nous recentrer sur l’essentiel, à savoir notre déploiement, la syndicalisation, la formation de nos militants et de nos syndiqués. C’est à cette condition que nous pourrons inverser cette tendance et engager des luttes gagnantes pour l’avenir.
Nous devons également pour cela trouver un équilibre entre le besoin de s’organiser en proximité géographique dans les territoires, garder des passerelles et du lien entre les différentes entreprises, du lien avec l’inter pro, du lien inter générationnel ou encore construire du lien social par le biais des œuvres sociales.
De l’autre côté, nous ne pouvons faire fi de la nécessité de travailler au périmètre des entreprises pour répondre au mieux aux préoccupations quotidiennes des salariés dans leur travail, traiter les revendications des salariés spécifiques à l’entreprise, impliquer nos syndiqués et les salariés dans les négociations, coordonner les instances revendicatives du personnel.
Il va nous falloir répondre également à une autre réalité, car les employeurs ont annoncé que les prochaines élections de représentativité seront organisées à des dates différentes d’une entreprise à une autre. Nul doute que cela est également fait pour casser la dynamique collective. Il va donc falloir être organisé au sein de la Fédération et dans tous nos syndicats pour réaliser les campagnes dans toutes les entreprises de notre champ, avec des calendriers différents et parfois en relation avec d’autres fédérations comme on vient de le vivre avec les élections au CA d’Engie.
C’est l’une des raisons pour lesquelles nos choix d’organisations et plus particulièrement la territorialité font de plus en plus souvent débat dans nos instances qu’elles soient fédérales, régionales ou locales. Nous subissons des oppositions entre l’activité dans les territoires et l’activité dans les entreprises, ceci alors même que nous n’avons pas d’autres choix que d’être organisés et de marcher sur nos deux jambes.
Le nombre de structures syndicales nous amène aussi des lourdeurs et de l’inertie dans la gestion administrative, à l’heure où le droit syndical s’est trouvé massivement amputé à la suite des ordonnances Macron.

Enfin que faire quand des structures syndicales n’existent plus que sur le papier sans aucune activité ?
L’organisation territoriale, telle que nous l’avions imaginée en son temps, souffre de ces changements dus aux décisions politiques de démantèlement de nos entreprises avec, entre autres, un découpage géographique des établissements souvent bien différent de nos structures CGT.
A cela il faut rajouter un changement sociologique profond du salariat qui nous invite à modifier certaines de nos approches.
En amont de notre congrès, et dans le cadre de sa préparation, deux pistes de réflexion sur des modifications de nos structures ont été proposées dans les écrits pour nos futures orientations, avec la possibilité d’avoir une proposition hybride. C’est cette proposition hybride que nous avons essayé de rédiger dans le cadre du document d’orientations proposé, sur la base des remontées de nos Conseils Généraux décentralisés en régions.
Ce sujet a fait débat dans beaucoup d’instances de nos syndicats et c’est une bonne chose. Ces débats doivent perdurer dans le respect de chacun avec un objectif commun : faire évoluer la situation.
Il ne faut pas éluder nos difficultés si nous voulons y répondre.
Les syndicats pourront encore à l’avenir faire évoluer leurs organisations, ce choix leur est propre, en fonction de leurs réalités et surtout des attentes et des choix des syndiqués.
Chaque évolution doit se faire dans une démarche d’échanges constructifs avec l’ensemble des mailles impactées par cette modification. Ces évolutions doivent également englober les retraités dans l’ensemble des réflexions.
Nous devons retrouver de la proximité. Trop de services et des entreprises ne voient plus la CGT. N’ayons pas peur des mots, appelons ça un désert syndical.
Organisation en régions : des activités déclinées et renforcées de la Fédération.
La proposition retenue à l’issue des débats des Conseils Généraux décentralisés, et validée au CEF du 5 novembre 2021, nous oriente vers un renforcement d’activité en régions qui devra devenir une force pour notre organisation. Ce n’est ni une centralisation des lieux de décisions, ni une décentralisation de l’ensemble des activités de la Fédération.
Le périmètre régional semble être la maille la plus juste pour améliorer la coordination entre les syndicats et déployer au mieux certaines activités fédérales en lien avec les réalités de chacun.
Cela devrait renforcer les liens entre la région et le national. Les responsables d’activités déclinées et renforcées seront partie prenante dans la construction de propositions. Cela donnera plus de visibilité au local sur les activités de la Fédération et facilitera leur déploiement.
La proposition soumise à ce congrès emporte la majorité de vos suffrages à l’issue de nos travaux dans les Conseils Généraux décentralisés.
Il est donc proposé que l’activité régionale soit organisée par une coordination régionale et animée par un collectif d’animation et d’impulsion de région (CAI).
Ce CAI sera composé du responsable de la coordination régionale et des référents UFR, CFJ, Ufict et des responsables d’activités (activités sociales/protection sociale, vie syndicale, politique revendicative, garanties collectives), ainsi que des éventuels membres du CEF présents sur le périmètre pouvant être responsables d’une activité.
Les responsables d’activité seront de fait membres des collectifs fédéraux de leur activité.

Cette proposition est une étape nécessaire pour faire évoluer notre organisation afin que la Fédération soit plus proche de ses syndicats. Cela ne « rajoute pas une strate ».
Une autre question vient nous percuter : Le périmètre de nos régions doit-il resté comme nous le connaissons à ce jour ou devons-nous avoir une réflexion pour nous calquer à la décision de la Confédération ou autre ?

Organisation/Structure
Sur les structures de nos syndicats, nous constatons plusieurs modèles d’organisation. Nous avons des syndicats nationaux, des syndicats d’entreprises, des syndicats sur des mailles supra-régionales, des syndicats de site et des syndicats « dits » territoriaux.
Dans certains syndicats nous retrouvons des sections syndicales qu’elles soient de site, d’entreprise, de retraité, UFICT, de secteur d’activité, sur le périmètre des UL ou des Slvie.
Dans les sections syndicales qui fonctionnent, nous constatons une réelle activité de proximité, et cela quelle que soit la maille du syndicat support. Certes la diminution du temps syndical octroyé par les employeurs nous a mis en difficulté, nous devons trouver un nouveau modèle pour réaliser le syndicalisme de proximité qui est notre ADN. Tout est question de choix et d’organisation.
Au regard de nombreuses remontées de syndicats, nous devrons débattre au niveau de la fédération de la coordination au sein des entreprises.
Cela revêt un caractère essentiel dans l’animation de la vie syndicale sur le lien entre ces coordinations d’entreprises et les syndicats, afin de gagner en efficacité tant en termes de revendications, que de proximité.
Faut-il le rappeler ? Nous sommes tous des militants de la CGT et nous devons combattre tous dans le même sens. Comme nous l’entendons souvent, les syndicats sont certes souverains dans leurs décisions mais la recherche constante de coopérations, de coordinations et de solutions collectives est également la base du fédéralisme. Ces deux notions ne doivent pas entrer en confrontation.
Le CEF élu devra également décider des organisations à mettre en place pour garantir la cohérence, les liens entre les structures et préciser le rôle de chacun. Il devra notamment s’assurer que l’organisation mise en place permette aux ENN (Régie, ELD…) de disposer d’un espace pour pouvoir échanger et construire au niveau fédéral.
Nous devons absolument continuer à avoir des réflexions, voire des expérimentations afin de trouver le bon modèle qui ne sera sûrement pas identique entre tous nos syndicats.
La structure n’appartient pas aux membres dirigeants des syndicats mais bien aux syndiqués qui doivent être partie prenante dans la décision de leur organisation.
Nous devons redonner du sens à nos organisations mais aussi regagner une certaine discipline syndicale. C’est un enjeu essentiel car, quand nous perdons le fil de ce que doit être un syndicat, à savoir un lieu d’échange, de partage, de décisions collectives, de construction du revendicatif, nous perdons aussi, au fil du temps, nombre de militants et d’adhérents.
Les IRP sont un outil incontestable dans l’activité syndicale mais ce n’est pas dans les IRP que la CGT se construit, se développe, débat, réfléchit, formule des propositions, construit des initiatives et bien d’autres.
C’est bien au sein de nos structures syndicales, dans nos sections syndicales, dans nos CE de syndicats, nos UL, nos UD, nos régions et à la Fédération que nous devons construire ensemble la CGT et la faire grandir. L’organisation doit donc être la boussole incontestable de nos militants et pour cela elle doit être lisible constructive et solide.

La question de nos structures n’est donc pas un sujet anodin, car cela doit bien être le point d’accroche de nos syndiqués et leur outil au quotidien. Nos statuts, nos règles de vie sont également des repères qui doivent vivre au sein de notre organisation pour fixer les contours de notre fonctionnement et décider même lorsque nous avons des désaccords. C’est bien en redonnant du sens et en respectant l’organisation que nous arriverons à regagner des adhésions et faire de la CGT ce qu’elle doit être à savoir l’outil des salariés au quotidien pour construire des luttes gagnantes.
Avant de passer au débat nous allons faire un point sur les amendements reçus par la Commission des Ecrits.
Les syndicats ont transmis 82 amendements, dont 38 ont été retenus par la Commission de manière totale, partiel ou fusionné avec plusieurs amendements.
Bon débat, bon congrès et vive la CGT

Rapport d’ouverture Table ronde "Revendications immédiates" par Fabrice COUDOUR

Cher.es Camarades,

Tout au long de cette dernière mandature, nous avons su mener collectivement de nombreuses et diverses mobilisations pour conserver des acquis sociaux. Mais ce sont aussi de belles victoires à mettre à notre bilan dans l’intérêt des travailleurs, des retraités, des usagers et du service public. Si les luttes sont denses c’est bien que les attaques, les aspirations et les besoins le sont aussi, Chers Camarades, voyons ce que nous avons réussi à construire, à faire reculer et même à gagner.

Depuis maintenant plusieurs mois, nous avons engagé un travail de construction des cahiers revendicatifs en les articulant avec des dépôts de préavis de grève locaux, au plus près des travailleurs et retraités.

A l’image des actions engagées par nos camarades de Rezé, de Moulins, des Ardennes, de Paris, de Marseille, de Cordemais et en ce moment même dans l’Ouest avec les mobilisations dans les GMR RTE, toujours à Marseille ou encore à Roubaix à GRDF, nous avons conduit des mobilisations inscrites dans la durée qui ont porté et qui porteront leurs fruits. Nous pouvons nous en féliciter.

Comment ne pas saluer une nouvelle fois, la lutte exemplaire et de longue haleine de nos camarades de GazelEnergie à Gardanne autour d’un projet porté avec les travailleurs ou encore dans la même veine, celle de nos camarades de Cordemais ?

Dans la dernière période 2021, grâce à notre démarche revendicative, qui a trouvé un prolongement auprès des élus politiques et des usagers, le camp des travailleurs a érigé un nouvel étendard avec le KO infligé au projet Hercule !

Les luttes gagnantes sont aussi les batailles menées par nos camarades mineurs pour repousser les volontés politiques, du couple LREM/LR, de torpiller le régime spécial.

Grâce aux syndicats qui se sont déployés et ont impulsé près de 120 remontées de collectivités territoriales, les députés sous pression ont dû revoir leur copie. C’est également, avec des mobilisations inscrites dans la durée et rassemblant largement les salariés que nos camarades de l’énergie atomique, comme à ORANO, à Technicatome et au CEA, ont permis d’avancer sur les revendications telles que la rémunération, les emplois et les conditions de travail.

Mais je laisserai nos camarades développer rapidement leurs actualités et les actions à venir

Plusieurs jours, plusieurs mois, plusieurs années, bien que cela reflète notre détermination, la durée n’est pas le seul critère. En intersyndicale ou au seul appel de la CGT, ce qui compte c’est bien l’adhésion des travailleurs au mouvement de lutte, au plus près de nos adhérents et des collectifs de travail. Il n’y a pas de petites luttes. Les revendications locales doivent faire partie de la feuille de route de chacune et chacun des militants. Le rôle de la CGT est central. Nous nous devons de les impulser et de les coordonner afin que les travailleurs puissent s’en emparer.

Ne pas mettre en œuvre cette démarche serait ne pas respecter nos valeurs et notre identité CGT !

Bien que les luttes soient disparates, elles sont menées partout car la colère est bien présente et les attentes sont grandes. Et si elles sont victorieuses c’est grâce à la détermination des travailleurs à faire aboutir leurs revendications. Comme annoncé lors de notre dernier Conseil Général, je me dois de vous rappeler qu’il reste complexe pour la Fédération de les valoriser par manque de retours, bien que ces dernières semaines nous ayons eu plus de remontées.

Sans jeter un pavé dans la mare, si nous parlons de nos luttes, il me faut aussi aborder sans tabou notre démarche générale et notre vie syndicale.

Comme chacun le sait, noyés dans une actualité complexe, nous avons entamé l’année par un appel à la grève reconductible le 25 janvier, plutôt bien suivi par l’ensemble des syndicats.

Au Conseil Général de février, nous avons acté à l’unanimité des syndicats présents, soit près de 70% des FNI de la Fédération, un appel le 15 février dans la continuité de notre stratégie.

Fait révélateur de nos difficultés, nous avons pu constater que nombre des syndicats ayant voté l’appel ne l’ont pas relayé, conduisant au constat d’un manque de cohérence et d’une mobilisation nationale en demi-teinte sans en être la seule raison.

Pourquoi les décisions que nous prenons collectivement ne sont pas mises en œuvre par tous les syndicats ? Cela affaiblit notre démarche syndicale et doit nous interroger sur le fonctionnement de nos instances, sur notre application du fédéralisme et donc sur notre discipline syndicale. C’est bien aussi le sujet de fond de ce 7ème congrès : notre vie syndicale.

Quoi qu’il en soit nous avons mené une stratégie de lutte validée par les syndicats de la Fédération et cette dernière a permis de mettre en avant les revendications portées au plus près des travailleurs et retraités.

D’après les cahiers revendicatifs locaux et si nous en faisons une première synthèse, les thèmes tournent autour :

  • Des salaires et des pensions (Grilles de rémunération, minimum salarial et de pension) mais aussi du logement,
  • De l’emploi (Projets CGT, Gréement des emplois, réinternalisation des activités),
  • Du sens au travail (Mission de service public, moyens de bien faire son travail, faire réellement son travail, avoir des effectifs suffisants, etc.),
  • Mais aussi des conditions de travail (Temps de travail, sécurité, équilibre vie professionnelle/vie personnelle),
  • Et bien sûr du Service Public de l’Energie (Notre PPE, nationalisation et sortie du marché).

Conformément à la décision des syndicats nous aurons à traiter l’ensemble de ces revendications et de notre démarche revendicative lors de la conférence revendicative du 22 juin. Celle-ci se déroulera au format Conseil Général des Syndicats, dans une volonté de réviser et de mettre à jour nos repères revendicatifs.

Pour autant, nous devons dès aujourd’hui mettre en avant les revendications immédiates qui parlent aux travailleurs et retraités dans la continuité de notre stratégie de lutte. Ceci sera à mettre en œuvre dès la sortie de notre congrès.

Or si nous avons axé les choses autour des salaires et pensions depuis plusieurs semaines, quel est le bilan aujourd’hui ? Les priorités ne sont peut-être pas si claires. Sont-elles différentes selon les catégories socio-professionnelles, selon les entreprises, selon les secteurs professionnels que couvre notre Fédération ?

Je laisserai les camarades de cette table ronde, assez représentatifs de l’ensemble de notre Fédération, porter brièvement leur analyse afin d’alimenter nos débats qui se voudront interactifs pour construire ensemble une motion sur les revendications immédiates à l’issue de ce congrès. Motion qui sera mise au vote vendredi.

Chers camarades, vous l’aurez compris, l’objectif pour cette table ronde n’est donc pas de mettre en avant nos revendications autour du Service Public de l’Energie que nous aborderons sur d’autres temps forts de notre 7ème congrès ; nous vous proposons de mettre en avant les revendications majeures et immédiates pour les travailleurs et retraités qu’ils soient jeunes ou plus expérimentés, dans tous les collèges, dans des fonctions d’encadrement ou non, ceci pour chacun de nos champs fédéraux : les IEG, l’Energie Atomique et les Mines.

Ces revendications immédiates sont pour certaines encore à construire, mais elles doivent répondre directement aux aspirations et besoins immédiats de la très grande majorité des travailleurs et retraités.

L’ambition de cette table est donc un exercice de coécriture du tract qui portera les revendications dès la sortie de ce congrès.

Elles seront la première pierre de la mandature pour notre démarche revendicative et nous effectuerons un point d’étape lors de notre conférence revendicative de juin.

A l’image de ces derniers mois, je veux croire que la motion validée sera un nouveau tremplin pour notre stratégie de luttes qui nous mènera forcément à la victoire.

Ne l’oublions pas, comme nous l’affichons depuis quelques semaines : la lutte, ça paie ! Alors définissons ensemble sur quels sujets nos victoires à venir devront porter.

Cher.es camarades c’est donc bien le moment d’afficher nos luttes car nous pouvons en être fiers,

Mais c’est surtout, le moment d’afficher les revendications majeures qui sont portées et même gagnées localement.

Vive le 7ème congrès et vive la CGT

Rapport de la Commission des Statuts par Soraya LUCATELLI

Cher-e-s Camarades,

Tout d’abord je remercie tous les camarades qui ont pris le temps de participer à cette révision de nos statuts et qui ont déposé des amendements ainsi que les membres de la Commission des statuts et Carrine pour son aide importante et sa patience.

En décembre 2019, en raison de la priorité donnée aux actions et luttes contre la réforme de retraite, la Commission a décidé d’étendre le calendrier pour donner un peu plus de temps aux syndicats pour proposer leurs amendements.

Nous avons donc acté la décision d’ouvrir la remontée des propositions de modification des statuts du lundi 20 janvier au lundi 30 mars 2020 via une circulaire envoyée aux syndicats le 20 janvier 2020 comprenant les statuts et règles de vie originaux.

Puis en raison de la période liée à la crise sanitaire et au report du congrès en 2021 puis 2022, le CEF réuni le 13 mai 2020 a décidé à l’unanimité des votants de ré-ouvrir une période de 2 mois du 1er septembre au 30 octobre 2020 pour donner le temps aux syndicats de transmettre leurs amendements sur les statuts et règles de vie via une circulaire envoyée aux syndicats le 15 juillet 2020 puis un rappel le 8 septembre 2020.

La Commission des statuts s’est réunie à 5 reprises, les 11 décembre 2020, 8 janvier, 4 mars et 8 avril 2021 pour la première période puis à 2 reprises, les 30 juin et 4 novembre 2021 pour la seconde.

La Commission a débattu des amendements mais a également échangé avec le Secrétaire Général, la Commission des Écrits et le Groupe de travail « Organisation de la Maison Fédérale ».

Elle a enfin fait des propositions au CEF, réuni les 8 juillet et 9 novembre 2021, qui en a débattu.

Faisant suite au vote du CEF et conformément à nos règles statutaires, elles sont devenues les propositions de modification à soumettre au vote des congressistes lors du 7ème congrès de la FNME-CGT à Clermont-Ferrand.

Un document a été réalisé par la Commission et a été envoyé aux syndicats le 1er décembre 2021 via la circulaire fédérale 103/21, celui-ci compile :

  • Le tableau récapitulatif des propositions de modification des statuts
  • Le tableau récapitulatif des propositions de modification des règles de vie
  • Le projet final des statuts modifiés validé par le CEF
  • Le projet final des règles de vie modifiées validé par le CEF

Vous avez donc eu connaissance des amendements proposés ainsi que de l’appréciation de la Commission puis du CEF sur ceux-ci.

Je ne développerai pas sur chacun d’entre eux mais je vais néanmoins vous en faire une synthèse rapide.

Concernant la modification des statuts :

8 propositions émanent de syndicats, 6 de membres du CEF et 2 de la Commission.

2 sont arrivées hors délai mais la Commission a proposé au CEF de prendre en compte et d’examiner ces propositions.

Résultat du vote du CEF :

  • : POUR – 14 : CONTRE – 0 : ABSTENTION

Les propositions de modification des statuts portent essentiellement sur la structure de nos syndicats, l’UFICT, l’UFR, le financement, le nombre de délégués dans nos instances et le fonctionnement de celles-ci ainsi que des modifications dans la structure d’animation de la FNME-CGT.

  • De nombreux amendements ont proposé d’une manière ou d’une autre la suppression des syndicats UFICT et 1 syndicat a proposé de supprimer l’UFR. Ces amendements n’ont pas été retenus car les statuts de la Confédération prévoient dans ses articles la possibilité de créer des syndicats UFICT et des sections syndicales de retraités.
  • L’amendement visant à changer le nombre de délégués représentant chaque syndicat au Conseil Général n’a pas été retenu, le fonctionnement du Conseil Général donnant satisfaction en termes de délégués.
  • L’amendement proposant que la FNME-CGT peut adhérer à la FSM ou demander le statut d’observateur n’a pas été retenu tel quel. Néanmoins la CES étant citée dans le texte, il a été décidé de redonner toute la latitude au CEF que vous allez élire pour adhérer aux fédérations internationales de son choix, la phrase a donc été modifiée.
  • Dans le statut, il était cité à de nombreuses reprises le nom des DOM et POM. Sur les conseils de notre cabinet d’avocats et comme l’ont fait d’autres fédérations CGT, nous avons repris le vocable de la constitution. Dans le texte, nous avons donc remplacé DOM et POM par DROM et COM.
  • Afin de mettre en conformité nos statuts avec les modifications que notre organisation va connaitre, notamment au niveau de nos syndicats, l’article 6 a été modifié.
  • Afin de prendre en compte tous les aléas rencontrés pour la révision des statuts lors de la préparation de ce congrès, nous avons modifié la « règle des 2 mois » pour laisser la main au CEF qui devra organiser le prochain congrès, dans le lancement de la procédure de révision des statuts.
  • D’autres propositions permettent de clarifier et valider le rôle et le fonctionnement des instances fédérales. Elles visent à redonner toutes ses prérogatives au CEF en supprimant le Bureau Fédéral. Les prérogatives du Bureau Fédéral seront réparties entre le Secrétariat Fédéral et le Comité Exécutif Fédéral. Elles allègent également le statut des règles de fonctionnement de la Maison et de l’organisation fédérale. C’est le Comité Exécutif Fédéral nouvellement élu qui devra débattre et mettre à plat son organisation, dans les premières heures de cette nouvelle mandature.
  • Il est rajouté un article 10 bis visant à clarifier les modalités de vote.
  • La solidarité financière nationale étant de la responsabilité des dirigeants de la Fédération, le CEF a proposé au Conseil Général du 2 février 2022 de réorienter les objectifs et les moyens dans le but de mieux répartir cette solidarité, gagner en réactivité et mieux répondre à l’urgence de certaines solidarités. Les fonds solidaires fédéraux de déploiement, pour le soutien juridique et pour le droit à l’information du syndiqué seront supprimés. Les moyens seront réorientés sur le budget fédéral qui prendra en charge les besoins de solidarité au bénéfice des syndicats et sous le contrôle du Comité Exécutif fédéral. En conséquence, l’article C de l’annexe aux statuts a été réécrit.
  • Un certain nombre d’amendements qui visait à clarifier, à améliorer, à simplifier, à expliciter le texte existant, comme la table des matières, a également été proposé. La totalité de ces amendements a été retenue ou reprise pour améliorer le texte du statut.
  • Enfin certaines modifications proposées corrigent des coquilles restantes dans le texte. 

Concernant la modification des règles de vie

1 proposition émane d’un syndicat, 1 d’un membre du CEF et 1 de la Commission.

Les propositions de modification de nos règles de vie portent essentiellement sur la place des femmes dans notre organisation, les liens entre militants et quelques amendements de précision.

  • Des amendements portant de nouvelles notions ont également été retenus, notamment la notion de « attitude sexiste », et la notion d’équilibre entre vie personnelle, vie syndicale et vie professionnelle.
  • Sur la représentation femmes-hommes, nous avons modifié la ligne 74 de nos règles de vie pour coller aux règles de vie confédérales.
  • Un certain nombre d’amendements qui visait à clarifier, à améliorer, à simplifier, à expliciter le texte existant a également été proposé. La totalité de ces amendements a été retenue ou reprise pour améliorer le texte.

Je ne développerai pas d’avantage. Les documents soumis au vote du congrès aujourd’hui se trouvent dans vos sacs, néanmoins nous disposons d’un temps de débat avant de procéder au vote.

Merci de votre écoute, à vous la parole.

Rapport introductif à la table ronde « Tourisme social » par François DUTEIL

Comme cela a été souhaité, je vais essayer de définir l’évolution du Tourisme social à l’aune de l’histoire.
Rappelons-le, c’est une composante des activités sociales, mais celles-ci ne sauraient se réduire à ce seul aspect.
Il a beaucoup été dit sur les activités sociales dans une période de crise multiple.
Par ailleurs, comment associer ces deux termes « Tourisme » et « Social ». C’est une question de sémantique, il y a bien deux termes à définir.
C’est comme dans la formule « Travailler ensemble », on a parfois tendance à éluder le terme « Travailler ».
On ne peut évoquer le Tourisme social en dehors de notre analyse de classe de l’évolution des sociétés, de celle des forces productives, en dehors des luttes sociales.
De grandes dates, largement significatives de l’engagement de classe vont « borner » l’histoire du Tourisme social. Il n’y a pas de valeurs sans histoire sociale et réciproquement.
Le mot « Tourisme » a une origine anglaise aristocratique.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le tourisme est réservé à une aristocratie européenne, il est le privilège à une minorité.
Il faudra plus d’un siècle pour que « Tourisme » et « Social » se trouvent côte à côte.
Dès 1934, le syndicalisme – révolutionnaire comme on disait alors par opposition au réformisme – décide de se doter d’œuvres sociales dans le cadre d’une conception du syndicalisme à bases multiples, que l’on pourrait identifier à un syndicalisme de service.
C’est en 1936 que va naître un Tourisme populaire avec les luttes sociales qui, rappelons-le, – et ce n’est pas anodin – font suite aux élections législatives et la mise en place du gouvernement du Front populaire.
A partir de là, vont apparaître deux conceptions du Tourisme, et par là même, deux natures d’organismes.
Cette confrontation entre deux natures de Tourisme permet de définir le Tourisme social et son évolution, de ce que doivent être ses objectifs.
N’oublions pas qu’en 1936 ce sont aussi les conquis sociaux, cela ne fait qu’un.
Aussi, me semble-t-il, on ne saurait évoquer le Tourisme social sans traiter du droit au travail.
Mais c’est à partir de 1946 que le Tourisme social va connaître son essor avec la naissance des Comités d’Entreprises. Pour la première fois, les ouvriers vont avoir largement accès au tourisme dans des conditions et des prix abordables.
Sous l’impulsion du Syndicat National des Instituteurs et de la Ligue de l’Enseignement, des associations se développent telles Francas, Peuple et Culture, les CEMEA existants depuis 1937.
Parallèlement, les petits CE se regroupent ou adhèrent à Tourisme et Travail, né en janvier 1944.
Les électriciens et gaziers vont gérer eux-mêmes leurs activités sociales, sans tutelle, avec la garantie d’un budget minimum.
Ainsi, vont se développer côte à côte des associations de Tourisme social, les gros CE de la Chimie ou de la Métallurgie en particulier, et le CCOS.
Il y a un ADN commun, le contenu des activités, leur condition d’accès au travers du prix.
La solidarité est une valeur commune à tous.
Pourquoi n’y-a-t-il pas eu plus de coopération, alors qu’en face, les marchands de loisirs s’organisent ?
Deux tentatives de réponses : un certain corporatisme mais peut-être plus encore la volonté de chacun de montrer sa capacité à gérer.
Dans notre secteur de l’énergie, où les coopérations auraient pu être plus faciles, les mineurs sont privés de leurs CE après la grève de 1948, qu’ils ne retrouveront qu’en 1968.
De 1951 à 1964, c’est à notre tour, électriciens et gaziers, d’être privés de la gestion des activités sociales.
La reprise de la gestion va obliger à faire vite, à démontrer notre capacité d’investir et de gérer.
Dans les années soixante-dix, la crise et le néolibéralisme vont conduire à affaiblir le Tourisme social.
Les restructurations d’entreprises vont réduire les moyens des « gros » Comités d’Entreprises.
L’Etat se désengage.
Les organismes, comme « Tourisme et Travail » ou bien encore « Travail et Culture », sont en crise. Des mesures doivent être prises dans l’urgence.
Au mot d’ordre « Lutter pour gérer », nous avons du mal à y substituer « Gérer en luttant ».
En fait, en créant de nouvelles structures de Tourisme social, il y a eu tendance à leur déléguer notre responsabilité syndicale.
Si nous avons des valeurs communes, principalement la solidarité, il ne saurait y avoir confusion entre les organismes dans leur diversité et le syndicat, même si celui-ci assume la responsabilité principale de gestion, dans un pluralisme syndical assumé.
Assumons le choix opéré en 1947.
Permettez-moi de rappeler ce que René Le Guen indiquait en 1964 en parlant de la gestion « par et pour » le personnel afin qu’elle soit « sociale ».
« Non seulement ces principes ne se substituent pas à la lutte syndicale, mais ils sont exigeants vis-à-vis d’elle pour être mis en œuvre. Ils ne se contentent pas de faire du personnel un acteur conscient de ses activités sociales. Ils exigent de l’ensemble du mouvement syndical un rôle « d’éclaireur » au niveau des orientations et d’incitateur au niveau des réalisations ».
Ce qui signifie que le projet politique en l’occurrence doit précéder le projet organisationnel. La pensée précède l’action et celle-ci enrichit la pensée.
J’ai évoqué brièvement les conditions de la reprise de la gestion des activités sociales.
Nul ne saurait regretter ce qui a été réalisé.
Replaçons-le dans son contexte avec ses conséquences contradictoires comme « le fétichisme » de la propriété.
C’est ce qu’essaie d’éviter Pierre Delplanque en mars 1980 dans un article de « Force Information » de mars 1980 intitulé « L’ouverture sur l’extérieur : subventions ou coopérations ».
Il y parle « d’ouverture par les échanges et des réalisations en copropriété ».
C’est donc bien une question récurrente, une incitation à innover et pas seulement faire un lifting de façade.
Certes, le contexte évolue.
L’offensive contre la finalité de la gestion ouvrière – à ne pas confondre avec l’ouvriérisme – est aujourd’hui plus pernicieuse, elle n’en est pas moins profonde.
Et puis, il y a toutes les mutations sociologiques, l’évolution des modes de vie.
La politique néolibérale a mis à mal tous les collectifs de travail, organise la concurrence, flatte les individualismes.
Dans un même mouvement, il y a une nécessité de valoriser les individualités dans le cadre du collectif.
Ce qui me conduit à penser que nous aurons à apporter des réponses collectives à des besoins qui s’exprimeront de plus en plus individuellement, à avoir des coopérations.
L’histoire nous a forgé des valeurs fondamentales et fondatrices. Elles se déclinent dans un contexte en perpétuelle évolution.
Comment donc construire une conscience de classe, partagée par l’ensemble des travailleurs, face à des intérêts qui peuvent être ressentis comme divergents voire opposés ?
Le Tourisme social doit évoluer. C’est possible si on en fait une question revendicative, de transformation sociale.
Les convergences ne se construisent que si chacune et chacun trouve sa place dans un projet commun.
Permettez-moi, pour conclure, de paraphraser Aragon.
« Et comment le syndicat, c’est le constant partage.
Entre les fleurs à naître et les neiges d’antan.
Et la neuve critique et le vieil héritage.
Dans leur équilibre constant ».
Construisons donc cet équilibre entre droits professionnels et coopération.

Rapport financier par Jean-Philippe BUCHON

Cher-es Camarades,

Ce rapport financier est l’occasion d’aborder et de partager un bout d’histoire de notre Fédération à travers le prisme financier, pour ce qui restera pour l’instant le mandat le plus long que notre Fédération a traversé. Effectivement, la période sanitaire inédite, que nous subissons depuis 2020, nous a obligés à reporter deux fois la tenue de notre Congrès. Le 6ème Congrès ayant traité les exercices 2013, 2014 et 2015, nous allons traiter les exercices de 2016 à 2020, soit 5 exercices. Les travaux de clôture de l’exercice 2021 ne seront lancés qu’à partir du 31 mars prochain, celui-ci sera donc présenté lors du 8ème Congrès.

Pour apprécier le chemin parcouru, il faut nous rappeler où nous nous étions arrêtés et les orientations que nous nous étions assignées. Les éléments financiers traités lors du 6ème Congrès faisaient apparaître la fragilité de notre modèle économique. La capacité financière de la Fédération étant absorbée en quasi-totalité par le fonctionnement administratif de celle- ci, laissant peu de marges de manœuvre pour la mise en œuvre de démarches revendicatives, limitant de fait les initiatives fédérales. La trésorerie disponible était en chute libre, elle correspondait à moins de 5 mois de fonctionnement. Mécaniquement, la Fédération se dirigeait inexorablement vers la rupture de paiement lors d’un avenir proche. C’était un traitement de choc dont la Fédération avait besoin. Les orientations générales prises à l’issue du 6ème Congrès étaient de reconsidérer la politique financière autour de deux axes : l’appropriation collective des enjeux et l’efficacité économique au bénéfice de l’action revendicative. Concrètement, l’objectif affiché était de travailler à augmenter les recettes et en simultané, de diminuer les dépenses, notamment celles qui n’ont aucune plus-value sur l’action revendicative et sur la réponse aux besoins des syndicats. A terme, il nous fallait retrouver une trésorerie disponible pouvant couvrir deux exercices, afin de gagner en sérénité et avoir les moyens de nos ambitions.

Il est maintenant temps de regarder objectivement le chemin parcouru lors de ce mandat et de mesurer si les objectifs ont été atteints.

Je ne souhaite pas vous abreuver de chiffres, néanmoins je vais attirer votre attention sur certaines lignes budgétaires qui, de mon point de vue, sont utiles à la compréhension des enjeux actuels et futurs.

Concernant les produits :

Les recettes de cotisations syndicales sont en baisse continue sur l’ensemble des exercices et passent de 1648 K€ à 1544 K€. Même si 2020 apparaît en hausse par rapport à 2019 sur les états, c’est seulement dû à l’effet report exercé par le confinement du printemps 2020. Les rentrées CoGéTise du 1er trimestre, habituellement attribuées à l’année précédente, ont été traitées à partir du second semestre et donc attribuées à l’exercice en cours. Si l’on fait la moyenne entre 2019 et 2020, cela représente 1463 K€. Cela est donc cohérent avec la perte chronique de nos adhérents. De 2016 à 2020, nous sommes passés de 50986 adhérents à 43284, ce qui représente une perte de 7702 FNI et 67 094 timbres pour ces 5 exercices. De plus, il me paraît important d’attirer votre attention sur le fait qu’un nombre non négligeable de syndicats ne respectent pas les décisions statutaires sur le prélèvement des cotisations à 1% du salaire net pour les actifs et 1% des pensions pour les retraités. Certains syndicats sont même très en écart. Si l’on extrapole à partir d’un timbre moyen en rapport avec les salaires et pensions de nos branches, c’est entre 700 000 et 900 000 euros de perte annuelle pour le budget fédéral et plus de 2 millions d’euros de perte pour toute la CGT.

Voyons maintenant d’autres produits. Les moyens financiers issus du droit syndical pour la Fédération restent stables et supérieurs à 600 K€ annuel.

Les recettes de publicité ne sont pas neutres et représentent en moyenne aux alentours de 500 K€ sur une année normale. 2020 a été exceptionnellement impactée par la crise sanitaire avec un total de 276 K€.

Les bourses de formation sont d’un apport non-négligeable dans le budget de notre Fédération. A partir de 2016, nous avons impulsé de nombreuses journées d’études en complément des formations syndicales réglementaires, ce qui a dynamisé cette ligne budgétaire, avec un total en 2016 porté à 786 K€, pour atteindre 1213 K€ en 2017 et 1132 K€ en 2018. Il y a eu un fort fléchissement en 2019 avec un compte à 546 K€, dû à une activité militante sur le second semestre accaparée par les élections de représentativité d’une part et la lutte contre le projet de retraite à points en fin d’année. Quant à l’exercice 2020 qui affiche un total de 614 K€, il subit les effets de la crise sanitaire et des différents confinements.

Ces 4 lignes de produits couvrent à elles seules a priori les besoins de fonctionnement de la Fédération et doivent donc susciter toute notre attention car elles portent individuellement un risque fort sur l’équilibre budgétaire de notre organisation.

Quelques commentaires sur les charges d’exploitation les plus significatives.

Les charges liées à l’occupation du complexe de Montreuil sont stables aux alentours de 450 K€. Elles représentent néanmoins une charge récurrente importante et non compressible.

Les frais de déplacements constituent le poste de dépenses sur lequel nous avons le plus travaillé. Cela faisait partie du mandat donné à l’issue du 6e Congrès. Il était de l’ordre de 976 K€ en 2016, 832 en 2017, puis 615 en 2018, une légère remontée à 656 K€ en 2019 et enfin 232 K€ en 2020. L’exercice 2020 par son aspect exceptionnel, lié à la crise sanitaire et aux différents confinements, n’est pas représentatif du résultat et en tous cas pas en adéquation avec les besoins réels de déplacements. Nous voyons néanmoins sur les exercices de 2016 à 2020 tout le travail réalisé. Objectivement et considérant les besoins actuels de fonctionnement, il apparaît qu’en 2019 nous avons atteint le seuil bas de ce que nous pouvons espérer sur l’efficience financière de ce poste. Rappelons-nous qu’en 2015 le poste déplacement représentait 1128 K€.

La ligne budgétaire de la presse syndicale de 2016 à 2018 est passée de 732 à 780 K€. A partir de 2019, suite à l’arrêt du couplage avec la NVO, ce poste budgétaire retombe à 461 K€, puis 435 en 2020.

Les frais de personnel qui étaient de 206 K€ en 2016 se stabilisent à 99 K€ en 2019 et 2020.

Les subventions qui étaient aux alentour de 120 K€ en début d’exercice sont en légère augmentation à plus de 160 K€ en fin de mandat. Ce poste est essentiellement constitué de nos adhésions aux organisations internationales et à notre IHSME.

Comment tout cela se traduit-il sur le résultat ?

L’exercice 2016 affiche un résultat net de 710 K€, celui de 2017 de 904 K€, 2018 de 1549 K€, 2019 de 1359 K€ et enfin 2020 de 1139 K€. Soit un résultat positif cumulé de 5661 K€ en 5 ans.

Les créances sont en baisse, elles passent de 2077 K€ en 2016 à 1386 K€ en 2020. Une procédure de relance systématique a été mise en œuvre, à partir de l’exercice 2019 ce qui a permis d’améliorer le recouvrement des factures. Nos principaux débiteurs sont les anciens Comités d’établissements, désignés maintenant CSE, concernés par des facturations de journées d’études ou de formations syndicales ; des syndicats de la FNME qui ont des dettes envers notre journal Energies syndicales et enfin des prestataires ou partenaires du mouvement qui connaissent des difficultés financières. Dans le cadre d’une gestion prudentielle, depuis de nombreux exercices nous avons établi une règle ; l’ensemble des créances de l’année N-1 sont provisionnées à 50 % et toutes les créances antérieures à N-1 sont provisionnées à 100 %. Ceci afin de ne pas impacter le résultat des exercices à venir. Ce travail sur les créances a concouru, entre autres, à l’amélioration de notre trésorerie.

La trésorerie disponible au 31 décembre 2020 révèle un solde de 7744 K€. Sur l’ensemble des 5 exercices elle a progressée de 5906 K€ soit une évolution de plus de 300 %. Cette trésorerie disponible correspond au fonctionnement de deux exercices complets.

Les Fonds propres, qui sont constitués du Fonds Social et du résultat de l’exercice en cours, correspondent à la somme des résultats de la Fédération depuis sa création. Ils représentaient 5031 K€ à la fin de l’exercice antérieur à 2016. A la clôture de l’exercice 2020, ils représentent un montant de 10693 K€. Soit une augmentation de 5662 K€. Ce qui veut dire que nous avons créé plus de réserves en 5 exercices qu’il n’en a été créé sur toute la période antérieure.

En conclusion. Les exercices de 2016 à 2020 confirment l’efficacité de la politique financière mise en œuvre tout au long de ce mandat. Y compris lorsqu’elle est confrontée aux aléas et aux impondérables qui sont apparus depuis la crise sanitaire.

Dès 2016, l’objectif fixé dans nos orientations budgétaires visant à atteindre en trésorerie disponible deux exercices d’avance, a été atteint lors de l’exercice 2020. Ce résultat est le fruit d’efforts collectifs et d’une rigueur de gestion constante.

L’activité de notre Fédération est soumise au dictat de l’actualité des entreprises et des pouvoirs publics, entre autres, et donc au besoin impérieux de répondre en temps réel aux sollicitations des syndicats dans l’intérêt des syndiqués et des salariés.

Cette réponse aux besoins n’est possible que si notre Fédération bénéficie d’une structure financière solide et pérenne. La politique financière ne peut y répondre que si elle est intégrée pleinement et dès le début dans les décisions politiques. Ainsi, la question des recettes doit être systématiquement posée en miroir des dépenses.

Pour autant, la pérennité et la légitimité de notre organisation ne peuvent être assurées politiquement que par le déploiement et la syndicalisation. Pourtant depuis la création de la FNME en 1999, nous avons perdu plus de la moitié de nos adhérents. Pour rappel, à l’ouverture du Congrès fondateur de Grenoble qui réunissait la Fédération Nationale de l’Energie et la Fédération Nationale des Travailleurs du Sous-sol, la tribune annonçait 91158 syndiqués. Depuis, chaque année lors de l’examen des comptes, nous constatons l’érosion de nos forces organisées, nous le déplorons, mais ensuite qu’elles sont les actions mises en œuvre ? En tous cas, nos actions quotidiennes n’ont aucun effet pour enrayer le processus. S’il nous paraît plus facile d’expliquer notre affaiblissement par des causes exogènes à notre organisation, nous ne pouvons pas faire fi des difficultés chroniques de qualité de vie syndicale conjuguées à des conflits endogènes dévastateurs. Il est plus que temps de se ressaisir et de travailler à l’unité d’action au sein même de notre organisation. C’est, pour nous tous, un enjeu absolu auquel le prochain Comité Exécutif Fédéral élu à l’issue de ce 7ème Congrès devra répondre et engager avec l’aide de l’ensemble des syndicats un projet de reconquête syndicale.

Rapport de la Commission Financière et de Contrôle par Philippe OVSEPIAN

Chers (es) Camarades,

C’est une grande joie de pouvoir aborder ce Congrès dans des conditions que l’on peut qualifier de normales.

Malgré les confinements successifs, la commission a pu jouer pleinement son rôle d’outil au service de la gestion financière de la Fédération. Qu’il s’agisse de la période pré ou post pandémie nos propositions et suggestions en matière de réduction des dépenses et d’investissements utiles ont largement contribué à la prise de décisions et à la projection d’orientations adaptées de la Direction Fédérale.

En outre, la commission s’est réunie environ 23 fois, chaque trimestre environ la commission a épluché des centaines de documents comptables allant des états de remboursements de frais à l’acquisition de foncier en passant par les factures et autres contrats. Comme toujours au cours de nos nombreuses réunions, la commission a échangé avec la comptabilité et obtenu des réponses à toutes les questions qu’elle pouvait se poser, aucune anomalie injustifiée n’est à signaler. Elle a aussi régulièrement fait le point des FNI et de la presse Fédérale. Après chaque réunion, un compte rendu a été rédigé avec l’assistance du secrétariat comptable et envoyé au Secrétariat Fédéral ainsi qu’au trésorier et aux membres du CEF et de la CFC.

Concernant les dépenses de téléphonie mobile un réel effort a été fait par la Fédération suivant ainsi les préconisations de la CFC. Ceci en diminuant de 60% environ le nombre d’abonnements téléphoniques.

Les frais de déplacement ont également diminué et ce n’est pas seulement la conséquence de la crise sanitaire. Certes, l’organisation des réunions en visio-conférence a fortement influé sur le résultat mais une diminution s’est amorcée en 2016. Ceci était la conséquence de nouvelles orientations financières, de politique de remboursements de frais et d’une plus grande rigueur de l’ensemble du corps militant dans les diverses structures. En concomitance, c’est aussi l’implication des camarades dans la négociation pour l’obtention de nouveaux moyens pris en charge notamment par les entreprises des I.E.G.

L’examen de la dette de la presse fédérale, Energies Syndicales révèle un montant non payé par les syndicats pour l’année 2020 de 19 723,70 euros. Pour l’année 2021 la dette est de 80 394,38 €, ce qui entraîne un cumul total depuis 2013 sans compter 2022 de 190 392,74 €. La CFC a interpelé le CEF à plusieurs reprises sur cette situation anormale. En réponse le CEF a mis en place un groupe de travail incluant la CFC, la politique financière fédérale et des membres du CEF volontaires. Une solution a été proposée consistant à adopter un modèle économique rendant pérenne la presse fédérale dans son ensemble. Celui-ci consiste à intégrer les différents fonds solidaires dans le budget de la Fédération. Le CEF a proposé, au Conseil Général réuni le 2 février, de l’adopter. Le Conseil Général a validé qu’à partir de la fin du 7ème Congrès les syndicats devront mettre à jour leur Cogitiel pour qu’au plus tard au 1er janvier 2023 chaque adhérent reçoive Energies Syndicales et que ce financement soit pris sur le budget de la Fédération.

La dette actuelle des syndicats demeure et ceux-ci ne sont pas exempts de rembourser l’avance consentie par la Fédération sur la collecte qu’ils ont effectuée sur leurs adhérents et qu’ils conservent dans leurs comptes. C’est une question de respect envers ceux qui ont assumé en responsabilité leurs paiements.

Pour autant, si les syndicats n’avaient plus à reverser pour la presse syndicale et qu’en conséquence ils disposeraient de ressources supplémentaires cela engendrerait plus de rigueur quant à la mise à jour des fichiers adhérents pour les abonner à l’information fédérale à laquelle ils ont droit conformément à nos statuts. Ce droit fondamental n’est pas acquis pour tous actuellement.

Concernant notre patrimoine, la vente d’un bien immobilier ne correspondant plus à nos critères d’attribution a permis l’acquisition de 2 studios qui ont été mis à la disposition des militants. Cela correspond à la politique fédérale d’acquisition de foncier permettant des économies de remboursement de frais.

Depuis le congrès de Nantes, malgré nos bonnes résolutions le nombre de nos syndiqués ne cesse de décroître de manière importante. De 2016 à fin 2020 nous comptabilisons moins 7702 FNI. Nous sommes passés de 50986 adhérents en 2016 à 43284 Fin 2020, soit une perte de 14% de nos forces organisées sans parler de la perte financière qui en résulte. Pour 2021 à fin janvier 2022, la tendance laisse supposer une dégressivité de la perte mais passer du plancher au plafond il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

Le dernier bilan et compte de résultat de l’exercice 2020 laisse apparaitre un résultat positif et pour la première fois depuis longtemps la Fédération dispose de deux budgets annuels d’avance. Cependant, la Fédération a su trouver des ressources financières extérieures car les seules cotisations ne suffisent pas à couvrir les charges, ce qui rend notre santé financière précaire et trop dépendante.  Pour rappel, ces dernières ne représentent que 43% du budget.

Bien évidemment, le manque de syndicalisation est au cœur de nos difficultés, le déploiement qui s’impose est urgent et vital.

La commission appelle l’ensemble des structures nationales, régionales et locales à œuvrer auprès des syndicats pour la rentrée régulière et le solde de cotisations, ainsi qu’à un effort particulier sur la syndicalisation. Outre l’aspect financier de grande importance, il y a également l’effet multiplicateur sur notre rapport de force, notre capacité d’action et de notre influence électorale. La chute du nombre de nos adhérents y contribue et notre responsabilité est totale.

L’indépendance financière de notre Fédération ne peut se faire qu’avec l’augmentation de nos recettes de cotisations au juste montant visant le 1%, donc avec un renforcement de nos adhérents. Chaque syndicat, chaque membre de la Direction Fédérale, chaque élu, chaque syndiqué doit en être pleinement conscient et pleinement responsable en se mobilisant pour renforcer notre Fédération.

A ce stade, permettez-moi une pointe d’humour, dès demain avant de vous apprêter à procéder à une dépense engageant la Fédération, et bien entendez-la en 3 mots, Fait Des Rations.

C’est en fonction de tout ce qui est cité ci-dessus que nous proposons au Congrès de donner quitus à la Direction Fédérale sortante pour la gestion financière des exercices 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.

Avant de conclure je voudrais, au nom de la commission, remercier l’administrateur, le trésorier et la comptabilité pour la qualité de leurs travaux et leurs disponibilités et en tant que Président je remercie l’ensemble des membres de la commission.

Camarades, j’en ai fini, je vous remercie de votre attention et vive notre 7ème Congrès.

Intervention sur "Explication des votes du jeudi CEF CFC" Présentée par Jean-Christophe WELTZER

Cher.es camarades,

Nous voilà réunis pour un moment particulier de ce congrès. Il va falloir maintenant élire le Comité Exécutif Fédéral et la Commission Financière et de Contrôle. Ce vote est important puisqu’il va donner une légitimité à celles et ceux qui seront, dès demain, les dirigeants de la Fédération, ainsi que celles et ceux qui auront la charge de vérifier si la politique financière de la Fédération est bien mise en œuvre et aussi de faire des propositions si besoin.

Pour ce vote la procédure est quelque peu différente des autres votes par mandat. La liste des candidats retenus par la Commission des Candidatures au CEF et à la CFC est imprimée sur le recto des bulletins spécifiques à cette élection.

Et les syndicats, par vos votes, vont s’exprimer sur chacune des candidatures.

Il y a alors deux façons possibles de voter :

La première est le vote global « POUR », « CONTRE » ou « ABSTENTION » de l’ensemble des deux listes.

Pour ce type de vote, vous ne devez remplir que la partie « vote global » du bulletin de vote.

Et là, donc vous pouvez voter « POUR », « CONTRE » ou « ABSTENTION » sur l’ensemble des candidatures au CEF et à la CFC proposées par la Commission des Candidatures.

La seconde manière de voter pour ce vote particulier est le vote « différencié » par candidat.

Dans ce cas vous ne devez rien mettre dans la partie vote global.

Vous devez cocher en noir les cases devant le nom des camarades que vous ne souhaitez pas voir élus au CEF et à la CFC. Dans l’exemple vous votez contre Ignoble, Neuneu, Ydiot, Medef et Barban pour ce qui concerne le CEF et contre Avare à la CFC.

Et par conséquent, vous votez POUR l’ensemble des autres candidats.

En bas du verso du bulletin de vote, vous trouverez un espace qui permet de rajouter des noms pour le CEF et/ou la CFC. En effet les syndicats peuvent rajouter des noms de camarades. Par contre, et j’insiste sur ce point, seuls des camarades ayant déposé leur candidature en temps et en heure peuvent être rajoutés. Vous trouverez la liste complète des candidatures dans votre sac à dos de congressiste, une vraie boîte à outil ce sac à dos !

Pour chaque ajout de candidat, il faut remplir ses nom et prénom d’une part, et d’autre part si cet ajout concerne le CEF ou la CFC en noircissant la case correspondante.

Comme pour les autres votes, vous retrouverez ces informations dans votre sac à dos sur une petite notice explicative.

Je vous remercie d’avance pour ces votes et je rends la parole à notre président de séance.

 

Rapport d’ouverture Tables rondes « Convergences internationales pour le Service Public de l’Energie » par Muriel MARCILLOUX

Mes cher.es Camarades,

Comme vous le savez, ce 7ème congrès ne devait pas faire l’objet d’une séance sur les questions internationales, mais au vu des différents reports dus à la crise sanitaire, nous avons opté pour organiser une demi-journée de débats avec une délégation d’internationaux que je tiens à saluer et à remercier, au nom de tous les congressistes, d’être avec nous aujourd’hui. Je tiens à saluer également d’autres camarades internationaux qui n’ont pu être présents à nos côtés.  Certains d’entre eux nous ont envoyé leur salut à travers une courte vidéo que je vous invite à regarder maintenant.

C’est donc une organisation particulière car au moment de lancer les invitations, la Fédération avait peu de lisibilité sur les possibilités de déplacements des différents pays.

L’objet de notre débat d’aujourd’hui n’est pas de faire un tour de l’actualité mondiale, même si sa densité donne matière à s’inquiéter pour l’avenir et la paix dans le monde.

Sébastien MENESPLIER, lors de son rapport d’ouverture, a brossé un panorama international, nous permettant de situer le contexte, tout comme nous l’avons fait dans une note annexe au dernier rapport d’actualité du Conseil Général de février dernier.

Les camarades internationaux ont participé aux échanges de la matinée. Ils ont entendu nos orientations sur les fondements des services publics pour la Nation et la population. Ils ont aussi mesuré la nécessité de doter les travailleurs de garanties collectives et statutaires nécessaires au fonctionnement des services publics.

Cet après-midi, nous vous proposons de poursuivre les débats de la matinée avec pour objectif de définir, ensemble, les convergences internationales et européennes à construire dans le secteur de l’énergie, essentiel au développement des peuples. Nos échanges viendront statuer sur une résolution en direct qui sera ensuite soumise au vote du congrès.

Le CEF élu après le 7ème congrès Fédéral sera chargé de dresser un point d’étape de l’activité internationale de la Fédération. Dans ce bilan, il sera nécessaire de mesurer l’implication des syndicats en se basant sur les retours, encore trop peu nombreux, du questionnaire qui vous est parvenu en amont du congrès. Cela renvoie à notre capacité à intégrer les questions internationales dans les instances des syndicats où les questions de développement de jumelages ou de coopérations fédérales doivent être plus nombreuses, suivies et surtout coordonnées.

Aussi, il sera important de tirer des enseignements sur notre implication dans l’ONG DAE SOS Futur, qui est l’un des outils de notre démarche fédérale de gagner la bataille pour un droit à l’énergie pour tous et pour la lutte contre la précarité énergétique. Quelques régions et syndicats tentent de maintenir des relations avec des syndicats étrangers et plusieurs centaines de salariés sont investis dans une organisation de solidarité ou des associations humanitaires. Cependant, là aussi, nous péchons faute de temps et de moyens humains et financiers.

L’activité internationale ne peut reposer simplement sur le collectif international fédéral ou quelques camarades en charge de ces enjeux pour l’organisation. Il s’agit au contraire d’en faire une activité pleine et entière pour l’ensemble des organisations de la CGT.

Alors, le prochain CEF devra tracer des pistes pour construire une feuille de route à partir du bilan des orientations du 6ème congrès. Le CEF mettra en place un collectif fédéral international avec des référents en régions. Il devra prendre en compte les avancées obtenues par le travail réalisé jusqu’au 7ème congrès en interrogeant sur la pertinence de notre activité dans nos différentes affiliations en lien avec notre vie syndicale.

D’ailleurs, notre activité internationale et européenne ne peut pas se limiter qu’à de la représentation dans les réunions des organisations auxquelles la Fédération est affiliée.

La question de nos affiliations est pleinement liée à nos forces organisées. Plus nous avons d’adhérents plus nous pesons dans les organisations auxquelles nous sommes affilées tout en prenant en compte l’avis de nos alliés et partenaires. Sur ce point, nous avons des marges de manœuvre et les débats de ce 7ème congrès sur le renforcement des syndicats de la Fédération laissent envisager du positif.

Dans son rapport d’ouverture Sébastien a abordé la crise sanitaire, économique, sociale, écologique et démocratique que le monde traverse qui est le reflet de la faillite du système libéral.

La responsabilité des États qui continuent de distribuer de l’argent public sans contreparties sociales et environnementales est grande. Trop de dividendes sont distribués aux actionnaires au détriment d’une relance des investissements en vue d’une transition socialement juste vers une économie bas-carbone respectueuse de la nature et des humains, mais aussi au détriment d’une réindustrialisation indispensable dans nos différents pays.

Le service public pour répondre à l’intérêt général est la seule solution pour relever les défis du droit à l’énergie et de la transition vers une économie bas-carbone.

Le service public de l’énergie porté par la Fédération est compatible avec l’actuelle construction européenne. Il s’agit d’un service essentiel reconnu en tant que tel dans le socle européen des droits sociaux et d’un service d’intérêt général en vertu du droit de l’Union européenne.

La maîtrise publique de l’énergie est donc incontournable tout comme l’exigence que chaque pays puisse définir la nature et l’organisation de son mix énergétique, sachant qu’il existe en effet d’importantes différences de mix énergétiques entre les continents, chaque zone profitant de ses propres atouts territoriaux.

La mondialisation a entraîné une uniformisation des politiques et les problématiques sont aujourd’hui quasiment identiques pour tous les travailleurs et citoyens de la planète. Nous devons peser avec nos Fédérations européennes et mondiales pour la mise en place d’un véritable dialogue avec les travailleurs et les syndicats à tous les niveaux, afin de pouvoir élaborer des trajectoires de transition, des programmes de protection sociale et de veiller à ce que des investissements soient réalisés en faveur d’emplois de qualité́, avec de bonnes conditions de travail. Nos camarades des Fédérations européennes et mondiales, avec nous aujourd’hui, vont nous faire part des actions et engagements à nos côtés pour peser sur ces points et renforcer la place des syndicats dans les entreprises avec un véritable poids pour évaluer les politiques sociales et économiques des entreprises.

Nous sommes tous d’accord qu’il nous faut lutter contre le réchauffement climatique pour vivre sur une planète durable, mais que l’accès à l’énergie est un droit fondamental et vital pour tous les citoyens.

Tous, nous portons la nécessité d’avoir une énergie décarbonée à un prix abordable, mais pas au détriment des citoyens, pas au détriment des emplois, pas au détriment de nos industries, pas au détriment de nos conditions de vie et de travail.

La hausse des prix de l’énergie en France et en Europe met tous les ménages en péril avec des répercussions sanitaires, sociales et économiques multiples. Le pacte vert de l’Union européenne a validé l’élargissement du système d’échange de quotas d’émissions de l’Union européenne aux transports et aux bâtiments (SEQE). Au-delà de poser des problèmes de cohérence, cela va aggraver les inégalités alors que certaines régions sont aux prises avec de hauts niveaux de précarité énergétique.

Un système énergétique public et démocratique pourrait résoudre bon nombre de ces problèmes, en restaurant et en élargissant la capacité́ d’exercer un contrôle démocratique sur un secteur qui fournit un bien public vital, et en chargeant les citoyens et les travailleurs de ce contrôle.

C’est tout le sens du travail en commun mené avec le Trade Union for Energy Democracy (TUED) et l’Internationale des Services Publics (ISP). Ce travail en commun tient son origine à la tenue du Forum Syndical International des Transitions Écologiques et Sociales, qui s’est tenu en juin dernier, où près de 130 organisations différentes représentatives des 5 continents sont intervenues.

Un appel commun a été lancé à l’issue de ce forum déclinant les priorités à porter, dans un premier temps lors de la COP26 avec une perspective de poursuivre à nourrir ces convergences internationales au sein d’un mouvement large et unitaire pour imposer une alternative écologique, sociale et démocratique.

Lors de ce forum, la FNME-CGT a pu porter les principales revendications de son Programme Progressiste de l’Énergie et celui-ci a suscité un grand intérêt auprès des délégations internationales et notamment du TUED. A partir de là, la FNME-CGT a participé à l’élaboration d’un rapport qui devrait se finaliser cette année et au programme syndical pour un avenir énergétique public à faible émission de carbone, signé aujourd’hui par près de 50 organisations syndicales et que nous avons porté comme une contre-proposition aux politiques néo-libérales du secteur de l’énergie lors de la COP26. Ce programme c’est aussi une tentative de rallier le mouvement syndical international à un effort politique ambitieux visant à corriger les échecs du modèle de marché et pour garantir que la transition énergétique soit socialement juste et efficace en termes d’atteinte des objectifs climatiques.

Ce programme est soutenu car il place la propriété et le contrôle public au cœur d’une transition juste. David BOYS de l’ISP, qui est avec nous, pourra nous parler de l’enjeu de cette coopération qu’il nous faut porter et défendre auprès d’autres syndicats.

Nous savons tous ici que cette crise sanitaire, économique, sociale, écologique et démocratique que le monde traverse est le reflet de la faillite du système libéral. Notre responsabilité en tant que syndicalistes est d’imposer des alternatives.

Ainsi, le syndicalisme européen se bat, entre autres, pour renforcer les prérogatives des comités d’entreprises européens, pour conditionner les aides aux entreprises à un contrôle citoyen, pour une directive pour un salaire minimum, pour une directive sur la transparence salariale afin de résorber les écarts de salaire Femmes/Hommes et pour une directive sur la présomption de salariat visant à protéger les travailleurs des plateformes de plus en plus nombreux. Oui, les travailleurs doivent vivre dignement de leur travail et il faut cesser leur mise en concurrence sur la variable d’ajustement des salaires, comme le pratique le capitalisme depuis des années. Enfin, il y a lieu de travailler les liens entre les inégalités énergétiques et des facteurs tels que le genre, le handicap ou l’origine ethnique car ils demeurent relativement peu étudiés.

Par ailleurs, les réseaux de syndicats progressistes, dont la FNME-CGT fait partie, sont à l’origine de la création des groupes dits d’Annecy (Europe) et de Paris (Monde). Ces deux entités s’organisent au sein des deux Fédérations d’IndustriAll dans une optique de convergences revendicatives et de luttes.

Ces deux groupes constituent deux grandes forces progressistes qui comptent mais nécessitent énergie et travail afin d’en assurer la cohésion, avec des situations extrêmement contrastées entre l’Europe et le reste du monde.

Ce sont bien évidemment ces lieux d’échange, de réflexion, de mise en commun qui nous permettent de mieux envisager nos actions et revendications dans une construction continue. Construction qui nous a permis, à la fois de combattre ce que nous considérons comme des dérives ou des régressions, mais aussi de faire avancer notre vision. Nous y travaillons pour la force de l’unité, dans un esprit de dialogue honnête, transparent et de recherche du compromis juste, c’est-à-dire celui du progrès des conditions et des droits de nos syndiqués et des travailleurs que nous représentons.

Tout ce travail accompli, que Patrick CORREA, issu de la FTM-CGT en tant que coordinateur de ces groupes progressistes, va vous développer, ne peut que nous encourager à poursuivre la construction des convergences nécessaires à la lutte contre le capital mondial, les inégalités, la précarité pour une véritable justice économique et sociale.

Partout dans le monde, les systèmes de négociations collectives sont mis à mal par des réformes néolibérales comme pourront en attester nos camarades Grecs, par la voie de notre Camarade et Secrétaire Général, Panagiotis KONTOUSIADIS, de la Fédération Pan Hellenic Energie qui, depuis des années, subissent des attaques contre les droits du travail. La dernière en date, détaillée dans notre dernière Newsletter Europe Inter, remet en cause la journée de 8 heures, les contrats de travail collectifs, le pouvoir des syndicats et se trouve contradictoire à l’heure où les dirigeants européens s’accordent sur la nécessité d’un « socle social ». Il nous fera part des fermetures des entreprises du secteur de l’énergie et de la précarité énergétique dans laquelle les grecs se trouvent suite à la casse des services publics. Nous nous battons, lors de nos différentes rencontres, pour obtenir cette reconstruction sociale et permettre de renforcer l’implantation et le pouvoir syndical afin de créer le rapport de force nécessaire à ces négociations.

Parallèlement, c’est aussi par les luttes, et elles sont nombreuses de par le monde, que des évolutions législatives positives ont lieu. Notre Camarade Juan BLANCO, responsable international des CCOO Industrie, pourra en témoigner au travers des avancées sur la négociation collective ou les différents accords tripartites qu’ils ont pu obtenir sur les reconversions des sites industriels, même si ce n’est pas suffisant à leurs yeux.

Par ailleurs, leur Fédération a travaillé une proposition pour une entreprise publique à présenter à leur Ministère. Juan pourra nous éclairer et développera leur projet.

Notre camarade José Humberto du Syndicat Mexicain des Électriciens (SME), que je remercie particulièrement d’avoir fait ce si long chemin pour un temps si court à nos côtés, vous parlera de la réforme AMLO dans le secteur de l’énergie, soutenue par le SME, qui redonne à l’entreprise publique une place de premier plan.  Cette réforme confère la priorité à l’électricité produite par les centrales thermiques et hydroélectriques publiques, reléguant au second rang la production privée. Le marché de gros de l’électricité continue d’exister, mais avec la réforme AMLO, la Compagnie publique qu’est la CFE et les parties privées pourront commercialiser l’énergie directement sans avoir à passer par les enchères d’électricité.

Enfin, nos camarades Portugais de la CGTP Fiequimetal, par la voie de son Secrétaire Général Rogerio SILVA, vont pouvoir nous éclairer sur leurs nombreuses luttes autour des fermetures de sites, sur les désinvestissements et les dégâts de la privatisation du secteur de l’énergie au Portugal.

Ils pourront nous apporter leur vision du système de production dominant qu’est le capitalisme, avec comme seul leitmotiv d’une part, la recherche du profit, de l’accroissement des richesses par une minorité et de l’exploitation des ressources et des travailleurs. Nous en avons débattu fin février, lors d’un séminaire national, qu’ils ont organisé et pour lequel nous avons pu présenter notre vision et notre lutte pour un véritable service public de l’énergie. Nous sommes donc avec nos camarades dans la continuité de ce travail de convergences.

Cher.es camarades, notre activité internationale fédérale porte les valeurs fondamentales de paix, de solidarité entre les peuples et d’internationalisme.

La vision ou l’approche d’un service public ou d’une maîtrise publique sont perçues différemment dans nos pays respectifs. C’est l’intérêt des échanges de cet après-midi qui vont nous permettre d’écouter nos différences dues à chaque réalité, aux cultures et à l’histoire de chacun.

Ensemble, nous avons eu de nombreux débats lors de nos rencontres, lors des comités où nous nous retrouvons. Nous avons souvent défendu nos positions au sein des différentes fédérations européennes et mondiales ici présentes.

Il nous faut continuer d’alerter sur les méfaits des politiques libérales dans le secteur de l’énergie mais plus généralement dans tous les secteurs essentiels, pour défendre une transition juste qui tienne compte des travailleuses et des travailleurs et des citoyens. Des convergences sont possibles et doivent aboutir à une lutte commune pour porter nos valeurs d’intérêt général au service de la Nation et pour une reprise en main publique du secteur.

Les enjeux internationaux doivent faire l’objet d’une réappropriation par toutes et tous avec humilité mais surtout avec conviction. L’efficacité du syndicalisme se mesure sur ses actes du local au global.

Nous avons su nous unir et nous mobiliser pour montrer que le syndicalisme lutte pour un monde meilleur, plus juste et au-delà des frontières. Nous avons su nous mobiliser face à la montée de l’extrême droite et des nationalismes qui ont sévit dernièrement en Italie en attaquant les locaux de nos camarades de la CGIL. Nous avons su montrer que l’unité du syndicalisme est possible et donc que celle des travailleurs peut l’être tout autant.

A nous de démontrer aujourd’hui que nous pouvons porter ensemble l’idée que des convergences autour d’un secteur public de l’énergie est nécessaire à contrario d’une politique énergétique de court terme, alarmiste et vouée aux profits de quelques-uns sans prendre en compte l’intérêt général et la réponse aux besoins.

A nous de trouver les moyens pour que notre activité internationale perdure et serve les intérêts des travailleurs. Soyons offensifs, solidaires et convaincus que l’action internationale et européenne est incontournable pour gagner sur les enjeux planétaires.

Je tiens à remercier par avance la technique et les interprètes pour leur aide précieuse dans ces journées internationales où grâce à eux ces échanges deviennent possibles et fluides. Et je remercie également tous les camarades du Collectif Europe Inter qui ont participé à la préparation de cette journée.

Je vous rappelle qu’il nous faut essayer de parler lentement durant les débats pour les interprètes.

Merci à vous et maintenant, je laisse la parole à Stéphane Gravier, rédacteur en Chef de notre Journal Énergies Syndicales, pour animer ces tables rondes.

Mes camarades, je nous souhaite à toutes et tous de bons débats.

Rapport de la Commission des Candidatures par Claude MARTIN

Cher.es Camarades,

Je suis chargé de vous faire part d’une proposition de liste pour le Comité Exécutif Fédéral (CEF) et la Commission Financière et de Contrôle (CFC), approuvée à la majorité, par la Commission des Candidatures qui s’est réunie hier soir.

Nous arrivons à la fin d’un processus statutaire long, parfois sensible mais nécessaire pour élire le Comité Exécutif Fédéral et la Commission Financière et de Contrôle.

Depuis l’ouverture de ce congrès, les résolutions votées donneront la feuille de route aux syndicats de la Fédération pour les trois ans à venir. Le Comité Exécutif Fédéral aura la responsabilité de les mettre en œuvre.

Il semble utile de se rappeler que la liste des candidatures qui vous est soumise au vote a été élaborée à partir d’une note validée au Conseil Général du 9 juin 2021. Elle avait pour objectif de construire collectivement les critères de mandatements des futurs membres du CEF et de la CFC, en vue de ce congrès, mais aussi de poursuivre notre volonté continuelle d’amélioration du fonctionnement de la FNME-CGT qui se veut en priorité « tournée vers ses syndicats ».

Il appartiendra au nouveau CEF, que vous allez élire, de définir ses méthodes et son organisation de travail, de proposer en son sein un collectif qui organise aussi le travail de la « Maison fédérale ». C’est dans cette perspective qu’un séminaire du CEF est d’ores et déjà prévu les 12 et 13 avril prochain.

Le Comité Exécutif Fédéral est l’instance dirigeante de la Fédération. Il a, comme première responsabilité, la mise en œuvre et le respect des orientations et décisions votées par le Congrès et le Conseil Général. Le mandat du Comité Exécutif Fédéral doit être le mandat prioritaire pour ses membres.

Chaque membre du CEF participera à « l’activité transverse », et fera de ce mandat sa priorité.

Le 10 janvier dernier, nous avons clôturé la réception des candidatures.

La Commission, en charge de travailler à la future équipe dirigeante, vous a transmis dans les pochettes les 77 candidatures conformes, maintenues et réceptionnées dans les délais impartis pour composer la future équipe dirigeante ainsi que les 8 candidatures pour la Commission Financière et de Contrôle.

Il me semble, qu’au vu de la situation sanitaire et les reports successifs sur la tenue du congrès qui ont perturbé les dépôts de candidatures, nous pouvons déjà nous féliciter de cet engouement, révélateur d’un engagement des syndicats à se doter d’une instance réellement dirigeante.

Dans le respect de nos statuts, le Conseil Général des 2 et 3 février 2022 a engagé une première réflexion, à partir des candidatures déposées par les syndicats et proposées par la Commission bien évidement conforme au processus statutaire.

Ce même Conseil Général a voté un nombre minimum et maximum des membres de la future équipe dirigeante, entre 60 et 64 membres et une 1ère liste arrêtée de 60 membres.

Ce Conseil Général du 2 février dernier a également arrêté le nombre impair de 5 membres pour la Commission Financière et de Contrôle tel que l’exigent les Statuts de la Fédération avec la présentation de la liste arrêtée.

Chaque syndicat a pu, au travers de ses interventions, porter dans le débat les arguments pour convenir au mieux du futur CEF dans l’intérêt de la Fédération.

Lors des travaux de la Commission des candidatures qui s’est tenue hier soir, les délégués mandatés ont porté à notre connaissance des éléments complémentaires.

La Commission tient à saluer l’ensemble des syndicats et a fortiori les candidats, mais ne pouvant retenir l’ensemble des candidatures proposées, la Commission a décidé de faire évoluer la 1ère liste de 60 membres vers une proposition de 64 membres, le tout dans le respect des décisions votées par les syndicats en Conseil Général.

C’est donc 4 camarades de plus, que la Commission a décidé d’ajouter à la 1ère liste et qu’elle soumet au vote du congrès.

Voici les noms des 4 camarades rajoutés à la liste initiale :

Jean Christophe FOURNEL

Rachel NEIS

Nicolas NOGUES

Alain PERRIGAULT

A noter que concernant les responsables des Coordinations Régionales, la Commission souhaite attirer l’attention du futur CEF élu pour convenir d’un fonctionnement permettant d’inviter en son sein et de manière « temporaire » 2 responsables de coordinations régionales : Laurent KIM pour la région Centre, et Jean-Marc BOZZANI pour la région Pays de Loire. En effet, Jean-Marc ayant fait sa demande de départ en retraite, il se propose de faire « l’intérimaire » le temps de trouver un camarade sur la région. De plus sa candidature est arrivée hors délai. Concernant Laurent KIM, il passera officiellement le relais en octobre prochain. Les syndicats de la région Centre ont validé la candidature de Stéphane TISON, qui est proposé par son syndicat, en tant que nouveau coordinateur de région. Que ce soit pour Laurent ou Jean-Marc, ils ne feront qu’un passage transitoire au CEF d’où la recommandation de la Commission de les inviter que de manière temporaire.

De même, une autre candidature est aussi arrivée hors délai et concerne un coordinateur régional. C’est la candidature d’Olivier PONTONE pour la région PACA. En respect de nos statuts, elle ne peut pas être retenue pour le futur CEF. Néanmoins et venant d’être désigné très récemment comme coordinateur régional, la Commission des candidatures recommande au futur CEF d’inviter Olivier à participer à ces réunions.

Pour rassurer les syndicats des camarades dont les candidatures ne sont pas retenues mais qui s’étaient donc rendus disponibles, il y aura du travail à la Fédération pour tout le monde. Le CEF n’est pas le seul espace pour s’impliquer dans les travaux et missions de la Fédération. Après ce congrès et en fonction des disponibilités et engagement de chacun, il est toujours possible au camarade non retenu de s’impliquer dans certains domaines d’activités en se faisant connaitre.

Au regard des critères qu’il a fallu respecter, la Commission a joué au mieux son rôle pour proposer un Comité Exécutif Fédéral en capacité d’assumer pleinement son rôle de direction avec toutes les responsabilités qui en découlent.

Dans le cadre d’un travail collectif et partagé, la Commission vous propose une liste qui prend en compte :

  • Le lien nécessaire entre les syndicats et leur Fédération, plus précisément entre le terrain et l’équipe dirigeante de la Fédération. Ce lien doit se traduire par l’implication de Secrétaires Généraux de Syndicats. En la matière, nous comptabilisons 12 candidatures de Secrétaires Généraux de Syndicats soit près d’1/5ème des membres du CEF.
  • La diversité des syndicats et des entreprises, du champ de la Fédération, pour assurer un croisement horizontal et vertical. CEF et CFC comprise, nous comptabilisons 64 candidatures issues de la Branche des IEG, 4 issues de la Branche Mines (dont 1 de chez ELF Total Energie), et 1 issue de la Branche Energie Atomique. Cette faible représentativité des entreprises hors IEG devra engager la réflexion du CEF élu pour investir tout le champ fédéral.
  • La diversité inter-collèges, CEF et CFC comprise, nous comptabilisons 6 candidatures d’exécution, 35 de maîtrise, 21 de cadre soit 62 Nous comptabilisons également 7 candidatures de pensionnés. Ce qui reflète la diversité de la sociologie du salariat de la Fédération.
  • L’équilibre intergénérationnel et le rajeunissement sont assurés avec un fort taux de renouvellement. Les 27 nouvelles candidatures qui ont été retenues par la Commission, CEF et CFC comprise, nous assurent 39% de renouvellement. Même si ce n’est pas encore suffisant, nous nous félicitons que les jeunes soient représentés par 8 candidatures de 35 ans et moins. C’est l’avenir de notre Fédération
  • La représentation entre régions a été relativement bien respectée. Seules les régions IDF, Bourgogne et Poitou Charente sont un peu sur-représentées.
  • Le futur CEF tend encore insuffisamment à la parité avec seulement 14 femmes au CEF soit 20 % des membres. Nous avions comme ambition que le CEF soit composée d’au moins 30 % de femmes.

Pour information, la liste présentée porte une moyenne d’âge de 47 ans.

Pour la Commission Financière et de Contrôle, le Conseil Général du 2 février a validé un CFC à 5 membres : 2 continuités et 3 nouvelles candidatures. La Commission des candidatures n’est pas revenue sur cette 1ère liste arrêtée par le Conseil Général, c’est donc celle-ci qui est proposée au vote du 7ème Congrès.

Chers Camarades, voici donc notre proposition de 64 noms pour le futur CEF et les 5 membres pour la Commission Financière et de Contrôle. Ce sont donc ces deux listes qui sont proposées majoritairement par la Commission des candidatures, qui s’est tenue hier soir.

Les noms proposés sont à l’écran. Je propose maintenant de redonner la main à la présidence de séance pour lancer le processus de vote en lien avec la Commission mandat et vote.

Merci de votre attention.

 

Rapport d’ouverture Table ronde « Présentation de notre PPE et ambitions pour les droits statutaires et garanties collectives pour tous les travailleurs du secteur de l’énergie » par Karine GRANGER

Cher.es Camarades,

Nous sortons de deux années difficiles avec la pandémie et nous replongeons dans des difficultés structurelles révélées par les marchés de l’énergie dont les effets sont aggravés avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le monde dans lequel nous évoluons est désormais incertain, incapable de proposer des solutions pour protéger durablement et économiquement les populations qui seront de plus en plus exposées à des phénomènes de crise sanitaires, climatiques ou humanitaires, creusant ainsi à chaque fois les inégalités. Si pendant un temps, nous avons cru à une prise de conscience nous permettant de refuser les solutions libérales et individualistes pour construire le monde d’après, plus solidaire, plus humain … la réalité aujourd’hui est encore tout autre.

Le Programme Progressiste de l’Energie fait fi du cadre réglementaire actuel conforme aux désirs libéraux de l’Union européenne qui chaque jour nous démontre son inefficacité à garantir un accès à la transition énergétique pour tous. Nous l’avons pensé dès 2019, pour montrer qu’une alternative dans le sens de l’intérêt général est possible, en réaction au projet de transformation du groupe EDF. Nous avions vu que le secteur de l’électricité empruntait le même chemin de la financiarisation que celui du secteur gaz …

Si la nécessité de sortir du marché l’électricité et le gaz est une évidence dans notre Fédération, il faut peut-être débattre et élargir le concept de PPE aux autres secteurs énergétiques pour lui donner encore plus de légitimité, car toutes les activités dépendent des énergies. La présence de nos invités ce jour est une formidable occasion d’aborder ensemble les thèmes essentiels comme le report des usages carbonés vers ceux bas carbone et comment construire et pérenniser les filières de demain ? On peut d’ailleurs se tourner vers nos représentants des Fédérations de la Métallurgie et de la Chimie, en explorant notre capacité à répondre à nos besoins industriels ou en examinant le champ des possibles apporté par les nouvelles filières comme l’hydrogène par exemple. Enfin, un autre thème peut servir de support à nos échanges celui concernant la maîtrise de nos consommations par la mise en œuvre d’une véritable politique nationale d’efficacité et de performance énergétique à travers le point de vue de la Fédération de la Construction.

Le point commun est bien de mettre en relation le service public de l’énergie indissociable de la pérennité de nos activités, des besoins de la nation et de son économie, ainsi que de l’évolution des usages comme dans les mobilités.

Cela commence évidemment par un retour des politiques de long terme avec une planification des systèmes énergétiques au niveau national qui anticipe les besoins de demain et qui se déclinera dans une meilleure organisation des tâches des travailleurs au quotidien. L’Etat ne remplit pas ses missions et se contente d’une politique de subventions au rythme d’échéances électorales. On doit aussi s’interroger sur son degré de méconnaissance de ce qu’il a autorisé : des mécanismes de marché dont il ne dispose plus d’aucun levier pour faire face à leurs excès. La situation actuelle le prouve, les usagers paient le prix de marché sans limite et non le coût de la production et de l’acheminement des électrons. Cette crise énergétique est structurelle. Elle n’a pas débuté avec la guerre en Ukraine mais en septembre dernier par le manque de production gazière mondiale combiné par un parc de production d’électricité européen devenu sous dimensionné. Ne pas anticiper les demandes, en électricité – hydrogène – biogaz, dictées par la transition énergétique, c’est aussi un frein pour le pouvoir d’achat et l’économie entière mais aussi l’atteinte de nos objectifs climatiques.

L’accès aux énergies bas carbone est pourtant essentiel. Ce qui doit se traduire par une maîtrise et une régulation des prix : pour les citoyens, les collectivités ou les industriels. C’est une question de maintien du pouvoir d’achat pour les premiers et une question de survie pour les seconds sous peine de délocalisation. Et c’est une question essentielle pour la réussite de la transition énergétique. Payer un prix juste au plus près des coûts de production et d’acheminement inciterait à la consommation d’une énergie bas carbone pour, petit à petit, suppléer les combustibles fossiles. Aujourd’hui la crise énergétique, rendue mondiale par les marchés imbriqués les uns dans les autres, liés aux spéculations, sera un désastre pour notre économie et nos emplois si nous ne mettons pas rapidement fin à la dérèglementation du secteur de l’énergie. Lors des échanges avec des acteurs de l’hydrogène, ces derniers demandaient un coût complet de 36€/MWh pour fournir un hydrogène “vert“… Même un service public n’y suffirait pas !

Aujourd’hui la transition énergétique créée des inégalités avant de créer les bons changements. Nous avons des propositions concrètes pour les réduire et les éradiquer et respecter les échéances les plus courtes pour atteindre nos objectifs. Cette transition énergétique – et on le voit par exemple avec les véhicules électriques – est réservée aux plus nantis d’entre nous et pas forcément à ceux qui en ont le plus besoin.

La question de l’efficacité et de la performance énergétique est bien évidement aussi cruciale. Sans parler de décroissance ou de sobriété contraignante, synonyme de paupérisation, on se doit de réfléchir à autre chose que des politiques de subventionnement sans discernement et souvent décidées par des intérêts privés et leur chantage perpétuel à l’emploi. Je rappelle qu’au Conseil supérieur de l’Energie, les entreprises sont majoritairement présentes et font et défont le Code de l’Energie selon leurs intérêts. Leur crédit et leur lobbying sont à leur paroxysme alors que les moyens alloués pour la recherche et le développement au niveau national sont au plus bas. Mais pour revenir au sujet de l’efficacité et la performance énergétique : qui d’autre qu’un opérateur public souhaite vraiment que chacun consomme moins ? Il faut commencer par rendre son rôle plein et entier aux opérateurs publics garants de l’intérêt général et non les inciter à se diversifier sur la planète entière pour en faire des entreprises financières sous le joug des agences de notation ! On y perd un pognon de dingue pour financer nos nécessaires investissements !

N’oublions pas que la meilleure énergie pour le climat est celle que l’on ne consomme pas sans pour autant tomber dans la décroissance. Comment faire le tri dans les bonnes et fausses solutions pour contrer les effets du changement climatique ? Les politiques doivent émaner du débat public pour ensuite être mis en œuvre par des opérateurs publics, qui doivent s’en donner les moyens et décider des mesures les plus efficaces pour atteindre nos objectifs collectifs. En ce sens, notre PPE avec ses 4 piliers est une base solide pour améliorer notre projet : une sortie immédiate du marché, un tarif unique et basé sur les besoins, une fiscalité de l’énergie plus juste et une solidarité renforcée par un droit fondamental d’accès à l’énergie. A l’inverse, continuer le mythe de la réussite individuelle à travers la « start-up nation » pour la transition écologique est irresponsable. Et encore une fois, élargir le champ de notre PPE à d’autres secteurs permettrait de faire émerger des réflexions sociétales au plus près des besoins des citoyens et de l’intérêt général. Cette parole, il faut aller la chercher aussi au plus près des salariés, reprendre la parole « métier » et surtout être auprès des plus jeunes qui, pour la plupart, n’ont pas grandi avec des modèles collectifs. Nos prédictions depuis l’ouverture des marchés de l’énergie se sont toujours avérées justes car nous avons collectivement la mémoire de ce qui a fonctionné. Il faut se le dire, notre Programme Progressiste de l’Energie, avec sa déclinaison Electricité et maintenant Gaz, que je laisserai développer par notre représentant du secteur Gaz de la FNME-CGT, est la véritable solution. Il n’a d’ailleurs jamais autant été d’actualité.

La situation de nos parcs de production témoigne de la désorganisation qu’ont créés les marchés, à l’inverse du bon sens technique dicté par l’ingénierie, l’exploitation et la maintenance qui ont été reléguées au second plan… Bref, le greenwashing préfère s’en contenter pour nous inciter faussement aux économies d’énergie plutôt que de regarder la réalité en face : le système libéral est à bout de souffle, démotive les femmes et les hommes, et abîme nos outils de travail. Avec la crise énergétique actuelle, beaucoup commencent à regretter la situation d’antan. La transition énergétique crée des besoins : avec la reconversion de nos sites comme Gardanne ou Cordemais, nous avons des solutions. Le revirement de notre Président candidat qui, après avoir fermé Fessenheim et mis Astrid hors de portée d’études, propose maintenant la construction de 6 EPR le prouve. Cela montre que notre bon sens paye et que renverser la table est possible.

Aujourd’hui on préfère privatiser ce qui rapporte et nationaliser ce qui est peu rentable ou terriblement risqué, en abandonnant le principe de vases communicants qui permettait une couverture « naturelle » des risques, couvrant la gestion des crises qu’elles soient techniques -aléas-, sanitaires ou climatiques. Le cout global de la privatisation est colossal pour la collectivité avec un détournement de fonds massifs vers des intérêts privés sans aucun ruissèlement ne serait-ce que sur les salariés. Nous devons agir pour éviter les retours en arrière, creusant les inégalités sociales, les délocalisations, tout en étant un obstacle aux objectifs climatiques.

L’argent il y en a … mais inutile de dire qu’on a un sérieux problème de répartition. On prévoit 6,5 Millions de foyers en précarité énergétique alors que depuis des années, le gouvernement déverse des tonnes d’aides sous forme de crédit d’impôt ou à travers des subventions ou plans de relance vers des intérêts privés. Si les solutions aboutissent, elles feront le bonheur du porte-monnaie de leurs dirigeants sans pour autant bénéficier au plus grand nombre. D’ailleurs, n’oubliez pas que le chèque énergie est avant tout une garantie d’impayés pour les fournisseurs alternatifs. C’est ce ruissèlement là qu’ils souhaitent, pas celui qui consiste à soigner la cause !

Les diverses réformes se succèdent et nous attribuent de moins en moins de forces syndicales alors que les salariés sont les véritables créateurs de valeur. Les sujets sont de plus en plus complexes. Notre travail collectif et donc notre intelligence collective – la seule qui nous importe ici – s’en ressentent. Difficile de pouvoir construire des alternatives aux chemins toujours plus détournés qu’emprunte le libéralisme dans ses formes les plus variées : défiscalisation, subventions plus ou moins déguisées, partout leur lobbying aboutit à des aides publiques dont on attend toujours les effets. Les salaires de nos dirigeants sont plus de 10 fois les nôtres ! Mais pour quelles responsabilités ? Qu’ont-ils fait pour mériter eux des rémunérations telles qu’on leur paie des conseillers financiers pour gérer leur argent ? Comme leurs bonus sont établis essentiellement sur le résultat annuel financier du groupe, on nous demande de contribuer prioritairement à leur intérêt.

En conclusion, il est grand temps de se poser la question de la gouvernance de nos entreprises et de condamner les stratégies de court terme. Les déversoirs que constituent les groupes de travail « Parlons énergie » ou les enquêtes sur le moral du personnel à EDF, comme cela doit exister dans les autres groupes de l’énergie, sont autant d’outils pour apporter une caution collective aux choix de gestion du patronat de l’énergie. Que l’on soit cadre, technicien ou simple ouvrier, nous sommes tous pour eux une simple « masse salariale » qui a un coût. Nous sommes tous des esclaves des temps modernes. Certes si nos valeurs ne sont pas que l’argent ; un salaire et des conditions de travail décentes, c’est le minimum. Les garanties collectives de haut niveau sont une priorité pour avoir la tête uniquement préoccupée par nos missions de service public. Nous devons leur renvoyer leur mépris, gagner notre considération et construire ensemble de meilleures garanties collectives pour tous les énergéticiens.

 

Rapport d’ouverture Table ronde « Besoins de services publics » par Stéphane SIROT

Je partirais d’un constat d’évidence. L’embryon de campagne présidentielle que nous vivons n’aborde guère les thématiques de l’intervention de l’Etat et des services publics.

Certes, le contexte détourne l’attention de ces questions. Mais même si elles devaient revenir sur le devant de la scène, il y a fort à parier que la perspective dominante n’irait pas dans le sens du progrès social. Face à cela, une gauche pulvérisée en une multitude de particules élémentaires en mal d’une solide refondation idéologique et ventilée en une pluralité de clivages qui sont souvent autant de sujets de discorde, aura le plus grand mal à orienter les discussions.

C’est pourquoi l’apport des réflexions et des propositions élaborées dans un cadre syndical me paraît plus que jamais essentiel.

Des services publics pour l’intérêt général : de quoi parle-t-on ?

Pour cela, il faut être au clair sur le sens donné aux notions et valeurs portées. D’autant plus que celles qui nous intéressent ont un caractère évolutif et dépendent de là où l’on parle.

Pour faire avancer une cause, il est indispensable de s’accorder sur le sens des mots.

  • Service(s) public(s) : une notion évolutive…

S’il fallait trouver une patrie aux services publics, la France en serait sans conteste la mieux placée des candidates. Nulle part ailleurs, cette notion n’a acquis une telle importance et autant pris part à la formation d’une identité collective.

Au fil de notre histoire, les domaines d’intervention de l’Etat et la manière de concevoir les services publics se sont progressivement élargis. Sous la Troisième République prédominait une conception d’abord étroite, limitée aux fonctions régaliennes (justice, défense, police, diplomatie) et, de manière encore assez embryonnaire, à celles bientôt assumées par la puissance publique en France (éducation, santé…).

Puis peu à peu se sont densifiés, parallèlement, la légitimité de l’intervention de l’Etat et le périmètre des services publics, souvent dans des contextes de crise (Première Guerre mondiale, années 1930, Libération…). Ils ont pour caractéristiques, d’une part, de révéler des besoins pour lesquels surgissent des doutes sur la capacité du seul secteur concurrentiel de les assurer et, d’autre part, de faire parfois émerger une volonté politique et un rapport de force susceptibles d’écrire l’histoire dans le sens du progrès. La tendance à l’extension du domaine des services publics s’est alors en outre accompagnée de la reconnaissance de l’exercice de ces activités par des entités privées, chargées d’une mission de service public.

Mais quelles que soient les périodes considérées, la manière d’appréhender les services publics résulte de la définition l’intérêt général etde l’évolution des aspirations sociales.

C’est pourquoi la dimension de bataille culturelle et politique me semble cruciale, puisque son issue détermine la perception du couple intérêt général/bien(s) commun(s).

  • … dépendante de la manière d’envisager l’intérêt général…

Dès l’émergence de la notion de service public, son socle est l’idée de « mission d’intérêt général ». Or, elle évolue au fil du temps, modifiant la définition du périmètre des services publics, selon les rapports de force sociaux et les choix politiques, dans un pays où les détenteurs du pouvoir s’estiment les dépositaires de l’intérêt général et, donc, de son sens.

C’est pourquoi le corps social, dont vous êtes des représentants, a tout intérêt à faire pression pour orienter le contenu à attribuer à l’intérêt général. D’autant plus qu’à l’idée de « mission d’intérêt général » s’est ajoutée celle d’« intérêt général suffisant ». Ce dernier qualificatif ajoute à la dimension possiblement évolutive du périmètre des services publics et au fait qu’il résulte de choix, et non de je ne sais quelle donnée naturelle.

Or, avec la montée en puissance du néolibéralisme et la construction européenne et leurs effets sur la politique nationale, l’intérêt général s’est trouvé de plus en plus volontiers réduit à son périmètre initial, au profit d’intérêts marchands et financiers ou, autrement dit de la « concurrence libre et non faussée ».

         Il est bien évident qu’aujourd’hui plus que jamais, une autre approche est possible, en partant d’une définition élaborée, puis imposée par les représentants du corps social, assise sur la recherche de ce qui détermine, au fond, le(s) bien(s) commun(s).

  • … et le(s) bien(s) commun(s)

Définir ou redéfinir l’intérêt général, donc le périmètre légitime des services publics ou le nécessaire retrait d’une activité de la concurrence et des mains des intérêts privés, en s’appuyant sur le bien(s) commun(s) me semble participer d’une démarche fructueuse. Elle peut par exemple permettre d’énoncer quelques règles globales :

– Ce qui est profitable au plus grand nombre et assure ainsi l’épanouissement des êtres humains formant société (par exemple l’éducation).

– Ce qui permet de satisfaire les besoins essentiels (se déplacer, se chauffer, se soigner…).

– Ce dont l’appropriation par les uns est susceptible de priver les autres (l’eau, l’énergie, la capacité à se déplacer, la santé…).

– Ce qui protège la pérennité de notre environnement.

– Un mode de propriété qui, pour procurer cette harmonie sociale, rend légitime de considérer que l’appropriation collective des moyens de production participe du bien commun.

– Une méthode démocratique de gestion (la « Sécu » en fut un exemple).

A partir de là, il revient aux acteurs sociaux de désigner leurs « communs », d’en proposer des modalités de gestion, à l’instar, par exemple, de ce qu’a engagé la FNME avec son programme progressiste de l’énergie. Ce qui met en jeu le modèle de société et rend indispensable d’investir les institutions.

Cela à un moment où les besoins de « communs » sont d’ailleurs criants.

Au XXIe siècle, des besoins pressants de services publics…

  • Une récurrence des enquêtes d’opinion…

Sur la longue durée, les enquêtes d’opinion convergent : les Français sont très majoritairement attachés aux services publics et n’en réclament nullement le rétrécissement. Ce qui paraît somme toute remarquable, au regard du fait que les gouvernements qui se sont succédés ces dernières décennies n’ont la plupart du temps cessé de dégrader la possibilité pour leurs travailleurs d’exercer leurs missions dans des conditions satisfaisantes. Il y a là d’ailleurs un procédé volontiers instrumentalisé pour transférer un certain nombre des activités du public vers le privé. Cela a pu légèrement altérer la satisfaction des usagers, sans jamais les détacher massivement d’une perception globalement positive, voire extensive des services publics.

C’est tout particulièrement le cas pour la dernière période, marquée par la pandémie de COVID-19.

  • … Dynamisée par la « crise sanitaire »…

Le besoin aigu de services publics s’est accru dans la foulée des circonstances sanitaires. A tel point qu’en janvier dernier, un quotidien peu connu pour ses engagements révolutionnaires et étatistes, titrait à partir des résultats d’un sondage : « Covid : la crise a renforcé l’attachement des Français aux services publics ». Selon ce journal, alors que « L’épidémie de Covid aurait pu porter un coup d’arrêt à l’amélioration continue depuis mi-2010 de la vision qu’ont les Français de leurs services publics. Cela n’a pas été le cas ; au contraire… ».

Dans un même ordre d’idée, un autre sondage de septembre dernier montrait, si l’on en croit le titre donné par le site « Acteurs publics », que « les Français sont peu enclins à réduire le périmètre de l’Etat », considérant à 69 % soit que l’« Etat n’a trop ni pas assez de mission », soit qu’ « il est absent de grands secteurs de notre pays et devrait élargir son périmètre ».

Bref, il existe un terreau d’opinions favorables.

Elles peuvent l’être d’ailleurs tout particulièrement à un moment où le « pouvoir d’achat » s’inscrit comme une préoccupation majeure.

  • … et partie prenante du débat sur le « pouvoir d’achat ».

En dépit de la guerre à l’est, cette question se maintient au premier rang des préoccupations des Français. Or, si l’on s’en tient à la définition de l’INSEE selon laquelle « le pouvoir d’achat correspond au volume de biens et services qu’un revenu permet d’acheter » et, donc, « dépend alors du niveau du revenu et des prix », il paraît pour le moins pertinent de mener campagne tous azimuts en s’appuyant, par exemple, sur les conséquences de l’explosion de ceux de l’énergie ! Ce qui, au passage, peut aider à court-circuiter les candidates et les candidats qui font de la suppression progressive du salaire différé différé et l’omega de leurs propositions sur le pouvoir d’achat. Ou encore à étouffer les commentaires des experts, selon lesquels la hausse des tarifs serait l’effet du jeu normal de l’offre et de la demande, à l’exclusion d’une libéralisation et d’une destruction des entreprises publiques jamais invoquées.

Pourtant, un paradoxe perturbe ces tendances lourdes : aux besoins de services publics jamais démentis et à la dégradation d’un pouvoir d’achat en partie corrélée à une concurrence mortifère et à l’extension du domaine des privatisations répond le rétrécissement de celui des services publics.

… Dans un contexte de longue durée de rétrécissement de leur périmètre

  • Entre construction européenne…

Le sens donné dès l’origine à la construction européenne s’entrechoque avec l’approche française des services publics, bousculée par la libre concurrence promue dès les premiers traités. En 1957, le traité de Rome ne parle pas de « services publics » et préfère à cette dénomination celle de « services d’intérêt économique général », caractérisés comme des « services de base fournis à titre onéreux » et se trouvant soumis aux règles européennes régissant le marché intérieur et la concurrence (énergie, transports, services postaux, etc.). En vertu de cette intégration européenne, ce principe de concurrence est progressivement devenu un point cardinal du droit français des services publics.

C’est ainsi que tout un pan des activités économiques jusque-là nationalisées, bénéficiant de l’exemption de concurrence, protégées des variations du marché s’y sont trouvées soumises et engagées sur la voie de la privatisation.

Et si par ailleurs la Commission européenne a développé dans les années 1980 la notion de « service universel », vue comme un service de base proposé à des conditions tarifaires abordables et avec un niveau de qualité standard, ce qui a pu donner l’illusion de liens de parenté avec le service public à la française, force est de constater que cela n’a empêché ni la déconstruction des entreprises publiques, ni l’explosion tarifaire, ni permis une garantie satisfaisante d’accès universel à des besoins essentiels. Mais tel n’a jamais été l’objet de la construction libérale de l’Europe.

La poussée néolibérale qui a marqué les quatre dernières décennies s’est ajoutée à l’illusion d’une possible « Europe sociale ».

  • … poussée néolibérale…

Sans m’appesantir sur ce néolibéralisme, je voudrais en rappeler brièvement l’impact sur les conditions sociales, le rôle de l’État et les conceptions du service public.

Cela en dissipant un malentendu à propos de son rapport à l’État. Son objet est moins de le diluer que de l’instrumentaliser pour atteindre l’un de ses objectifs prioritaires : l’autonomisation du système économique. Là est sa grande affaire. Dès sa naissance dans les années 1930, il a prôné la mise en place d’un État fort capable d’imposer la “dépolitisation” de l’économie en soustrayant les règles du droit privé du champ de la délibération publique et au jeu électoral. N’est-ce pas d’ailleurs à cela que se rattache le « macronisme » ?

Il s’agit donc de se servir de l’Etat pour imposer une dérégulation de l’économie et du social. L’objectif du néolibéralisme n’est autre, comme l’écrivait Bourdieu, que d’aboutir à la victoire de son « programme de destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur ». Ainsi, ce qui relève des services publics et des statuts se trouve dans le collimateur d’un processus de déconstruction dont le pouvoir politique est l’instrument.

Elaborer un environnement permettant le retour au progrès social passe donc, entre autres, par une repolitisation de l’économie qui, elle-même, nécessite celle du champ syndical.

Car la construction européenne libérale et le néolibéralisme ont en effet poussé à l’ombre du recentrage du syndicalisme.

  • … et recentrage du syndicalisme

Ce que j’appelle recentrage du syndicalisme s’entend comme une approche de nature cogestionnaire, qui s’appuie sur des pratiques plus ou moins assumé d’accompagnement et d’adaptation aux décisions prises par l’ordre dominant, sans perspective de transformation fondamentale. Avec, au bout du compte, une domestication du social par le politique, des contre-pouvoirs par les institutions.

Une telle logique, qui a diversement concerné toutes les confédérations, passe par leur dépolitisation. Dès lors, elles se heurtent en permanence au mur de l’articulation du social et du politique, dont la réussite s’est toujours révélée, dans notre histoire, comme la principale sinon l’unique solution pour gagner des droits sociaux et entraver les décisions consistant à livrer l’intérêt général et le bien commun aux lois du marché.

L’absence de cette articulation, sur fond de dépolitisation, obscurcit l’utopie indispensable à l’avènement du monde que nous le voulons, favorise les offensives contre les services publics et les statuts de leurs travailleurs, sans cesse placés sur la défensive.

La défense inséparable des services publics et des statuts, au cœur des mouvements sociaux contemporains

  • Depuis trente ans, des revendications centrales des mouvements nationaux et sectoriels…

Depuis le milieu des années 1990, les principaux mouvements sociaux d’ampleur nationale menés par des syndicats, singulièrement la CGT, mettent en jeu la question des services publics et des statuts. De 1995 et de la défense des régimes spéciaux jusqu’aux multiples conflits sur les retraites, en passant par des luttes sectorielles dans l’énergie ou chez les cheminots, ce sont bien ces problématiques qui occupent la masse des mobilisations.

Je dirais même de plus en plus. Au sens où au-delà de leurs rémunérations, de leur temps de travail, bref de leur situation immédiate, les fonctionnaires, les travailleurs du secteur public, articulent de manière croissante leurs revendications autour de demandes plus structurelles et de long terme, tel le statut de leur entreprise, la nature de sa propriété, leur capacité à remplir leurs missions. Autant d’aspects qui, me semble-t-il, portent en germe une jonction raffermie avec les demandes et les besoins de la société dans son ensemble.

Pourtant, la quasi-totalité de ces mouvements ont été tenus en échec, ou sont au mieux parvenus à obtenir des concessions vite remises en cause.

  • … souvent tenus en échec et fragmentés…

En effet, depuis 1995, force est de constater que l’insuccès est le plus souvent au rendez-vous, même si, en l’occurrence, dans votre secteur, vous êtes parvenus à faire reculer le gouvernement sur son projet Hercule, qui reviendra sans doute par la fenêtre après avoir été chassé par la porte. Bref, la restriction du domaine des services publics s’est poursuivie, concomitamment à celle de la proportion de travailleurs relevant de leurs statuts, par le biais de divers subterfuges (sous-traitance, possible adhésion à la convention collective du commerce plutôt qu’à celle des IEG, « francetélécomisation », par exemple dans l’éducation…).

Il faut dire que réagir à des offensives est plus malaisé que de les lancer, tant il est plus efficient de prévoir que de réagir. Mais encore faut-il, pour déterminer une offensive, disposer de solides projets, de positions institutionnelles et de la fameuse « convergence des luttes ».

Face aux échecs, plus que de converger à l’intérieur du champ syndical, les luttes tendent à le déborder.

  • … voire débordant du strict champ syndical

Pour prendre les deux exemples les plus significatifs, ce fut le cas lors des débats organisés dans le cadre des « Nuit Debout » ou avec le mouvement des Gilets jaunes.

Ces récentes mobilisations ont fait figurer parmi leurs préoccupations, de manière foisonnante et désordonnée, en raison même du caractère éclaté de leur public et de l’absence d’organisation dédiée, la question des services publics, des besoins en la matière face au désengagement et à la désertification de certains territoires, des nationalisations et des modalités de gestion de la propriété publique, allant jusqu’à interroger et contester le modèle de société.

Si au-delà même de leur contenu, ces deux moments questionnent la perte d’hégémonie du syndicalisme sur le discours de la transformation sociale, ils le bousculent aussi par leur forme.

Autrement dit, interroger les modalités de mobilisation et de popularisation des causes syndicales participe de l’efficience de la lutte en faveur des services publics.

Construire des convergences, occuper l’espace public, investir le champ politique et les institutions

  • Quelle « convergence des luttes »… ?

La segmentation des mobilisations, un certain cloisonnement revendicatif qui l’accompagne, entravent les capacités de réussite et la force du message véhiculé.

C’est pourquoi la recherche de la « convergence des luttes » est un peu devenue le Graal du syndicalisme. Mais sans vraiment parvenir à passer du slogan à la réalité, cette expression devenant au fond le symptôme de faiblesses telles que l’absence de stratégies unifiantes, de la définition de fils conducteurs communs et de perspectives de plus ou moins long terme, que l’on pourrait qualifier de politiques.

Pourtant, comme cela m’a semblé ressortir par exemple du « printemps social » de 2018, la possibilité de tisser des fils rouges existe. Ils traversent le syndicalisme de vos professions. Je prendrais deux exemples :

– Le décalage, devenu fossé, entre les injonctions comptables qui président aux contre-réformes politiques d’une part, et les exigences des pratiques professionnelles d’autre part.

– Les attaques récurrentes contre les statuts des entreprises et de leurs travailleurs, contre la forme de propriété et le progrès social qui l’accompagne. J’en profite pour souligner le danger qu’il y a à trop disjoindre ces deux dimensions.

Reste à transformer ces fils rouges en revendications communes, transversales, à en faire un projet. Ce qui pose la question de l’outil syndical et du syndicalisme que l’on veut.

  • … Avec quel « outil » syndical et quel syndicalisme ?

S’agissant des questions d’organisation, il n’est guère d’alternatives multiples :

– Soit un « chef d’orchestre confédéral », dont l’efficience n’est pas évidente en période de dévitalisation de cet échelon, dont l’improbable « convergence des luttes » est un symptôme ;

– Soit une articulation nourrie entre organisations concernées – votre document d’orientation l’évoque et l’histoire du syndicalisme est truffée de « comités de liaison » -, les deux niveaux ne s’excluant évidemment pas, si une solide communauté de conceptions parvient à être dégagée nationalement et professionnellement.

Au-delà des aspects organisationnels, il me semble que c’est peut-être, voire surtout la question du type de syndicalisme envisagé qui est centrale.

En présence de pouvoirs politiques autistes face aux mobilisations collectives, et à qui s’adressent pourtant en première instance les revendications en matière de services publics, une demande de pratiques transgressives a émergé de manière évidente des récents mouvements sociaux. Les énergéticiens y ont d’ailleurs pris leur part avec les délestages massifs lors du dernier conflit sur les retraites, ou plus loin en arrière avec les « Robins des bois ».

Plus globalement, je plaide pour un syndicalisme activiste, dégagé de l’ornière des rituels inopérants, fruits d’une institutionnalisation qui n’est autre qu’un processus d’obéissance aux injonctions de l’ordre dominant. En substance, ce syndicalisme activiste consiste à concilier engagement durable, projet de transformation de la société et moyens d’action laissant une large autonomie personnelle, moins banalisés et avec une bonne dose de désobéissance.

J’ajoute que des enseignements issus des dernières mobilisations hors champ syndical méritent réflexion. Outre l’efficacité de l’investissement des réseaux sociaux, je partage le point de vue du philosophe Jacques Rancière, pour qui ces démonstrations, en ne cherchant pas à occuper le dedans (du lieu de travail…) mais le dehors – les places ou les ronds-points – visaient peut-être « la transformation de la séparation en communauté » et cherchaient « la création d’un lieu pour le commun », dans une société qui tend à disperser, à isoler les individus. Or, cet état de la société s’inscrit comme une complication pour solidariser à la cause des services publics. Trouver des modalités de dépassement de cette situation participe de la bataille syndicale. Elle est à mener dedans et dehors.

Quoi qu’il en soit, le succès n’est envisageable qu’en assumant d’investir le champ politique et les institutions.

  • Investir le champ politique et les institutions…

Même des intellectuels peu suspects d’accointances avec la CGT en font le constat, tel le constitutionnaliste Dominique Rousseau : « J’ai pris conscience que, pour s’inscrire dans la durée, les mouvements sociaux doivent se prolonger dans l’institution ».

Je m’en réjouis, car je véhicule cette idée depuis des années… Et je défends l’hypothèse que cette absence de prolongement est l’une des principales variables des échecs de la séquence inédite, car quasi-ininterrompue, de conflits sociaux entamée en 2016.

C’est pourquoi une (re)politisation du champ syndical s’impose. Pour évacuer une objection récurrente, il ne s’agit pas de postuler une association fusionnelle entre un parti et un syndicat. Mais plutôt de se donner le maximum de moyens pour influer sur le destin de la cité. A l’aide de projets portés par un militantisme activiste en situation de faire pression sur les institutions, de réimposer au temps politique celui du corps social.

Une confrontation de projet perturbe la dynamique de l’adversaire, fournit la démonstration que ses décisions relèvent de choix politiques et idéologiques plutôt que d’un bon sens ou d’une fatalité qui veulent faire croire à l’existence d’une seule et unique option.

Et pour finir sur cette touche politique, n’oubliez pas que la démocratie n’est autre que « le pouvoir spécifiquement exercé par ceux qui n’ont aucune qualité spécifique à exercer le pouvoir » (J. Rancière). Autrement dit, elle ne doit pas être affaire de professionnels. Et bien au contraire, vous avez une qualité première qui vous rend tous légitimes à imposer vos choix à la démocratie : vous êtes le corps social !

REVENDICATIONS IMMEDIATES DE LA FNME-CGT

 Lors du 7ème congrès de la FNME-CGT, qui s’est déroulé du 14 au 18 mars 2022 à Clermont-Ferrand, les Congressistes ont construit et voté la motion suivante. 

Elle porte sur les revendications immédiates de tout le champ de la Fédération : le secteur des Mines, l’Energie Atomique et les Industries Electriques et Gazières. 

Cette motion est le fruit des expressions de toutes les spécificités qui composent notre salariat et les rangs de nos pensionnés. 

La FNME-CGT réaffirme sa revendication phare : la défense d’un Service Public de l’Energie et le nécessaire déploiement de son Programme Progressiste de l’Énergie, avec notamment deux EPIC du gaz et de l’électricité nationalisées. Seul ce modèle peut servir l’intérêt général et satisfaire les besoins des usagers. 

La maîtrise publique ne doit pas être uniquement la priorité des domaines gaziers et électriciens ; les différentes composantes des champs de l’énergie Atomique et du secteur Miniers ne doivent surtout pas échapper au contrôle et à la gestion d’un État responsable. 

L’actualité difficile de ces derniers mois, avec la crise sanitaire due au Covid19 ou encore la guerre en Ukraine, donne encore plus de sens à notre portage CGT sur de nombreux domaines. 

Ces situations nous rappellent le caractère indispensable de la souveraineté et de l’indépendance énergétique. C’est pour cette raison que le Service Public du Gaz et de l’Electricité, porté par la CGT est encore plus crédible et pertinent. 

Ce modèle d’entreprises intégrées, et 100% publiques, a fait la démonstration de son efficacité sur tous les aspects durant 70 ans. Pour la CGT, c’est la seule forme qui garantira les intérêts des usagers et permettra de faire face à la transition énergétique. 

Ce défi environnemental ne pourra être relevé que si nous préserverons notre savoir-faire et notre expertise et si des moyens conséquents sont dédiés à la « recherche et au développement ». Par une telle politique, nous permettrons aux salariés de nos Branches de retrouver du sens au travail et un certain épanouissement professionnel. 

Les catastrophes sanitaires et géopolitiques que nous traversons mettent en évidence la nécessité d’être dotés d’une industrie forte et d’avoir une maîtrise publique d’un maximum de secteurs vitaux. 

La force et l’efficacité de ces Services Publics dépendront directement de l’engagement des travailleurs alors : « Reconnaissons-les ! Rétribuons-les ! Protégeons-les ! ». C’est pour ces raisons que nous revendiquons un « Statut de l’Energéticien », portant des Garanties Collectives de très haut niveau. 

C’est donc ce bilan et cette analyse qui nous conduisent à exiger : 

– Une augmentation de notre Pouvoir d’Achat par le biais du salaire socialisé et non à coup de primes variables et individualisées ! (SMIC à 2 000 € à prendre en compte pour tous les débuts de grille salariale). 

– Une augmentation immédiate et conséquente des pensions (75% du salaire) avec une revalorisation ensuite a minima calquée sur l’évolution de la moyenne des salaires ! De facto, ces éléments garantiront des réversions plus acceptables. 

– Des systèmes de classification et de reconnaissance justes, et basés sur le professionnalisme ! Récompensons le savoir-faire plutôt que le savoir-être ! 

– Un maintien et un développement de notre protection sociale, tant sur la santé que sur les retraites. Servons-nous de nos régimes spéciaux et particuliers, de leurs logiques de partage, de solidarité et de progrès social pour renforcer nos propres systèmes par répartition et les rendre toujours plus solidaires les uns avec les autres ! 

– Une réelle démocratie sur les choix d’utilisations des excédents des différents pans de notre protection sociale. 

– Un dimensionnement du temps de travail qui permette de rétablir un équilibre « vie personnelle/vie professionnelle » acceptable, et ce, pour toutes les catégories du salariat de nos entités. 

– Une ré-internalisation des activités sous-traitées pour mettre fin à la précarité inacceptable infligée à ces travailleurs de nos sites et de nos agences, qu’ils soient intérimaires, en CDD ou encore sous-traitants. Cette démarche sera de nature à préserver nos savoir-faire et renforcera nos processus de professionnalisation. 

– Une prise en compte des discriminations vécues par les salariés en situation de handicap, nous devons contraindre les employeurs à mettre ces travailleurs dans les meilleures dispositions dans l’exercice de leur fonction, comme dans la vie à domicile ou encore dans les transports. 

– Une ouverture de négociation immédiate avec l’ensemble de nos employeurs pour qu’ils assument enfin leurs responsabilités sur les thématiques de la restauration méridienne et du logement ! 

– Des moyens financiers, matériels et humains qui nous permettent de pérenniser nos modèles de gestion démocratique par les salariés de nos activités ou oeuvres sociales ; nous continuerons de défendre le tourisme social et tisserons toujours plus de liens avec les partenaires de ce secteur pour y parvenir ! 

– Une attribution de temps militant qui nous assure de toujours mieux représenter et accompagner les salariés et pensionnés de nos secteurs et ce, d’abord dans la proximité, mais aussi de prendre part à l’activité interprofessionnelle de la CGT. 

En conclusion, cette motion est une base revendicative qui ne demande qu’à être complétée et précisée par des cahiers revendicatifs locaux ou de secteurs Métiers/Entreprises. 

La CGT, sous toutes ses formes et spécificités, sera aux côtés de toutes celles et ceux qui luttent pour des droits nouveaux et du progrès social ! 

Rapport de clôture par Sébastien MENESPLIER, Secrétaire Général

Chères et Cher Camarades,

Le 7ème Congrès de la Fédération arrive aujourd’hui à son terme. Je suis chargé en qualité de Secrétaire Général élu par le CEF de vous présenter le rapport de clôture.

Mais avant tout, je tiens à saluer toutes celles et ceux qui, grâce à leur investissement, ont permis que ce 7ème Congrès puisse se tenir dans les conditions que nous avons vécues ensemble. Je vous demande de vous lever et de les applaudir chaleureusement en guise de remerciement :

Les Camarades de la Région Auvergne-Limousin et le Syndicat Énergies 63

Les Camarades des Commissions et du Bureau du Congrès

Les élus et mandatés de la Fédération

Le personnel de la Fédération

Les Camarades investis sur l’Espace Vie Fédérale et sur celui de l’IHSME.

La société Couverture Images

Le personnel de la restauration et du ménage

L’ALS des camarades d’Auvergne-Limousin et d’Ile de France

Les prestataires et associations qui ont fait l’espace Grand Forum

Je vous remercie également toutes et tous, Délégués lors de ce Congrès, délibératifs comme consultatifs, pour la qualité de vos interventions et le respect que nous avons su nous témoigner collectivement tout au long des débats…

Je tiens à saluer tous les camarades du CEF et de la CFC sortants avec qui j’ai eu plaisir à diriger la Fédération dans la précédente mandature.

Je salue aussi les Secrétaires Fédéraux sortants : Jean Philippe BUCHON, Laurent HEREDIA, Gilles GOURON, et Franck TRAVERSARI.

Depuis lundi, nous avons passé quatre journées intenses à échanger et débattre. Les interventions lors des débats interactifs ont aussi été très riches mais surtout très nombreuses…  Ce type d’animation des débats sera reconduit pour la tenue de nos Conseils Généraux.

Bien entendu, les moments festifs n’ont pas manqué non plus et c’est une bonne chose. Sur ce point-là, je nous avais dit d’OSER ! D’OSER la camaraderie et la fraternité, franchement « Chapeau les Camarades ! ».

Nous attendions ce 7ème Congrès avec impatience, nous nous sommes retrouvés et nous avons su le fêter. C’est aussi ça la CGT !

D’ailleurs mes camarades, nous sommes aujourd’hui dans la journée internationale du sommeil… je crois que c’est un signe et que nous en aurons tous besoin à l’issue de ce Congrès. J’en vois d’ailleurs quelques-uns qui semblent touchés par nos nuits intenses de débat !!!

Nous avons d’abord pu partager et faire le bilan de la précédente mandature. Ce 7ème Congrès nous aura permis d’apprécier et de valoriser collectivement une période de 5 années dense et intense.

La Fédération, ses Syndicats, ses militants et ses syndiqués ont su, avec combativité, faire face aux embûches semées par le pouvoir néolibéral de la « Macronie ». Ce bilan d‘activité a été adopté à l’unanimité par le Congrès alors soyons fiers de ce que nous avons fait ensemble et soyons surtout persuadés que les 3 prochaines années seront encore meilleures !

Malgré l’adversité et les conditions complexes dans lesquelles la Fédération et ses Syndicats ont évolué pendant 5 années, l’activité a été forte, revendicative et combattive. Nous avons su démontrer notre capacité à travailler en proximité sur la base des revendications portées par les travailleurs et les retraités.

Dans nos débats, nous avons aussi su reconnaître certaines de nos faiblesses.

Cette critique est nécessaire pour organiser une présence CGT sur les sites de travail, avec les travailleurs dans toutes leurs composantes et leurs spécificités. Un travail qui doit être mené de concert avec notre UFICT qu’elle soit organisée en Syndicat ou en Section syndicale.

Je réaffirme que la Fédération Nationale des Mines et de l’Énergie CGT, notre Fédération, avec ses outils organisés dans leur spécificité l’UFICT, l’UFR et la CFJ, est composée des Electriciens, des Gaziers, des Energéticiens de l’Atome et des Mineurs.

Plus de 20 années après sa création, la Fédération enrichit donc son histoire et celle de la CGT avec la tenue de ce 7ème Congrès.

Soyons fiers de notre Fédération, la Fédération c’est nous, tous ensemble !

Dans le rapport d’ouverture, je fixais la priorité pour la Fédération et ses Syndicats, pour que la formation syndicale retrouve pleinement sa place dans notre qualité de vie syndicale. Ce sujet est revenu plusieurs fois dans les interventions en pointant l’ambition collective de faire de cette priorité un enjeu majeur de cette nouvelle mandature.

Comme je vous l’ai proposé, le Conseil Général contrôlera chaque année les avancées en la matière.

Il est évident et maintenant affirmé que le déploiement d’un plan de formation ambitieux doit être la priorité du CEF et des Syndicats pour améliorer notre démarche revendicative et notre portage politique CGT.

Il doit aussi améliorer notre vie syndicale, au plus proche des syndiqués, des travailleurs et des retraités de toute la Fédération.

Nous avons, à de nombreuses reprises, rappelé l’importance de militer dans la transversalité pour répondre aux attentes et aux besoins des Syndicats et des syndiqués de l’Énergie Atomique, des Mines et des Industries Électriques et Gazières.

Je vous le dis mes Camarades, nous allons devoir aller beaucoup plus loin.

Dans la prochaine mandature, la Fédération avec ses Syndicats devra être offensive pour laisser la place aux jeunes et les aider à organiser l’activité spécifique avec la CFJ.

Toutes les conditions seront créées pour donner les moyens aux jeunes de militer à la CFJ.

Comme je m’y étais engagé devant la dernière Conférence de l’UFR, le 7ème Congrès aura dédié une partie de ses travaux aux retraités pour parler de leur spécificité.

Ce thème a permis de mettre en lumière des inquiétudes mais également une volonté farouche d’avancer, de syndicaliser, de travailler à la continuité syndicale et de maintenir une UFR organisée, solidaire, engagée et renforcée avec des sections syndicales fortes dans les Syndicats.

J’invite les délégués retraités du 7ème Congrès à préparer la prochaine conférence UFR qui se tiendra en Corse, à Marinca, du 3 au 6 octobre 2022.

Cette Conférence débattra et élaborera le portage revendicatif retraité pour la prochaine mandature. Elle s’appuiera sur la Conférence Revendicative Fédérale qui se tiendra le 22 juin prochain.

Je suis particulièrement satisfait que les Délégués retraités aient pu, tout au long de ce 7ème congrès, exprimer leur attachement à leur Fédération et leurs Syndicats. Je les remercie pour leur confiance et je leur dis, avec ma plus grande conviction, qu’il ne sera nullement question de les abandonner ni de casser l’organisation territoriale qui contribue à notre rapport de force.

Le débat sur l’organisation de la Fédération et la territorialité a été passionné et passionnant.

Celui-ci a démontré la volonté de préserver une Fédération tournée vers ses Syndicats.

Comme ont pu le préciser certains délégués, la structuration d’un Syndicat c’est avant tout l’affaire des syndiqués et non de quelques-uns.

La territorialité, je la conçois comme étant une solution à nos carences transversales sur tout le champ Fédéral.

Hormis un délégué, je n’ai pas entendu dans les différentes interventions l’engouement que j’attendais dans un débat sur la territorialité, pour aider à mener une activité syndicale et de lutte qui englobe les Electriciens et Gaziers, les Energéticiens de l’Atome et les Mineurs.

Ce débat a été beaucoup trop auto centré IEG !

Alors même que nos Camarades Mineurs ont témoigné, par exemple, de leurs attentes envers la Fédération !

Ils auront besoin des Syndicats des IEG pour poursuivre l’activité du secteur Mines au local et au national !

Je suis convaincu qu’avant tout changement d’organisation, chaque Syndicat doit se poser et en débattre avec ses syndiqués pour tirer un bilan partagé sur son fonctionnement.

Avant toute décision d’évolution, il convient d’analyser comment est organisée la démocratie au sein de chaque Syndicat.

La tenue d’Assemblée de syndiqués, de Commission Exécutive et de Congrès, ces éléments d’analyse détermineront à coup sûr l’état de santé d’un Syndicat et de ses militants.

J’insiste à dire qu’avant de modifier la structuration d’un Syndicat, il est nécessaire de parler, d’organiser l’activité syndicale générale ou spécifique dans la proximité, au plus près des travailleurs et des retraités.

La Fédération devra apporter des solutions, c’est essentiel !

Il nous faudra collectivement « OSER » et surtout concrétiser.

Quoi qu’il en soit, à nous de trouver le bon équilibre pour mener l’activité d’une Fédération organisée pour être tournée avant tout vers ses Syndicats.

C’est le sens souhaité par la réaffirmation de mieux organiser le fédéralisme en régions.

Il n’est nullement question de faire de la Coordination Régionale, une Instance Fédérale ni même une structure supplémentaire.

La Région sera le lieu de Coordination des activités qui font le fédéralisme et qui vient en aide aux syndicats. Les seules instances statutaires sont maintenant : le Conseil Général des syndicats, le Comité Exécutif Fédéral avec en son sein le Secrétariat Fédéral.

Comme aujourd’hui, les Régions seront animées par un Dirigeant de la Fédération.

La nouveauté, c’est que le CEF mettra en place des Collectifs Fédéraux composés de Dirigeants Fédéraux et de militants des Syndicats.

Ce que nous avons souhaité appeler des « Référents d’Activités ».

Ces collectifs, qui feront le fédéralisme par la politique revendicative et la coordination des luttes, la politique énergétique et industrielle, la vie syndicale, la formation syndicale, le tourisme social, la politique financière, l’international, seront essentiels pour une Fédération tournée vers ses Syndicats.

Il ne s’agira surtout pas d’avoir des référents des Syndicats détachés à temps plein sur des domaines d’activités.

Il s’agira d’avoir des Camarades qui seront des relais et des points d’appuis pour porter et partager le travail issu des Collectifs Fédéraux afin que le CEF soit en phase avec le terrain avec ses Syndicats.

Je prends ici l’engagement d’un secrétariat fédéral plus présent sur le terrain et d’un CEF encore plus acteur de la vie et de l’activité des régions.

Les questions posées concernant les ressources et les moyens nécessaires pour mener à bien notre activité du local au national sont un problème à traiter collectivement.

Le renouvellement militant, la formation, une meilleure répartition des mandats en IRP, dans les organismes sociaux et de santé, diminuer le nombre de détachés à 100% et s’impliquer en tant que retraité, autant d’axes de travail qui permettront aux Syndicats et à la Fédération de continuer à être à l’offensive.

Nous devrons travailler très vite, avec le CEF, l’organisation qui permettra d’organiser l’activité de la Fédération. Ceci en prenant en compte le champ fédéral et nos outils spécifiques (UFR, UFICT et CFJ).

Être à l’offensive pour renforcer les rangs de la CGT ! Cela devra se traduire par une CGT qui « OSE » se démultiplier dans les entreprises et surtout là où la CGT ne va pas ou ne va plus.

Comme précisé dans le rapport d’ouverture, la Fédération avec ses Syndicats mettra en place un plan de reconquête et de renforcement pour élever notre rapport de force.

Les liens indispensables à tisser avec les structures interprofessionnelles UD et UL ont été de nombreuses fois avancés dans les interventions des Délégués.

Au-delà de la formation essentielle aux militants, ces liens doivent nous aider, par exemple, à donner de la cohérence, de l’utilité et du sens à la lutte.

Notre Programme Progressiste de l’Énergie a toute sa place dans les organisations de la CGT.

Notre exigence de la sortie du marché de l’Énergie, POUR l’avenir du Service Public POUR la réponse aux besoins, sous un contrôle et une maîtrise publique, est un enjeu majeur pour donner du sens.

Les Syndicats de la Fédération doivent, avec les UD et les UL, organiser des initiatives pour débattre du PPE.

Alors n’attendons pas ! Soyons les porteurs d’un projet de société qui devienne un projet partagé par toute la CGT !

Je connais une solution qui permette de gagner, c’est la lutte !

Cette semaine vous avez, par vos témoignages, apporté de nombreux exemples qui démontrent que la lutte paye.

Alors inscrivons-nous dès aujourd’hui dans les journées d’actions et de mobilisations prévues le 22 mars à l’appel des Camarades du CEA qui seront mobilisés à BERCY à 11h. mais aussi le 24 mars à l’initiative des neuf UCR, le 5 avril pour défendre l’avenir industriel et le projet Ecocombust à Cordemais, et bien entendu le 31 mars à l’initiative des Fédérations CGT des Services Publics.

Cette date a été abordée à de nombreuses reprises, notamment à l’occasion de mon rapport d’ouverture mais aussi de la table ronde « Besoin de Services Publics.

La FNME-CGT doit prendre toute sa place auprès des Camarades des Fédérations CGT des Services Publics, de la Fonction Publique, des Cheminots, des Organismes Sociaux, de la Chimie comme auprès de toutes les organisations de la CGT qui convergeront sur cet appel et les suites.

N’oublions pas non plus le 1er mai !

Entre présidentielles et législatives ce temps fort devra être le lieu de fête et d’expression des travailleurs.

Passons maintenant à la mise en œuvre de la transformation mes Camarades !

Ici à Clermont-Ferrand, terre de rugby, prenons l’engagement de faire un grand 31 mars, partout dans les départements.

Emparons-nous de notre destin et menons les travailleurs et retraités vers des luttes d’ampleur « transformons l’essai » pour gagner le match !`

Les statuts confédéraux nous rappellent d’ailleurs que les organisations qui composent la CGT disposent d’une pleine autonomie d’expression, de décision et d’action.

Comme nous le rappelait Laurent BRUN, n’attendons pas les réformes du prochain gouvernement.

Dès maintenant, préparons la rentrée sociale avec les organisations de la CGT qui veulent transformer la société et ne plus subir.

Les tables rondes ont permis de mettre en avant et en perspective des sujets qui traversent les enjeux d’avenir de la Fédération.

Les revendications immédiates, incontournables, sont l’expression à date de ce que le 7ème Congrès considère comme base de notre démarche revendicative pour améliorer le quotidien des travailleurs et des retraités.

La table ronde sur le thème du Tourisme Social fut une première lors d’un Congrès de la Fédération. Se voulant pédagogique en rappelant l’histoire et en donnant des éléments de compréhension des repères confédéraux notamment, ce temps d’échange a été riche et a permis de rappeler l’importance du tourisme social au sein de toute la Fédération.

Nos ambitions en la matière doivent répondre aux attentes et aux besoins de nombreux travailleurs et retraités et pas seulement à ceux des IEG : les prestataires, les sous-traitants, les intérimaires, les salariés d’autres champs professionnels pourraient bénéficier des activités sociales des IEG.

S’ouvrir aux autres, c’est aussi accepter d’être différents. Alors n’imposons pas des façons de faire.

Construisons collectivement en s’écoutant et en acceptant les évolutions pour bâtir l’avenir.

Lors de ce Congrès, des Camarades ont fait part des inquiétudes qui traversent actuellement les personnels des activités sociales des IEG.

Nous devrons trouver les espaces et les formes qui nous permettront de partager nos orientations avec les salariés des activités sociales mais également trouver ensemble des réponses à leurs inquiétudes. Cela devra passer sans aucun doute par nos Instances Fédérales.

Pour réussir ensemble, il me paraît indispensable de retrouver un climat apaisé et serein, du local au national, dans nos Activités Sociales.

De manière générale, je souhaite, par-dessus tout une CGT unie et indivisible.

Arrêtons les querelles intestines qui monopolisent notre temps. Réorientons notre énergie contre nos ennemis de classe, ceux qui pilotent nos entreprises. Ne soyons pas des ennemis entre nous.

La division ne nous fera jamais grandir, l’unité CGT nous fera gagner !

Pour continuer sur les tables rondes.

Celle sur les services publics a permis de démontrer que les attaques subies sont les mêmes, dans tous les secteurs d’activité. Cette table ronde a surtout mis en évidence les convergences de nos luttes.

Alors construisons ensemble dès demain, du local au national, la réussite de nos prochaines mobilisations !

Une table ronde a permis de présenter notre Programme Progressiste de l’Energie et nos ambitions pour les droits statutaires et garanties collectives pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses du secteur de l’Energie.

L’arrivée à point nommé de notre volet sur la filière gaz et prochainement du 100% public n°4 devront être des nouveaux points d’appui de notre déploiement. Nous devrons mettre en avant la défense des biens communs que portent, les salariés des entreprises de l’électricité, du gaz, de l’énergie atomique et des mines.

Nous réaffirmerons ensemble la nécessité de maîtrise, de contrôle et de gestion démocratique publique pour enfin répondre aux enjeux d’avenir et aux besoins des usagers.

C’est ça l’avenir du Service Public de l’Energie !

La conférence revendicative du 22 juin prochain devra être un point d’appui à la mise à jour de la filière électricité de notre PPE mais également à la construction du volet sur le service commun aux énergies, aux garanties collectives des énergéticiens et pourquoi pas à l’élaboration d’un projet autour des ressources et activités minières

Enfin, une table ronde permettant d’affirmer notre volonté de convergences internationales pour une énergie publique a aussi rappelé l’importance que porte la Fédération à la solidarité et à la convergence des luttes internationales.

A l’heure où les peuples du monde, et plus particulièrement le peuple Ukrainien et russe, subissent les effets de la guerre. Comment éluder le contexte géopolitique international ?

Sans redire ce que j’ai déjà évoqué dans le rapport d’ouverture, une de nos préoccupations dans la prochaine mandature sera de développer les coopérations internationales.

Nous portons déjà autant que possible notre soutien aux peuples qui subissent la guerre et toute autre forme d’attaque comme le blocus à Cuba.

Le contexte national et international dans lequel nous évoluons ne doit pas nous freiner mais au contraire nous déterminer plus que jamais à combattre le capitalisme et le néolibéralisme responsable du déclin en cours.

Je l’ai dit également, la crise en France est sociale, politique, économique mais notre ADN de militant, de force progressiste doit nous porter, nous guider !

Nous revendiquons un syndicalisme de lutte et de transformation sociale alors allons-y pleinement les Camarades !

Ce 7ème Congrès Fédéral a marqué son attachement à nos valeurs d’internationalistes. Ce ne sont pas seulement les affiliations aux Fédérations Européennes ou Internationales qui font l’activité syndicale.

Ce sont aussi les coopérations et l’implication des militants qui contribuent à toutes les formes de solidarité internationale !

Chacune et chacun l’aura compris, l’actualité de l’insupportable agression contre l’Ukraine met malheureusement en avant l’exigence d’une mobilisation générale pour la paix et la solidarité internationale, valeurs essentielles de notre syndicalisme.

Rappelons-le, la voie de la paix n’est ni dans le militarisme, ni dans les nationalismes qui déchirent le monde.

Je terminerai par faire référence à un élément important de notre histoire.

Il y a 60 ans jour pour jour, les accords d’Evian étaient signés, ouvrant la voie à l’indépendance de l’Algérie soumise au colonialisme français depuis 1830.

Nous avons en commun une histoire douloureuse mais aussi de solidarité.

Cette date anniversaire nous rappelle les valeurs internationalistes de la CGT.

La paix et la solidarité sont des composantes à part entière de la vie syndicale hier par nos positions contre le colonialisme, aujourd’hui contre toutes les guerres.

En ce jour anniversaire des accords, nous renouvelons au peuple algérien toute notre sympathie et toute notre solidarité.

A compter de la semaine prochaine, la Fédération va donc mettre en œuvre ses nouvelles Instances Fédérales et travailler à son fonctionnement.

Une feuille de route claire et individualisée sera établie pour chaque dirigeant fédéral membre du CEF, la responsabilisation individuelle fera le succès collectif.

Il sera nécessaire d’organiser un roulement qui permettra de rapprocher les dirigeants fédéraux du terrain, d’aller au contact des Syndicats, des militants, des syndiqués et de créer du lien avec la Fédération.

Comme nous l’avons répété à de multiples reprises durant le Congrès « OSER », c’est être Offensif, Solidaire, Engager et Renforcer notre Fédération ! Ce slogan doit « donner du sens » à notre activité, nous guider, nous porter durant la prochaine mandature.

Dans les prochaines années, pour tous les salariés et retraités que nous représentons, contribuons à faire progresser la représentativité de la CGT dans son ensemble en favorisant notre vie syndicale et nos revendications.

Alors Osons mes Camarades !

OSONS lutter pour améliorer nos Statuts.

OSONS lutter pour nos Régimes Spéciaux de Retraite, pour nos Régimes Spéciaux de Sécurité Sociale.

OSONS lutter pour de meilleurs droits et garanties sociales et collectives pour tous les travailleurs de l’Energie Atomique, des Mines et des Industries Electriques et Gazières

OSONS construire et gagner le Statut de l’Energéticien avec nos Camarades des Fédérations CGT qui agissent sur les mêmes champs d’activité.

OSONS exiger la sortie du marché pour l’Energie !

OSONS croire au retour des jours heureux et en cette période électorale. Ne soyons pas dupes face à toutes formes de montée des idées d’extrême droite 

Tous ensemble, « Offensifs, Solidaires, Engagés, Renforcés » pour gagner !

Croyons-en nous les Camarades, croyons en notre capacité à élever le rapport de force !

Croyons aux victoires sous les couleurs de notre belle CGT !

Vive le 7ème Congrès !

Vive la Fédération des Mines et de l’Energie-CGT !

Vive la CGT !

Hasta la victoria siempre

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