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Bilan Résolution - Partie I - Suite Congrès Nantes 2017 - V2 - Démarche syndicale, rapport aux salarié.es et aux retraité.es

Bilan Résolution I-

 

  • Démarche syndicale, rapport aux salariés et aux retraités

 

  1. La résolution relative à la démarche syndicale et à notre rapport aux salariés et aux retraités portait des décisions de proximité entre nos organisations, les adhérents CGT et les salariés, et ce, quelle que soit leur catégorie socio-professionnelle.
  2. Elle partait d’un grand nombre de constats, montrant que notre démarche semblait déficiente ou perfectible. Cette feuille de route devait être la ligne de conduite à suivre dans chacune de nos organisations pour améliorer notre efficacité syndicale et notre rapport de force, pour la conquête de garanties et de droits nouveaux, pour l’amélioration de la syndicalisation et pour l’inversion de la tendance à la baisse de notre représentativité syndicale.
  3. Si nous avons mesuré la nécessité d’associer systématiquement les syndiqués, les salariés et les retraités à chaque étape des discussions ou des négociations sur les sujets qui les concernaient en les consultant, force est de constater que nous n’avons pas réussi à nous organiser pour le faire.
  4. Notre baisse de syndiqués concerne toutes les catégories d’âge et catégories socio-professionnelles. Pour remédier à cette situation, nous avions décidé de mener une démarche de déploiement et de syndicalisation forte en passant notamment :
  • par l’accueil des nouveaux embauchés et des agents mutés avec des supports adaptés,
  • par le développement des formations CGT comme le stage d’accueil,
  • par un syndicalisme CGT de proximité au quotidien.
  1. Nos propositions pour gagner des adhésions étaient de :
  • travailler à la continuité syndicale chez les futurs retraités en les rencontrant dans les cinq ans avant le départ en retraite,
  • se déployer auprès des jeunes pour leur proposer la syndicalisation en s’appuyant notamment sur les formations syndicales d’accueil,
  • de mieux prendre en compte les spécificités des ICT,
  • d’évaluer chaque mouvement social en termes de syndicalisation,
  • d’être dans la proximité des travailleurs pour les aider dans leurs problèmes,
  • de confronter nos propositions et de construire avec eux des solutions.
  1. Toutefois, de grandes disparités persistent entre nos syndicats, à la fois dans les modalités d’appels, dans la reprise en main de l’outil de travail ou simplement dans la capacité de mobilisation. La mise en place de la coordination des luttes fédérale, avec l’impulsion et le recensement des appels et des modalités d’actions, n’a pas permis d’avoir une vision exhaustive de la réalité.
  2. Les alternants figuraient parmi notre public prioritaire. Or, à l’image des élections de représentativité en 2019, nous n’avons pas (ou presque pas) élaboré de communication à leur intention. Depuis 2019, l’alternance a évolué. Cette refonte de la formation se traduit, pour les alternants, par une reprise en main du système de la formation professionnelle par l’État, avec un nouveau rôle des branches professionnelles pour développer l’alternance au sein des centres d’apprentissage en région. Si la Fédération travaille sur le sujet, cela ne semble pas être pour l’instant un sujet porteur au sein des syndicats.
  3. Les éléments chiffrés qui remontent à la Fédération montrent que nous ne sommes pas à la hauteur de la démarche que nous avions décidée lors du dernier congrès. Certes, l’actualité et les mouvements sociaux percutent celle-ci, mais ils ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Nos problèmes d’organisation ont limité notre capacité à mettre en œuvre nos décisions. La syndicalisation, par exemple, n’a pas été à la hauteur des mobilisations lors des dernières grandes luttes.
  4. Rares sont les camarades, les élus et même les responsables syndicaux qui se déplacent avec des bulletins de syndicalisation. Or, nombre de jeunes semblent souhaiter se syndiquer, mais encore faut-il avoir le réflexe de le leur proposer l’adhésion !
  5. Lors du dernier congrès, la résolution indiquait qu’il nous fallait partir des besoins des travailleurs pour construire avec eux des propositions, mener la lutte, construire le rapport de force et mener des négociations pour obtenir satisfaction sur leurs revendications.
  6. Pourtant, seuls quelques collectifs d’entreprises, de métiers ou quelques syndicats dans une démarche de construction de luttes locales, sur le périmètre de collectifs de travailleurs de même service, nous ont fait remonter des initiatives de ce type.
  7. Pourtant, au printemps 2018 lors de la lutte pour l’amélioration du SNB à Enedis et GRDF, la démarche a permis d’aboutir à de nombreuses victoires sur des revendications locales. Cela a été aussi le cas dans les centrales nucléaires, avec l’élaboration d’un cahier de revendications national qui a abouti, en 2019, à la signature d’un accord social par la CGT.
  8. Globalement, nous sommes trop restés dans l’attente des mots d’ordre nationaux. Nous n’allons toujours pas suffisamment au contact des travailleurs pour connaître leurs besoins et construire les revendications.
  9. Malgré tout, depuis la rentrée sociale de septembre 2021, la Fédération a décidé de modifier sa démarche de dépôt des préavis de grève (d’un seul préavis national à un préavis par entreprise). L’objectif est de s’appuyer sur les cahiers revendicatifs construits par les salariés, du local au national.
  10. Nous proposions de faire vivre un syndicalisme CGT de proximité dans lequel une majorité se reconnaît, a confiance et s’engage. Les évolutions des instances représentatives du personnel, réduisant le nombre d’élus, les droits syndicaux et sociaux, ont eu l’effet inverse en nous éloignant des salariés.
  11. Notre corps militant a, dans le même temps, peu évolué vers une représentativité effective du salariat. L’exemple le plus frappant est certainement la proportion trop faible de femmes militantes dans notre organisation. Il en est de même des adhérents de moins de trente-cinq ans.
  12. Si nous poussons encore plus loin la comparaison, nous sommes loin d’être représentatifs de l’encadrement.
  13. Notre organisation n’est pas non plus représentative de l’ensemble des entreprises du périmètre fédéral.
  14. La cartographie globale du salariat urbain et production représente les deux tiers des salariés. Cette situation renvoie dos à dos les choix d’organisation que nous avons effectués par département et la réalité des besoins pour être à proximité du salariat.
  15. Les syndicats territoriaux ont été constitués sur l’organisation des centres de distribution. L’évolution des entreprises a été telle que nous devons nous réinterroger sur la cohérence de nos syndicats, qui ne sont pas forcément là où se trouvent les salariés aujourd’hui. Dans certains cas, et même quand on en a conscience, il est difficile de faire bouger les lignes.
  16. Globalement, cette baisse de la représentativité effective du salariat dans nos syndicats ne nous a pas permis d’être efficaces dans la volonté d’associer, à chaque étape des discussions et des négociations les syndiqués, et encore moins les salariés. L’institutionnalisation du syndicalisme avec les nouvelles IRP a éloigné encore plus les militants des salariés.
  17. Notre volonté de faire des IRP des chambres d’expression revendicative du salariat est de plus en plus complexe quand les élus et mandatés ne sont pas porteurs des revendications des salariés qui les ont élu. Il s’agit là d’un constat longuement débattu dans nos instances et qui se cristallise à chaque fois que nous nous interrogeons sur notre participation aux IRP dans les périodes de lutte. Si les IRP étaient réellement et quotidiennement des lieux d’expression revendicative des besoins des travailleurs, alors le débat sur la participation ne se poserait pas.
  18. Si le déficit global de notre organisation n’a pas permis de mettre en œuvre l’intégralité de notre démarche syndicale, nous avons toutefois su proposer la lutte également aux travailleurs non statutaires de nos secteurs professionnels.
  19. Cette dernière mandature a en effet été marquée par la prise en compte d’un grand nombre de revendications des travailleurs des Mines et de l’Énergie. Cette capacité de mobilisation est à mettre à l’actif de notre culture de la lutte et de la volonté d’un grand nombre de nos syndicats d’être des acteurs centraux dans la mobilisation des salariés.
  20. À n’en pas douter, il s’agit d’une capacité particulière de nos syndicats au regard d’autres professions. Il suffit pour cela d’effectuer un rapide bilan des mobilisations au sein des fédérations de la CGT pour mesurer les écarts dans leur capacité à mener des luttes tous ensemble.
  21. Toutefois, de grandes disparités persistent entre nos syndicats, à la fois dans les modalités d’appel, dans les appels à la reprise en main de l’outil de travail ou simplement dans la capacité de mobilisation. La mise en place de la coordination des luttes fédérale, avec l’impulsion et le recensement des appels et des modalités d’action, n’a pas permis d’avoir une vision exhaustive de la réalité.
  22. Nous n’avons pas su donner de lisibilité aux salariés sur nos actions revendicatives, car nos appels à la grève pour une même journée d’action et pour un même motif n’ont pas été homogènes. Ce constat est encore plus vrai pour les retraités. Les mailles des établissements et des entreprises étant de plus en plus larges, les travailleurs voient dans le périmètre de leur zone de travail une multiplicité d’appels différents. Cette situation n’est pas favorable au « tous ensemble ». Au contraire, elle nous rend illisibles, perturbe les mots d’ordre et démobilise.
  23. Difficile dans ce contexte de travailler à la convergence des luttes que nous avions décidée.
  24. Cela perturbe aussi notre capacité à proposer aux autres syndicats l’unité des travailleurs autour de revendications communes. Pourtant, nous sommes en capacité de créer une organisation forte pour mener une lutte d’ampleur. Cela a été notamment le cas sur l’avenir des concessions hydrauliques, où le travail d’une profession, mobilisée et unie contre la mise en concurrence, a permis la continuité des luttes, l’unité syndicale et le blocage du processus enclenché depuis bientôt cinq ans.
  25. C’est aussi le cas quand nous sommes en capacité de nous réunir, de réfléchir ensemble, de bâtir des propositions alternatives et de les porter auprès des salariés afin qu’ils s’en emparent, qu’ils commentent et apportent leurs modifications pour qu’ensemble, nous allions à la lutte. C’est cette démarche que nous avons entreprise avec le Programme progressiste de l’Énergie (PPE), qui est reçue favorablement par les travailleurs, comme une alternative au système libéral actuel, mais aussi pour contrer les transformations des groupes de l’énergie. Cette stratégie fait suite aux mobilisations d’ampleur contre le projet de déstructuration et de privatisation partielle du groupe EDF, de celui d’Engie avec le plan Clamadieu et de celui du groupe Gazelénergie avec la fermeture des tranches THF charbon.
  26. Nombre d’arguments montrent que nous avons cette capacité à nous déployer, à progresser, à lutter et à gagner sur les revendications des salariés, dès lors que nous affrontons nos freins et décidons de faire évoluer nos organisations pour qu’elles soient plus proches des besoins des travailleurs.
  27. La victoire contre le projet Hercule en est un exemple emblématique.

Bilan Résolution - Partie II - Suite Congrès Nantes 2017 - V2 - Axes revendicatifs pour les 3 prochaines années

Bilan Résolution II

 

  1. Le congrès de la FNME-CGT de Nantes avait effectué un bilan de la situation économique, sociale et industrielle de la France en ciblant plus particulièrement les périmètres professionnels de notre fédération.
  2. Sans revenir sur le détail des régressions sociales menées par les gouvernements néolibéraux en France depuis de nombreuses années, le constat était sans appel : une France de plus en plus inégalitaire avec une paupérisation croissante de la société .
  3. Les lois votées durant les dix dernières années, qui ont modifié en profondeur les droits des travailleurs et qui ont conduit à la phase deux de la libéralisation du secteur de l’énergie en France, ont profondément bouleversé nos champs professionnels.
  4. Le travail était en pleine mutation, les garanties collectives étaient fragilisées, notamment par :
  • L’inversion de la hiérarchie des normes ;
  • La démocratie sociale et nos règles statutaires bafouées ;
  • Les droits des travailleurs attaqués de manière permanente, notamment ces derniers mois sous le prétexte de la lutte contre la pandémie ;
  • Une régression du pouvoir d’achat, avec une négociation renvoyée à l’entreprise avec un accroissement de la rémunération variable ;
  • Un risque accru sur l’avenir de nos entreprises et nos emplois ;
  • La nouvelle réglementation de la formation professionnelle, plus restrictive sur les choix et le financement ;
  • Des activités sociales dans la tourmente, avec la baisse de leurs dotations financières et la négociation sur les moyens bénévoles.
  1. À partir de ces analyses, nous avions construit des orientations traçant nos revendications sur la transformation du travail, des garanties collectives de haut niveau (statut de l’énergéticien et du mineur), des activités sociales comme socle de nouveaux droits pour les salariés des Mines et de l’Énergie, une protection sociale de haut niveau, la lutte contre le « mal travail » et la précarité, les enjeux énergétiques et syndicaux, ainsi que le pôle public, et récemment notre Programme progressiste de l’Énergie.
  2. L’actualité liée à la crise sanitaire a récemment fait émerger de nouvelles revendications « fortes » sur le thème du « télétravail », du travail à distance ou des procédures sanitaires pour protéger les travailleurs.
  3. Elle a aussi fait surgir des luttes contre les décisions sanitaires liberticides.
  4. Par ailleurs, le patronat des IEG tente des évolutions pouvant dégrader les conditions de travail, comme la prise de poste sur le chantier. Il profite aussi de la période pour s’attaquer aux textes statutaires, comme ceux qui touchent à la classification et à la rémunération.
  5. Le congrès avait décidé d’une résolution, faisant office de feuille de route, pour la mandature 2017-2020.
  6. Celle-ci indiquait que lutter pour gagner des avancées sociales collectives nécessitait de la cohérence et de la coordination. C’est pour cela que le congrès avait décidé de construire et de mener des luttes revendicatives d’ampleur nationale.
  7. Le congrès indiquait aussi l’importance de gagner la bataille des idées, afin de convaincre que des avancées sociales étaient possibles, notamment sur :
  • Les garanties collectives de haut niveau pour l’ensemble des salariés et retraités des Mines et de l’Énergie ;
  • Des activités sociales et de protection sociale, comme nouveau socle de droits pour les salariés et pensionnés des Mines et de l’Énergie ;
  • Une réelle égalité entre les femmes et les hommes, au travail comme dans les autres domaines de la vie sociale ou familiale, et la défense intransigeante de tous les droits attaqués aujourd’hui, notamment le droit à l’IVG ;
  • Un avenir des entreprises de l’énergie dans un pôle public avec des nationalisations d’un nouveau type, puis une évolution de nos revendications, avec la construction d’un nouveau service public basé sur notre Programme progressiste de l’Énergie ;
  • La relance de la filière minière (hors produits énergétiques) en France.
  1. Le congrès indiquait qu’il nous fallait démontrer que seul le rapport de force et les luttes nous permettaient d’obtenir satisfaction sur nos revendications.
  2. Le congrès décidait la mise en place d’une conférence revendicative annuelle pour l’approfondissement de nos réflexions concernant nos revendications communes et pour mettre à jour nos repères revendicatifs fédéraux. Cette conférence revendicative devait être aussi l’occasion de faire un point sur la mise en œuvre de notre démarche revendicative. Sur cette décision, nous avons été en difficulté.
  3. Sur nos orientations de développement des services publics des Mines et de l’Énergie et d’amélioration sociale, nos syndicats ont mené les cinq années une résistance et une lutte acharnée.
  4. Elles ont notamment permis de limiter les ambitions patronales de dégradation des conditions de travail, de faire reculer le gouvernement sur le dossier « retraite », sur le projet Hercule, ainsi qu’en matière de protection sociale chez les mineurs. Elles n’ont pas été suffisantes pour contrer le plan Clamadieu et les licenciements à Gazelénergie ou pour nos projets alternatifs, comme dans le THF (Thermique à flamme).
  5. Comme sur d’autres sujets, nous avons eu peu de résultats sur les revendications portant des avancées sociales telles que celles décrites dans les orientations du congrès de Nantes. Trop pris par le quotidien et freinés par les mesures liées à la pandémie, nous avons eu du mal à aller débattre avec les travailleurs de notre vision de la société et des propositions alternatives que nous formulons. Comme sur le sujet de l’avenir industriel, la question de la bataille des idées nécessite pugnacité et investissements militants dans l’activité syndicale et politique.
  6. Nous avons pu mesurer que la prise de conscience n’est ni homogène ni intimement liée à l’activité militante.
  7. Reconnaissons malgré tout que dans notre bataille à la fin 2020-début 2021, nous avons su nous déployer sur le terrain pour aller à la rencontre des élus et pour prendre notre juste place dans le débat d’idées.
  8. Nous devons continuer, mais globalement, cette vision nationale doit être recoupée avec une vision plus locale. Il nous semble que les syndicats, leurs adhérents, les militants ne parviennent plus à prendre le temps nécessaire à la lecture, à la compréhension des enjeux et/ou à la connaissance du contenu de nos propositions. Cette situation nous met en grande difficulté dans la démarche syndicale pour gagner la bataille des idées. Nous ne prenons plus le temps !
  9. Les négociations sur les revendications dans la branche des IEG ont été nombreuses, compte tenu de la volonté des organisations syndicales, mais aussi des employeurs, de revoir divers éléments du statut :
  • L’évolution des droits familiaux avec une négociation finalisée ;
  • La mobilité et la sécurisation des parcours professionnels (en cours) ;
  • La classification et la rémunération (en cours) ;
  • Les retraites (en fonction du passage ou non d’une réforme) ;
  • Sur ces thématiques, des collectifs ont travaillé et des propositions ont été soumises à débat au sein des syndicats et des instances. Des outils ont été déployés, comme les questionnaires (droits familiaux, mobilité), les référentiels (droits familiaux, rémunérations) ou le matériel de diffusion (tracts, décryptages et livrets). Sur les retraites, avant même de connaître le contenu du rapport gouvernemental, nous avons communiqué et commencé à formaliser à la fois une appréciation sur les projets gouvernementaux et des propositions pour l’amélioration des retraites. Les comptes rendus réguliers réalisés par nos camarades de la Commission paritaire de branche (CPB) – devenue la Commission Permanente Paritaire de Négociation et d’Interprétation (CPPNI) – permettent aux syndicats de suivre l’actualité mouvementée de la branche des IEG.
  1. Le travail sur les droits familiaux dans les IEG a donné lieu à un déploiement CGT, via le questionnaire diffusé avant la négociation, quatre numéros du « journal de la négociation » pendant la négociation de l’accord, puis par une grande campagne d’information (livret, fiches thématiques et tracts) une fois l’accord signé. Cette activité a été appréciée, au vu des questions/interpellations de la part des militants. Mais cela a-t-il été suffisant ? Sommes-nous suffisamment armés localement pour gagner la bataille des idées ?
  2. Côté mines, les luttes pour le maintien du statut des mineurs et de leur régime de sécurité sociale ont été au cœur des enjeux revendicatifs.
  3. Côté énergie atomique, trop peu d’informations sont revenues à la Fédération concernant la démarche revendicative.
  4. La résolution décrivait ensuite trois démarches revendicatives spécifiques qui nous apparaissaient comme prioritaires pour la mandature : La démarche revendicative « égalité femmes/hommes » ; La démarche revendicative sur l’avenir industriel ; La démarche revendicative autour de la transformation numérique.
  5. Là aussi, des disparités apparaissent dans la mise en œuvre des démarches revendicatives.
  6. Nos trois démarches revendicatives prioritaires n’ont pas fait l’objet d’une mise en œuvre similaire, au contraire. Celle concernant la transformation numérique n’a pas fait l’objet d’une démarche spécifique pour la raison essentielle que nous n’avons pas trouvé de pilote à cette activité au sein du CEF. L’activité de la Fédération et l’actualité n’ont ensuite plus mis la priorité sur cette activité.
  7. Cette revendication garde cependant toute son actualité, d’autant que la crise sanitaire, avec le développement accru du travail à distance ou l’usage accéléré des technologies numériques dans les organisations de travail, nous a percutés violemment.
  8. Malgré l’écho international sur la libération de la parole de la femme et l’impact médiatique qu’elle suscite, la question des droits des femmes est encore loin d’être une priorité dans toute notre organisation.
  9. La démarche revendicative « égalité femmes/hommes » a fait l’objet de la constitution de journées d’études pour les référents « harcèlement » en CSE et d’interventions dans les semaines de formation syndicale en CSE. Le préavis de grève fédéral a fait l’objet de revendications spécifiques depuis le mois d’octobre 2021. Néanmoins, cette démarche reste encore insuffisamment prise en compte par les syndicats.
  10. Le Collectif femmes/hommes fédéral fonctionne avec peu de membres (4/5 réguliers). Pour autant, en écho à l’actualité, des campagnes fédérales sur les violences faites aux femmes ont été construites, avec des outils pour les militants permettant de mieux appréhender le sujet, formations à l’appui.
  11. On notera que le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, n’est pas toujours pris en compte par de nombreux syndicats. En revanche, elle prend de plus en plus d’ampleur dans l’organisation confédérale (UD, Confédération), les associations et dans la société.
  12. Pour ces deux initiatives, des préparations, des outils (films, tracts, affiches, foulards) sont disponibles à la confédération et à l’interprofessionnel, et relayés par la Fédération, ce qui procure un appui aux syndicats pour les porter. Malgré tout, encore trop peu de syndicats FNME-CGT s’impliquent dans le dispositif et portent auprès des salariés nos revendications féministes.
  13. Au niveau de la branche IEG, la FNME-CGT a signé l’accord Ega/Pro en juin 2019. Celui-ci permet de réelles avancées, notamment sur les violences faites au travail avec une volonté de « tolérance zéro » (non abordée auparavant), la suppression des écarts salariaux et non plus la réduction, un budget alloué, une volonté de mixité, notamment avec l’embauche de femmes dans les métiers techniques.
  14. L’accord de branche est le socle commun et la base minimale de négociation pour toutes les entreprises de la branche. Beaucoup d’entreprises ont renégocié leur accord : le Collectif femmes/hommes a été en appui pour les aider à construire la négociation et les revendications qui en découlent, comme de nouveaux droits sur l’impact au travail dû aux violences conjugales.
  15. Les violences faites aux femmes dans la CGT existent. C’est pourquoi un débat a été initié au CEF de mars 2019 sur ces questions. Le CEF a décidé la mise en place d’une cellule à l’image de celle de la confédération sur les violences dans notre fédération.
  16. Le collectif anime des journées d’études et de sensibilisation sur ce sujet à la demande des animateurs régionaux.
  17. Troisième démarche revendicative prioritaire : celle de l’avenir industriel dans le périmètre de notre fédération. C’est bien dans ce domaine que nous avons consommé le plus d’énergie, en réaction aux évolutions des entreprises ou de la loi.
  18. Nous avons été porteurs de projets alternatifs pour contrer la mise en concurrence des concessions hydro-électriques et la scission d’EDF, pour limiter l’éclatement monopolistique d’Engie, pour un projet d’entreprise différent à RTE, pour la préservation de la filière thermique à flamme avec les projets alternatifs à Cordemais/Le Havre, Montceau-les-Mines et Gardanne. Nous nous sommes aussi impliqués dans la lutte pour la réouverture de la mine de Salau, dans le renouveau de la filière nucléaire, dont le maintien du projet de réacteur de 4e génération Astrid ou encore dans la construction du projet alternatif énergie de Saint-Pierre-et-Miquelon. Nous avons analysé les évolutions en cours des filières électricité et gaz et les risques industriels et sociaux pour l’avenir.
  19. Les luttes pour le maintien et le développement de l’emploi deviennent légion tant les effectifs de travailleurs statutaires sont en baisse (moins 2 % par an depuis trois ans). Les employeurs de la branche des IEG n’hésitent plus à multiplier les plans sociaux ou les licenciements économiques en accompagnement des conséquences de la loi sur la transition énergétique ou dans des choix purement capitalistes.
  20. L’abandon de l’exploration production chez Engie a entraîné 80 licenciements secs d’agents au statut des IEG. La seule lutte dans les IRP de Neptune n’a pas permis le maintien de l’activité, mais a amélioré les mesures sociales qui ont suivi le Plan de Sauvegarde de l’Emploi.
  21. Les licenciements au sein de Gazelénergie n’ont pas stoppé les luttes basées sur les projets alternatifs construits au plan local par les travailleurs. Enfin, les films « Main basse sur l’énergie » et « Gaz et flouze à tous les étages » nous ont permis de porter notre vision auprès du grand public et des élus.
  22. Couplées à notre vision sociétale, ces différentes analyses nous ont convaincus qu’il fallait faire évoluer notre projet autour des questions de service public en revenant sur la notion de pôle public. Nous avons ainsi construit une nouvelle proposition basée sur des renationalisations et une nouvelle organisation du service public de l’énergie répondant aux besoins fondamentaux, et notamment à la lutte contre le réchauffement climatique.
  23. Cette nouvelle revendication s’est matérialisée par la campagne « 100 % public » et par notre Programme progressiste de l’Énergie (PPE).
  24. Notre PPE évolue encore, s’adapte et est peaufiné pour répondre mieux aux enjeux sociaux et sociétaux.
  25. Les statuts de l’énergéticien et du mineur sont encore à travailler pour évaluer tout le champ et tout le socle qu’ils doivent représenter.
  26. Concernant la transformation du travail, la FNME-CGT a été de toutes les luttes confédérales sur ce sujet durant la mandature. De même, nous avons défendu bec et ongles le maintien de la hiérarchie des normes dans l’ensemble des négociations de branche. Nous sommes intervenus régulièrement sur la perte de compétences compte tenu de la sous-traitance, de l’explosion de l’emploi en intérim ou de l’arrêt des investissements dans certaines activités durant des décennies.
  27. Certains syndicats ont mené des luttes pour contrer cette transformation néolibérale du travail. Nous pourrions citer la lutte contre l’évolution de l’astreinte et pour l’emploi à la distribution, les luttes pour le maintien et le développement de sites commerce à EDF, les luttes contre la scission d’EDF, l’éclatement du groupe Engie, la vente et la suppression des sites de travail à Gazelénergie, celles pour l’amélioration des investissements et des conditions de travail dans la filière gaz historique, comme cela a été le cas à Storengy.
  28. Deux luttes méritent d’être mises en lumière dans le domaine de l’avenir industriel, celles des hydrauliciens et celles des thermiciens à flamme.
  29. Cinq années de luttes acharnées pour les premiers qui, entre mobilisations régulières de très haut niveau, propositions alternatives et interpellations de la population et des élus de la nation, ont permis de mettre en échec la politique néolibérale de Bruxelles et de l’État français dans sa démarche de privatisation des barrages, sans qu’une issue favorable à nos revendications n’ait été trouvée.
  30. Néanmoins, notre bataille a permis de remettre le débat de l’avenir de l’hydroélectricité entre les mains des citoyens avec une vraie défense de l’intérêt général.
  31. Nos réflexions et analyses dans l’avenir de l’hydro-électricité ont fortement pesé dans les évolutions d’orientation qui seront proposées dans les écrits de ce congrès et qui ont vu naître notre nouvelle revendication de service public de l’énergie.
  32. Qu’il s’agisse du projet Ecocombust pour Cordemais, de tranche biomasse à Lucy ou de captage, stockage et transformation du CO2 pour Gardanne, tous ces projets démontrent que d’autres possibilités existent et que des alternatives permettant le maintien de l’emploi et d’outils industriels dans la production d’électricité pilotable et de pointe sont réalisables dans le respect de l’environnement. Cette lutte continue, le gouvernement n’ayant toujours pas accepté notre demande principale de moratoire des fermetures tant que des solutions alternatives ne seront pas décidées et mises en œuvre localement.
  33. Nos projets sont réalisables et justes, n’ayons pas peur des mots !
  34. Il nous est évidemment impossible de lister l’intégralité des luttes qui ont eu lieu sur la mandature. Le bilan démontre que la FNME-CGT a appelé régulièrement à la mobilisation et à la lutte. A celles d’ampleur régionale, nationale ou d’entreprise, il nous faut ajouter les luttes locales pour l’amélioration des conditions de travail, pour les moyens bénévoles et syndicaux, la défense de notre protection sociale ou encore contre la répression des travailleurs ou de l’activité syndicale.
    Cela a été le cas lors des mobilisations sur le champ de la distribution, où les électriciens et gaziers ont mené des batailles, avec les Mardis de la colère, avec un fort ancrage sur les plateaux Serval, tout comme sur les différents sites techniques d’Enédis et GRDF en juin 2018. Les revendications portaient sur l’arrêt des suppressions de poste, l’augmentation du pouvoir d’achat et un vrai service public de l’énergie. Mais également la lutte menée en 2018, en direction des usagers, pour l’ouverture des accueils physiques d’EDF, qui demeure un service essentiel pour tous.
  35. Globalement, nous n’avons pas encore gagné la bataille des idées sur la capacité collective à construire une société égalitaire fondée sur le service public et sur sa démocratisation, ce qui sclérose notre capacité d’élargissement de la lutte à l’ensemble des travailleurs.
  36. La lutte des hydrauliciens en est un parfait exemple. Une des raisons centrales du blocage du processus de mise en concurrence des concessions hydro-électriques tient dans l’évolution de l’opinion publique et dans son refus de voir ses barrages privatisés. Ce n’est pas rien d’entendre dans la bouche du responsable du groupe parlementaire Les Républicains qu’habituellement, il est pour les privatisations, là pour les barrages, c’est l’inverse… Nous ne sommes pas dupes, il s’agit bien de la pression populaire construite essentiellement par la CGT qui l’a conduit à cette position.
  37. Notre nouvelle revendication concernant l’organisation du service public concrétise en grande partie nos revendications sur la transformation du travail ou les garanties collectives de haut niveau. Pour l’instant, malgré la lutte engagée, nous n’avons pas encore gagné la bataille des idées, étape nécessaire avant de pouvoir créer l’unité des travailleurs dans la lutte, pour obtenir satisfaction à cette revendication. La campagne autour de notre Programme progressiste de l’Énergie, lancée depuis l’été 2020, est reprise par des groupes parlementaires et s’ancre de plus en plus dans l’activité des militants. Ce PPE est un enjeu revendicatif majeur et structurant pour l’avenir de notre fédération. Notre Programme progressiste de l’Énergie est même repris sur le plan international par certaines organisations syndicales proches, notamment en Amérique du Sud.
  38. Les luttes historiques contre la réforme des retraites, contre le projet Hercule ou contre le démantèlement du groupe Engie, marqueront particulièrement la jeunesse des travailleurs de l’énergie. Au-delà du résultat de ces luttes, nombreux sont les travailleurs de l’énergie qui ont pris conscience de leur capacité à peser sur l’outil productif et donc d’élever le rapport de force face au patronat et au gouvernement. Néanmoins, l’élargissement de la mobilisation à l’ensemble des travailleurs reste un objectif à atteindre pour aboutir sur nos revendications. Toutefois, les luttes et la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 ont contraint le gouvernement à mettre en pause sa réforme sur les retraites. A contrario, la lutte contre le projet Hercule a démontré notre capacité à gagner sur des enjeux de fond et dans l’unité syndicale.
  39. Ces luttes ont resserré les liens avec l’interprofessionnel, entre syndicats, entre professions, entre travailleurs de l’énergie, décloisonnant les barrières construites par la libéralisation du secteur de l’énergie et les évolutions financières des entreprises.
  40. De plus, ces luttes nous ont aussi permis d’être au plus près du terrain et, en 2021, de reconstruire nos cahiers revendicatifs, du local au national, et de faire évoluer nos préavis de grève. Les employeurs nous poussent sur leur calendrier avec une incessante pression pour ne laisser aucun intervalle.
  41. Force est de constater aussi que ces luttes ont généré des disparités dans les mobilisations, dans les appels à la grève ou dans les modes d’action. Cette question nous renvoie aussi à notre organisation et à notre fonctionnement.
  42. La FNME-CGT déplore aussi l’accélération des politiques managériales répressives des employeurs de l’énergie, celles-ci faisant partie des stratégies néolibérales de volonté d’étouffement des mobilisations sociales dans les entreprises et à la branche professionnelle.
  43. La mise en place des mesures sanitaires liberticides, depuis la première période de confinement, est venue percuter nos organisations.
  44. L’après-confinement laisse des organisations de travail et syndicales en souffrance, n’ayant toujours pas repris leur fonctionnement antérieur. Les peurs face à la contamination ou les restrictions des libertés sous le prétexte de la crise sanitaire viennent limiter nos capacités de mobilisation. La journée du 17 septembre 2020 en a été l’exemple concret, entre volonté de relancer la lutte pour un monde d’après réduisant les inégalités et complexité de la mobilisation, nous n’avons pas réussi à relancer une dynamique. Depuis le début de cette crise et dans l’attente de solutions, un sentiment de cristallisation de la société semble prégnant. Mais l’année 2020 a montré que les mobilisations sont possibles et que la démarche de lutte reste ancrée dans le monde du travail. La manifestation du 22 juin 2021 au seul appel de la FNME-CGT, avec 13 000 manifestants (inclus actifs et inactifs) des IEG, démontre à elle seule que le rassemblement des travailleurs est une réalité et une force.
  45. Pour autant, des voix s’élèvent contre les restrictions des libertés sous le prétexte de la crise sanitaire, notamment celles du défenseur des droits, du mouvement politique ou syndical.
  46. Côté garanties collectives, la Fédération s’est dotée d’une organisation particulière qui a permis de donner de la cohésion et de la coordination à ces activités. Le Collectif des garanties collectives est devenu un véritable support tourné vers les syndicats et portant les revendications de la FNME-CGT partout où elle est représentative.
    Des collectifs au sein des garanties collectives ont travaillé à des propositions soumises à débat dans les syndicats et les instances. Des outils ont été déployés, comme les questionnaires (droits familiaux, mobilité), les référentiels (droits familiaux, droits et démarches face au décès, rémunérations) ou le matériel de diffusion (tracts, décryptages). Sur les retraites, avant même de connaître le contenu du rapport gouvernemental, nous avons communiqué et commencé à formaliser à la fois une appréciation sur les projets gouvernementaux et des propositions pour l’amélioration des retraites.
  47. Venons-en maintenant à nos orientations concernant les activités sociales et de santé. Les orientations étaient construites à la maille de la Fédération et ne rentraient pas dans le détail des branches ou des entreprises. Côté industries électriques et gazières, elles ont fait l’objet d’une déclinaison, dans la foulée du congrès, pour être traduites en orientations pour les élections des CMCAS de novembre 2017, où la FNME-CGT est pour la première fois passée sous les 50 %.
  48. Ces orientations IEG ont été décidées pour la mandature complète et revues pour les élections de novembre 2021.
  49. Depuis une dizaine d’années, les activités sociales et de santé ont surtout été l’objet de débats passionnés, autour des questions de gestion face à la situation de crise financière récurrente.
  50. Cette situation n’est pas anodine : elle met en jeu notre capacité de gestion ouvrière et d’émancipation du mouvement ouvrier. Il s’agit en réalité d’une véritable lutte, pour aller chercher des moyens supplémentaires et gérer avec une CGT rassemblée. L’accord « Moyens bénévoles » nous a contraint en termes de moyens humains et financiers. Il a amené des désaccords politiques entre nous. Il faut toutefois souligner que d’importantes luttes locales ont abouti à l’octroi de moyens supplémentaires, malgré une entrée en négociation compliquée, faute de connaitre les moyens octroyés sur l’ensemble du territoire. Cet accord a également permis de redonner des moyens dans des parties du territoire qui n’en avaient pas.
  51. Notre démarche d’élargissement du périmètre des entreprises participant au financement des activités sociales et de santé et l’augmentation du nombre des travailleurs bénéficiant des activités sociales n’a pas décollé. Pourtant, certains syndicats CGT de notre fédération tapent à la porte, comme EDF EN. L’explication de la faiblesse de cette démarche tient dans la question du temps pour faire et organiser ce déploiement. Là où la revendication est défendue, nous arrivons à créer des emplois au statut des IEG. C’est notamment le cas dans le secteur de la valorisation énergétique des déchets.
  52. Terminons ce bilan sur les axes revendicatifs en abordant la question de la protection sociale : deux régimes spécifiques au cœur de nos activités fédérales, celui des mineurs et celui des IEG.
  53. Le premier est l’objet d’attaques incessantes du gouvernement, notamment récemment, durant l’été 2021. Les mineurs défendent « pelle et pioche » (ou bec et ongles) le maintien de leur régime spécial de sécurité sociale, même si, compte tenu de l’évolution de la population des mineurs, les luttes deviennent de plus en plus complexes à organiser. Ainsi, plusieurs journées de lutte des mineurs ont été organisées pendant la mandature, avec un grand rassemblement et une interpellation du ministère de la Santé par les mineurs et les salariés des IEG. L’avenir du régime des IEG est lui aussi en danger et la FNME a continué à lutter avec les syndicats pour défendre celui-ci.
  54. Dans les industries électriques et gazières la protection sociale a été dans la tourmente sur deux sujets : l’affectation des 408 millions d’euros d’excédents de la Camieg décidée par le gouvernement et les changements à la CSMR décidés par les élus du CA de la CCAS sous mandatement de la FNME-CGT.
  55. Nous avons tenté de mobiliser autour de ces deux sujets, y compris par l’appel à candidatures dans le cadre des élections Camieg, mais force est de constater que la mobilisation n’a pas été à la hauteur. Certains syndicats ne semblent pas en faire une priorité, par manque de temps ou de compréhension des enjeux et du contenu de nos propositions. Le gouvernement a ponctionné 180 millions d’euros sur les réserves, tout en autorisant l’amélioration de prestations, sans que celles-ci soient au niveau de nos revendications.
  56. Globalement, nos priorités avec la réalité de l’activité syndicale au quotidien, nos difficultés, essentiellement axées sur la vie syndicale, viennent limiter notre capacité à maintenir une dynamique d’organisation et à obtenir satisfaction sur nos revendications.

Bilan Résolution - Partie III - Suite Congrès Nantes 2017 - V2 - Démarche syndicale Europe International

Bilan Résolution III

 

  • Démarche syndicale Europe International

 

  1. Depuis des années, la FNME-CGT se bat pour le droit et l’accès à l’énergie.
  2. Deux orientations majeures guident cette bataille : la mise en place d’un observatoire de la précarité énergétique en Europe et la reconnaissance par l’ONU du droit à l’énergie comme droit fondamental.
  3. Notre orientation pour obtenir un observatoire de la précarité énergétique au niveau européen est en partie atteinte, puisqu’il a vu le jour en janvier 2018. Son objectif est de collecter des données et de faciliter les échanges de bonnes pratiques entre les États membres.
  4. L’observation a permis une définition commune de la précarité énergétique obtenue dans l’accord de compromis de la directive « précarité énergétique ». Toutefois, cet accord ne protège pas les plus vulnérables, car il ne reconnaît pas le droit à l’énergie et n’interdit pas les coupures.
  5. Cela ne s’est pas traduit non plus par l’obtention de notre revendication d’une directive européenne pour mettre fin à la déréglementation des marchés énergétiques et à l’éradication de la précarité énergétique.
  6. L’action de l’ONG DAE SOS Futur, à laquelle la Fédération et des syndicats sont adhérents, est un outil à développer, car il a permis le déroulement de plusieurs initiatives et des contacts dans la société civile.
  7. L’ONG DAE SOS Futur est présente dans la coalition européenne du droit à l’énergie. La réalisation d’une déclaration commune par cette coalition est une avancée importante dans la lutte menée par la Fédération.
  8. La tenue d’un forum à Bruxelles sous l’impulsion de la coalition, en présence de députés européens, a remis au centre des débats cette question en défendant une approche du service public fondée sur la démocratie et la propriété publique de la production, du transport et de la distribution de l’énergie.
  9. Malgré ces éléments positifs, il n’y a toujours pas d’avancée sur la création d’une agence européenne de l’énergie.
  10. Les résultats de l’étude sur vingt ans de déréglementation du secteur de l’énergie demandée par la FNME-CGT et menée par la FSESP et l’ISP durant la mandature, en collaboration avec l’université de Greenwich, démontrent que la libéralisation de l’énergie est un échec. Le constat est sans appel : libéralisation de l’énergie et décarbonisation sont incompatibles.
  11. L’étude met également en évidence l’importance croissante de la propriété publique de l’énergie et du nécessaire contrôle démocratique des ressources énergétiques. Elle confirme aussi que la libéralisation du secteur n’aboutit pas à la création d’emplois de qualité. Les prix pour les consommateurs ont doublé au cours des dix dernières années et les monopoles publics ont été remplacés par de puissants cartels privés.
  12. Le Collectif Europe International fédéral continue à travailler sur les convergences d’analyses et d’actions pour faire avancer ses revendications. C’est ainsi qu’il a réuni, à l’été 2019, plusieurs acteurs européens sur le sujet des concessions hydrauliques, afin de construire une bataille commune contre la privatisation des moyens de production.
  13. Au niveau international, notre principal objectif, l’organisation d’une journée mondiale du droit à l’énergie reconnue par l’ONU, n’a pas encore été gagné. Toutefois, en octobre 2019, l’Assemblée générale des Nations unies, consacrée à la politique de développement durable, a appelé à une décennie d’actions et de mesures. Elle vise à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable.
  14. Ces initiatives sont le fruit du travail réalisé pour renforcer et élargir notre réseau d’échanges bilatéraux à travers plusieurs participations de la FNME-CGT au niveau international ou européen.
  15. Nos interventions dans les structures institutionnelles, réseau Accords-cadres monde, réseau Nucléaire, réseau Femmes avec la conférence de Prague, les comités exécutifs des fédérations internationales et européennes, mais aussi dans les congrès ou délégations des syndicats de l’énergie et des mines (Portugal, Italie, Espagne, Autriche, Canada, Luxembourg, Belgique, Brésil, Islande, Niger, Argentine, Colombie, Cuba, Russie) ou encore dans des conférences ou des études internationales (numérique et mutations du travail, négociations collectives pour encadrer la numérisation) ont permis de faire avancer nos repères revendicatifs.
  16. Notre participation aux groupes d’influence progressistes, comme les Groupes dits d’Annecy et de Paris, mis en place pour développer des actions, des prises de position et des résolutions communes dans IndustriALL Europe et Global Union (monde) commencent ainsi à porter leurs fruits.
  17. Avec toutes les fédérations CGT affiliées à la FSESP et IndustriALL Europe, nous avons travaillé via nos interventions à l’organisation de la manifestation européenne en avril 2019 à Bruxelles, à laquelle des syndicats de la Fédération ont participé.
  18. Nous avons obtenu le soutien et la participation des fédérations FSESP, ISP, IndustriALL ETU et Global Union aux journées intersyndicales de grève contre le projet Hercule.
  19. En Europe, nous avons participé à l’élaboration de revendications communes, notamment autour du temps de travail, du salaire minimum, du système de pension, de la négociation collective (en particulier sur les questions de politique sociale et sur le rôle des syndicats).
  20. La situation dégradée du dialogue social a poussé IndustriALL Europe à lancer une campagne d’envergure européenne « Together at Work », dans laquelle la FNME-CGT a pris toute sa place. L’objectif est de promouvoir les avantages de la négociation collective à travers l’Europe et ce, non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour la société dans son ensemble.
  21. La position de la FSESP sur la réglementation des prix est, elle aussi, à mettre à l’actif du travail fédéral réalisé ces dernières années.
  22. Notre engagement dans la lutte contre la mise en concurrence des concessions hydro-électriques s’est traduit par une réunion commune des représentants syndicaux des six pays soumis à la lettre de mise en demeure de la Commission européenne. Celle-ci portait sur la sortie de l’hydraulique de la concurrence, ainsi que sur la mise en place de services d’intérêt économique général (SIEG). Une déclaration commune a été rédigée et soumise aux fédérations européennes leur demandant de porter ce sujet en débat. Une réunion européenne a été organisée avec toutes les organisations syndicales concernées. Si les premiers échanges laissaient entrevoir une convergence des positions, le retour dans les organisations respectives n’a pas pu aboutir à une position commune sur cette revendication.
  23. Nous avons contribué à développer des actions convergentes autour de la justice fiscale, des lanceurs d’alerte, des discriminations, des services publics, de la politique migratoire.
  24. L’adoption en juin 2019 d’une nouvelle norme internationale du travail pour combattre la violence et le harcèlement au travail et la déclaration de Prague sur les droits des travailleuses sont aussi des avancées majeures dans notre combat pour les droits des femmes. Pour autant, la lutte reste à mener pour que la France ratifie cette nouvelle norme internationale.
  25. Notre engagement dans les internationales a aussi conduit à la négociation d’un nouvel accord RSE (responsabilité sociale d’entreprise) à EDF sur nos revendications. L’ouverture de négociations à Engie fin 2019 a conduit la Fédération à être force de propositions dans la négociation pour obtenir des garanties sociales de haut niveau pour l’ensemble des salariés d’un même groupe.
  26. La construction de nouveaux accords de coopération, comme avec le STEINR (Russie), le SNTEM (Cuba) et à venir avec les Algériens, permet aussi de renforcer le travail commun. Le développement des solidarités entrepris avec le MAB (mouvement anti-barrages au Brésil) ou l’ONG Prodesc au Mexique pour soutenir la communauté indigène d’Union Hidalgo, qui se bat contre l’implantation d’un nouveau parc éolien d’EDF sur ses terres, contribue à construire la lutte internationale.
  27. C’est aussi le cas de l’accord de coopération proposé par la FNME-CGT à quatre syndicats européens, en représentant plus efficacement les intérêts des travailleurs, notamment au travers de garanties collectives de haut niveau, d’échanges sur les situations de l’emploi et des conditions de travail, mais aussi d’analyses sur les impacts et conditions d’externalisation du travail des entreprises. L’objectif est, là aussi, de construire des positions communes pour peser sur les orientations des institutions européennes de notre champ d’activité.
  28. Le programme d’action et la résolution Énergie adoptés en juin 2019 lors du congrès de la FSESP sont des bases solides pour continuer à peser sur les gouvernements nationaux et les institutions européennes. Notre participation active et notre investissement au sein des différents comités ont permis d’obtenir la vice-présidence du Comité permanent des services publics.
  29. Notre contribution aux travaux d’IndustriALL Europe et Global Union (entrée au comité exécutif, participation aux groupes de travail et réseaux, préparation des congrès) a été nécessaire pour continuer à faire avancer nos repères revendicatifs. Avec les fédérations CGT affiliées à IndustriAll Europe et Global Union, nous avons participé activement aux réunions des réseaux des syndicats progressistes que sont le Groupe d’Annecy et le Groupe de Paris. Ce travail commun nous a permis d’élaborer collectivement nos axes revendicatifs afin de peser au sein des différents comités et lors des congrès.
  30. Le congrès d’IndustriAll Europe (1er-2 juin 2021 en visio) a permis de décider d’un plan stratégique qui définit les priorités et les actions de l’organisation pour les deux prochaines années. Une réunion physique des délégués au congrès est prévue en 2023, afin d’examiner la mise en œuvre du plan stratégique 2021-2023, de débattre et de déterminer le cap politique pour les années suivantes jusqu’au prochain congrès d’IndustriAll Europe en 2025. Le plan stratégique se concentre sur la reprise industrielle et sociale après la crise, sur la gestion des transformations verte et numérique, qui ont été accélérées par la pandémie et le plan de relance. L’objectif central est de garantir une transition écologique, sociale et sociétale qui ne laisse aucun travailleur et aucune région à l’écart de la transition et de la reprise, et de veiller à ce que les travailleurs soient au centre des transformations.
  31. Le congrès IndustriAll Global Union s’est tenu en visio les 14 et 15 septembre 2021. Une nouvelle direction a été élue et un plan d’action ambitieux a été adopté sur la promotion des droits des travailleurs, la construction de syndicats forts, la confrontation avec le capital mondial et la politique industrielle durable. Des résolutions ont été adoptées et des dirigeants syndicaux d’Algérie, de Biélorussie, de Corée, d’Eswatini, d’Indonésie et du Myanmar ont évoqué les situations difficiles dans leur pays, où le travail syndical est paralysé en raison des attaques massives contre les droits des travailleurs.
  32. Au regard des débats qui ont précédé, au sein de la CGT, la préparation de notre 52e congrès, la FNME-CGT a ressenti le besoin de retracer à son corps militant l’histoire de notre syndicalisme européen et mondial.
  33. Une journée d’études a été organisée fin août 2019, ce qui nous a permis de souligner d’une part, les avancées obtenues, mais aussi les progrès à réaliser, et d’autre part, la nécessité d’augmenter le rapport de force syndical au regard des grands enjeux énergétiques. Il en ressort aussi la nécessité de travailler avec toutes les organisations qui luttent ensemble pour la paix dans le monde et des droits de haut niveau pour les travailleurs. Pour cela, il est important, pour œuvrer dans le même sens, quelles que soient les organisations, de ne pas se focaliser sur l’affiliation. Les travailleurs sont très loin de ces enjeux de sommets des directions d’organisations.

Bilan Résolution - Partie IV - Suite Congrès Nantes 2017 - V2 - Démocratie et vie syndicale 2017/2020

Bilan Résolution IV

 

  • Démocratie et vie syndicale 2017-2020

 

    1. Lors des travaux du 6e congrès de la FNME-CGT, nous avions acté que la vie syndicale devait être un axe de travail majeur pour les syndicats et que la Fédération devait se tourner vers les attentes de ces derniers.
    2. Cette mandature a été marquée par de nombreux conflits pour l’avenir de nos entreprises et les activités sociales, mais aussi pour contrer les attaques portées contre le monde du travail en général. Les différentes lois successives et ordonnances ont fait reculer le droit des salariés à être représentés et défendus.
    3. Dans ce contexte, nos organisations peinent encore à trouver un équilibre dans l’animation des structures territoriales et l’obligation qui nous est faite de nous organiser également sur les périmètres des métiers ou entreprises.
    4. Notre champ fédéral a également connu, à l’instar des entreprises, un renouvellement massif de son corps militant et notamment des premiers responsables, dans les syndicats comme à tous les étages de la Fédération.
    5. Avec la baisse du droit syndical imposé lors des dernières élections, de nombreuses responsabilités sont concentrées sur une poignée de militants. Les employeurs ne manquent pas de caler des calendriers sociaux quasi-intenables pour accaparer ceux-ci.
    6. La question de notre organisation, de notre rapport aux salariés et de la place des syndiqués sont essentiels pour travailler sur nos objectifs de déploiement et de renforcement. Pour autant, ils sont souvent relégués au second plan.
    7. Nous constatons des difficultés croissantes quant à la participation des militants à la vie démocratique de leur syndicat, des coordinations régionales, des instances nationales et des structures interprofessionnelles.
    8. Même constat pour les collectifs fédéraux : le bilan est très mitigé, malgré la possibilité d’organiser certains travaux à distance.
    9. Certains collectifs ont eu des difficultés à se réunir et à traiter des sujets importants.
    10. C’est un réel handicap pour la richesse des débats, la vie démocratique, la construction des propositions et la mise en œuvre des décisions collectives.
    11. Notre activité syndicale est parfois vécue comme une souffrance.
    12. Nous avons connu trop de conflits entre nous avec, à certains moments, des situations, voire des propos, inacceptables.
    13. Nous subissons en permanence le calendrier des employeurs et la nécessaire organisation du revendicatif face aux attaques qui sont lancées.
    14. Une grande partie de notre corps militant est dans les transports, IRP régionaux ou nationaux, ou réunions directions. Le patronat ne cesse d’agrandir les mailles du « dialogue social » après avoir accentué la fréquence des instances. Les IRP ne permettent plus à l’organisation d’opérer un changement de membre en cours de mandat.
    15. Les périodes de confinement n’ont pas aidé au développement et à l’amélioration de notre vie démocratique. À noter tout de même que derrière l’intensification du télétravail et/ou du travail à distance, nous nous sommes adaptés aux nouveaux outils et que cela nous a permis de maintenir un certain nombre de nos instances. Il y a là certaines pratiques qu’il nous faudra peut-être préserver à l’avenir, même si ces méthodes de communication ne pourront jamais remplacer les échanges humains dont nous avons besoin et qui nous manquent parfois cruellement, ne serait-ce qu’en terme de fraternité.
    16. Une chose est sûre, c’est que le déploiement du télétravail et/ou la Prise de Travail sur Chantier modifie notre rapport aux salariés et surtout remet en question nos pratiques militantes. Les nombreuses négociations d’entreprise qui s’ouvrent tendent à généraliser ces nouvelles organisations du travail.
    17. Nous avons vu, dans cette période, des AG de salariés et retraités se faire par le biais de visioconférences. Si cela a pu constituer un plus à certains endroits, cela ne doit pas masquer les inégalités sur l’accès aux outils numériques.
    18. Les jeunes et les retraités ont particulièrement été touchés par cette période et l’isolement a eu des conséquences dramatiques, particulièrement sur ces deux populations.
    19. Notre syndicalisme doit répondre à cet enjeu de lien social, d’échanges et de débats. Cela doit être le vecteur de la construction des luttes revendicatives.
    20. Une chose est sûre, il n’y a pas de bons ou de mauvais moyens d’échanges avec les syndiqués actifs et retraités, si le but poursuivi est de rassembler.
    21. Les échanges au format physique ou à distance sont complémentaires. Cela a permis une participation plus régulière et plus importante. À nous d’en tirer le meilleur.
  • La formation syndicale

 

    1. Nous n’avons pas demandé le détail de la participation des militants de la FNME-CGT aux formations proposées par les UL et les UD. Toutefois, nous constatons que les formations spécifiques et les journées d’études de notre champ fédéral demeurent insuffisantes au vu du renouvellement que nous connaissons.
    2. L’organisation de ces formations est très inégale dans le pays.
    3. Les nouvelles IRP génèrent des demandes de formations spécifiques sur les CSE, les CSSCT et, nouvellement, le référent « harcèlement sexisme et sexuel ». En revanche, les formations de Base, “s’impliquer dans la CGT“, “participer à la vie de la CGT“ et Vie Syndicale sont insuffisamment proposées et mises en oeuvre.
    4. Pourtant, cela doit rester une priorité dans la formation politique, dans la compréhension de nos enjeux revendicatifs et dans la connaissance de nos règles de vie. Les IRP doivent rester un outil au service des salariés, mais elles perdent de leur efficacité si nous ne les exploitons pas au service de nos repères revendicatifs.
    5. Notre capacité à déployer les formations CGT reste insuffisante, tout comme notre capacité à former des formateurs.
    6. Et dans ce domaine, les années 2020 et 2021 ont accumulé un retard sans précédent dans le déploiement de nos formations. Les contraintes sanitaires nous ont poussés à l’annulation de nombreux stages. Cela n’est pas sans conséquence, car nous avons de nombreux élus qui n’ont pas encore pu effectuer ne serait-ce qu’une formation CGT.
    7. On observe que, pour pallier aux déficits de formateurs ou de compétences, nous avons fait appel à des experts extérieurs pour assurer certaines formations ou journées d’études.
    8. Former nos militants dès la prise de mandat est un enjeu de mise à niveau politique, mais également un enjeu de santé. Nous voyons de plus en plus de camarades en situation de burn out, du fait du manque de connaissance et de la multiplication des sujets à traiter.
  • L’évolution de la syndicalisation et l’audience de la CGT.

 

    1. Depuis 1995, nous sommes passés d’environ 90 000 syndiqués dans les IEG à 43 000 environ en 2020.
    2. De 2016 à la fin de 2020, la FNME-CGT est passée de 51 105 à 42 924 FNI.
    3. Cette perte constante doit nous interpeller.
    4. L’évolution de la syndicalisation est une nécessité dans la construction du rapport de force et un enjeu d’indépendance pour notre organisation.
    5. Dans la branche des IEG, nous pouvons constater que nous avons un potentiel de syndicalisation. Prenons pour exemple les dernières élections des CMCAS 2017, 80 000 ouvrants droit ont voté pour la CGT, soit près de deux fois plus que le nombre de nos adhérents.
    6. Sur les élections CAMIEG de 2021, ce sont 52 500 assurés qui ont donné leur voix à la CGT. Nous avons toutefois vu une baisse de participation importante. Sur ces élections, nous pouvons également constater que nombre de nos syndiqués n’ont pas voté.
    7. Pendant cette mandature, nous n’avons pas eu la capacité de créer le pôle « syndicalisation/déploiement » malgré de nombreuses sollicitations de militants. Nous avons été en échec sur la politique de cadres fédéraux.
    8. Nous nous sommes retrouvés dans la même situation sur la question du groupe « suivi des élections » qui revêt également une importance primordiale dans le tempo et le suivi des diverses élections du champ fédéral. Nous avons trouvé in extremis un camarade en responsabilité de manière transitoire. Sans cela, nous n’aurions pas pu traiter la question des rétroplannings, le suivi des accords CSE, les campagnes de communication, la validation des Cerfa, etc. Ce point est également à mettre en perspective avec l’organisation d’élections IRP à des dates différentes. La vie électorale prend de l’ampleur et devient une activité permanente. Force est de constater que nous ne sommes pas encore préparés à cet état de fait. Nous avons pu retrouver un animateur sur cette responsabilité de manière plus pérenne, mais la charge de travail nécessite la plus grande vigilance et nécessitera certainement la constitution d’un réel collectif.
    9. La constitution des listes de candidats sur des périmètres aujourd’hui nationaux ou extra-régionaux nous a imposé un meilleur suivi. Ces nouveaux périmètres dépassent de très loin ceux de nos syndicats voir des régions FNME et renvoient de fait cette responsabilité d’arbitrage à la Fédération. La baisse du droit syndical a complexifié la tâche et a augmenté les tensions dans le maintien de l’équilibre de la répartition du droit syndical. Elle a déjà un impact sur le maintien de toutes nos structures syndicales.
    10. Par ailleurs, l’utilisation du fonds de déploiement reste loin des objectifs, car les demandes de recours sont minimes. Toutefois, certains syndicats ont mis en place de réelles politiques de déploiement qu’il nous faut analyser, développer et valoriser.
    11. Le pôle « vie syndicale », en lien avec le pôle « communication », a tout de même construit une campagne de syndicalisation pendant la bataille pour gagner sur le débat d’idées et mettre au premier plan le service public de l’énergie, via notre PPE. Difficile à ce jour de mesurer la réelle prise en compte de cette campagne par les syndicats et si celle-ci nous a aidés dans la dynamique de syndicalisation.
    12. Du matériel pour aider à la syndicalisation a été produit (livret, journaux, dépliant).
    13. Concernant les actifs, remarquons que les différentes luttes que nous avons menées, notamment autour des retraites ou pour le service public de l’énergie porté dans notre Programme progressiste de l’Énergie, nous ont permis de gagner de nouvelles adhésions.
    14. Concernant les retraités, la perte de sept syndiqués sur dix lors du passage en inactivité contribue à la baisse. Des décisions locales ou nationales en termes de continuité syndicale ont été prises, leur application aurait dû inverser la tendance. Nous constatons des difficultés à mettre en œuvre nos décisions, alors que nous disposons d’organisations et de moyens, soit syndicaux soit dans les activités sociales et de santé, au plus près des retraités et qui devraient nous permettre de maintenir un haut niveau de syndicalisation.
  • Consultations

 

    1. Les premières consultations depuis le congrès de Nantes nous ont conduits à réfléchir à notre démarche. En effet, différents problèmes ont été révélés : trop peu de participation, incompréhension de certains sur la démarche, défiance entre différentes instances fédérales et vis-à-vis des négociateurs.
    2. Le CEF a donc décidé la mise en place d’un groupe de travail pour réaliser le bilan de notre démarche de consultation et faire de nouvelles propositions à valider au plus tard lors du prochain congrès fédéral.
    3. Aucune proposition type n’en est ressortie compte tenu des particularités importantes des consultations, qui concernent des instances, des populations et des modes de décision différents.
    4. Le 6e congrès n’a pas pu trancher sur la question de la démocratie syndicale et il a repoussé certaines décisions aux conseils généraux.
    5. Ainsi, lors de celui du 31 mai 2018, et à la suite des pistes et axes de travail proposés par le GT Consultation, les syndicats ont pris la décision de tenir des conseils généraux décentralisés afin d’avancer sur notre démarche de consultation.
    6. Mandat a été donné par les syndicats jusqu’au prochain conseil général, au CEF ou au BF (instance la plus proche de la décision à prendre) pour décider de la nécessité de consulter ou non, et de signer ou non l’accord concerné.
    7. Le 9 janvier, les syndicats réunis en conseil général décident enfin à 95,3 % des votants que la règle est de consulter les syndiqués.
    8. Toutefois, 62,7 % des votants valident que la Fédération et ses syndicats puissent déroger et décider de consulter les salariés en fonction du type d’accord.
    9. 91 % valident que seuls les salariés en grève sont consultés en cas de conflit et sur la sortie.
    10. Pour 92,5 % des votants, la consultation est comptabilisée sur le nombre de syndiqués.
    11. À 90,4 %, la décision est prise qu’en cadre contraint, la consultation est faite par l’instance du syndicat. Le vote est alors comptabilisé au nombre de FNI payés au conseil général précédant la consultation.
    12. Enfin, le conseil général valide à 89,2 % que les syndicats soient consultés au périmètre de leurs syndiqués et organisations concernés.
    13. Cette question reste épineuse au sein de la FNME-CGT, car nous avons eu plusieurs accords en demi-teinte (comme les droits familiaux ou les moyens bénévoles) qui ont divisé notre fédération et reposé la question de nos modes de consultation.
    14. Les accords du type temps de travail, droit syndical ou encore protocole électoral nous ont mis en opposition face à des collectifs métiers et aux syndicats. En fonction du périmètre de la consultation, des positions différentes peuvent ressortir.
    15. La modification sociologique du salariat sur notre périmètre est également une donnée qui nous percute dans l’analyse des différents sujets.
    16. Autre problématique : notre difficulté à identifier précisément nos syndiqués sur des périmètres donnés. Cela nous freine dans la mise en œuvre de notre démarche du « syndiqué acteur et décideur ». Malgré quelques expériences, nous sommes encore loin d’obtenir l’implication de l’ensemble des adhérents de la CGT dans le droit à décider au sein de l’organisation.
    17. Cette difficulté se retrouve au sein même de nos conseils généraux dans lesquels nous constatons la baisse du nombre de syndicats présents. Certains syndicats ne viennent jamais, d’autres ne viennent plus.
    18. Cela met à mal, bien évidemment, nos principes démocratiques et met en lumière toutes nos difficultés pour la vie syndicale.
    19. Les décisions sont certes prises et votées, souvent à une forte majorité, mais pas forcément mises en œuvre ensuite. La Fédération a organisé à plusieurs reprises des conseils généraux décentralisés. Nous constatons que cette forme d’organisation a mobilisé un peu plus les syndicats et qu’elle a parfois facilité la libération de la parole.
    20. Un bon fonctionnement démocratique de la FNME-CGT passe par la qualité de vie syndicale de ses syndicats. Il nous est difficile de faire l’analyse exhaustive de la situation, mais nous constatons qu’un certain nombre de nos syndicats sont en grande difficulté, que ce soit dans l’organisation de la vie démocratique (tenue des commissions exécutives ou des congrès) ou dans le renouvellement des militants (durée dans les mandats ou difficulté à trouver des militants sur les principales responsabilités).
    21. Devant la difficulté pour trouver des axes d’amélioration sur cette thématique, le CEF a décidé de lancer la construction d’un outil de consultation nommé « Consult ». Celui-ci est en cours de finalisation et de déploiement. Cela ne résoudra peut-être pas l’ensemble de nos problématiques, notamment celles autour de la vie syndicale et de la rigueur de notre organisation, mais il peut être une véritable aide dans la construction de notre démarche du « syndiqué acteur et décideur ». Une phase d’appropriation est nécessaire et cet outil devra être expliqué à nos syndiqués pour qu’il soit pris en compte.
    22. La construction même de cet outil a été un vrai casse-tête dans l’élaboration des droits concernant qui peut consulter qui et à quel périmètre. C’est un vrai cas d’école sur la complexité de notre organisation pour prendre des décisions.
    23. La démarche de consultation peut nous donner une réelle force face aux employeurs, comme nous avons pu le voir dans la négociation sur le temps de travail à la DTG. L’échec de la négociation a conduit la direction à organiser un référendum. La proposition de la direction a été refusée par plus de 65 % du personnel remettant de fait la CGT en position de force pour contraindre la direction à la réouverture de négociations. Nous avions connu un autre cas de référendum au RTE après la loi Travail. Les propositions patronales avaient été refusées par 75 % du personnel.
  • Connaissance des organisations et des syndiqués

 

    1. Quoique indispensable à la connaissance de nos syndiqués, CoGiTiel ne nous permet pas de disposer d’un niveau de détail suffisant sur les différents périmètres géographiques et d’entreprise. Cette méconnaissance nous met en difficulté dans notre capacité à trouver une cohérence et un équilibre dans notre système de consultation.
    2. Notre outil de connaissance des syndiqués devait évoluer. Un retard notable a été pris dans la mise en œuvre d’une nouvelle version de CoGiTiel.
    3. Au-delà de cette problématique technique, nous constatons une augmentation des difficultés des syndicats pour tenir à jour leur base de données, malgré la décision prise au congrès de Nantes, de suivre les transferts de syndiqués et gérer l’ensemble des tâches administratives.
    4. Là encore, différents débats mettent en avant la nécessité de mutualiser certaines de ces activités entre syndicats. Cependant, il n’y a eu que très peu d’expérimentations sur ce sujet.
    5. Grâce à un suivi plus rigoureux, nous avons toutefois amélioré les remontées des cotisations dans l’outil CoGiTiel.
  • Presse syndicale

 

  1. Alors que la presse syndicale reste un outil indispensable d’information et de formation auprès des adhérents, les syndicats ne proposent plus systématiquement les abonnements.
  2. Pourtant, la presse syndicale est un droit pour les syndiqués à la CGT.
  3. Des réflexions sont en cours au niveau de la Fédération pour proposer un autre modèle de diffusion de la presse syndicale dans un cadre économiquement viable.
  4. Liens avec les autres fédérations
  5. L’évolution des entreprises de notre champ fédéral nous percute dans le suivi et le lien avec les autres fédérations de la CGT. C’est le cas pour les salariés de la sous-traitance, tout comme ceux de Dalkia, EDF EN, Cofely, Framatome et bien d’autres, qui sont aujourd’hui partie intégrante des groupes historiques. Pour autant, l’histoire a fait que les droits rattachés à ces salariés ne dépendent pas de notre champ fédéral.
  6. Cela complexifie grandement le déploiement de notre CGT et le travail de convergence revendicative.
  7. Nous notons ces derniers temps un travail resserré avec certaines fédérations, notamment celles qui couvrent des industries comme la métallurgie ou la chimie, ou encore avec les cheminots et les territoriaux sur les enjeux de service public.
  8. C’est notamment le cas sur le développement de nouveaux moyens de production dits renouvelables, comme la filière photovoltaïque, l’hydrogène, l’éolien, etc. Un travail resserré a débuté sur certains dossiers en lien avec le portage du Programme progressiste de l’Énergie de la FNME-CGT. Nous devons améliorer le partage avec les salariés de ces secteurs et développer des axes revendicatifs communs, comme autour du statut de l’énergéticien.

 

Bilan Résolution - Partie V - Suite Congrès Nantes 2017 - V2 - La Territorialité

Bilan Résolution V

 

  • La territorialité

 

  1. Le sujet de la territorialité a fait l’objet de débats et d’un bilan présenté et validé au congrès de Nantes. Lors de ce congrès, décision a été prise de continuer nos débats pour aboutir à des évolutions de nos organisations, soit à un conseil général, soit au congrès suivant.
  2. Pour aider aux débats, la Fédération s’est dotée d’un GT Territorialité (jumelé avec le GT Consultation).
  3. Ce GT avait pour mission de reprendre plusieurs thématiques :
  4. Histoire de la territorialité dans notre fédération, voire dans d’autres fédérations ;
  5. État des lieux des différents types de syndicats, de leur périmètre, du nombre de syndiqués et des résultats aux élections ;
  6. Bilan et diagnostic Vie syndicale par type de maille syndicale ;
  7. Présentation d’organisation dans d’autres fédérations.
  8. Ces éléments devaient aider aux débats.
  9. Une nouvelle fois, fin 2018, la FNME-CGT, par le biais des conseils généraux décentralisés, a essayé de ramener le débat de la territorialité, ou plus précisément : « Comment organiser notre CGT pour l’activité syndicale que nous avons décidée ? »
  10. Malheureusement, d’autres sujets jugés plus prioritaires nous ont de nouveau privés de ces échanges qui conditionnent l’avenir même de nos syndicats, et donc de notre fédération.
  11. Le conseil général des 8 et 9 janvier 2019 a apporté toutes les réflexions issues de ces conseils généraux décentralisés, des CEF, des coordinations régionales, afin de préparer concrètement le congrès de la FNME-CGT en 2022. Des décisions de travail en ont résulté :
  12. Faire un état des lieux exhaustif de l’ensemble des élus et mandatés. Cette liste est en cours, mais elle n’a pas été formalisée durant la mandature.
  13. Continuer la mise en place d’« expériences d’organisations » nécessitant information et accompagnement de la Fédération, y compris en dehors de notre cadre statutaire fédéral, tout en respectant le cadre confédéral.
  14. Utiliser l’opportunité des congrès de syndicats pour élargir cette question à l’ensemble des parties concernées.
  15. Et enfin, prévoir un « planning de réunions régionales » pour travailler sur le sujet conjointement avec le territorial et les filières d’établissements ou d’entreprises, voire l’interprofessionnelle locale.
  16. Depuis Nantes, des réflexions sur le thème « vie syndicale et organisation » ont eu lieu dans certains syndicats ou coordinations régionales, sans que cette démarche soit homogène à l’échelle nationale. Certaines réflexions ont abouti à des expérimentations.
  17. Dès lors que la Fédération a eu connaissance des expérimentations, elle a accompagné les syndicats dans leurs travaux, afin que les aspects statutaires et /ou de vie syndicale soient respectés.
  18. Toutefois, nous constatons des points de blocage pour trouver une analyse commune de nos difficultés, pour les admettre et rechercher de réelles solutions. Les expérimentations mises en place ces dernières années montrent encore des lacunes dans la prise en compte des questions revendicatives et de l’activité des retraités, et peuvent générer des tensions au sein de nos organisations.
  19. Le 6e congrès avait acté différents thèmes sur lesquels la Fédération devait clairement évoluer pour répondre aux différents défis de notre vision du syndicalisme.
  20. Pour ce qui est de l’« écoute des syndicats », la Fédération a été beaucoup plus attentive aux attentes des syndicats et a essayé de répondre le plus possible aux différentes interpellations des structures. Cependant, le défi de limiter les lieux de décision afin de simplifier l’organisation s’est révélé plus complexe.
  21. La désorganisation et l’absence de cohésion d’un bon nombre de syndicats ne permettent plus d’élever le débat politique ! Finalement, nombreux sont les syndicats qui renvoient aux régions ou à la fédération l’organisation des débats.
  22. Devant l’ensemble des problèmes décisionnels en lien avec nos structures et organisations, nous avions décidé la mise en place d’un GT Consultation afin de travailler sur des propositions concrètes à fournir aux syndicats.
  23. La décision en conseil général à la suite des travaux du GT Consultation renvoyait la responsabilité finale aux instances de la Fédération pour la prise de décisions. Les décisions étaient les suivantes :
  • Consultation auprès des adhérents ;
  • Possibilité de déroger à cette règle et de décider de consulter les salariés ;
  • Seuls les salariés en grève sont consultés en cas de conflit et sur la sortie de conflit ;
  • Consultation comptabilisée au nombre de FNI ;
  • En cadre contraint, la consultation de l’instance dirigeante des syndicats remplace celle des syndiqués ; Le vote est organisé en trois points : pour ; contre ; abstention ; et en cas de vote majoritairement contre sur un accord, sera systématisé le droit d’opposition ;
  • Les syndicats négocient et sont consultés au périmètre des syndiqués et organisations concernés.
    1. Nous pouvons constater que les décisions sont prises quasi intégralement en mode contraint pour plusieurs raisons. D’une part, les délais sont très souvent courts, d’autre part, la consultation au périmètre des seuls adhérents concernés est quasi impossible. Ce dernier point entraîne des consultations faussées, car elles ne reflètent pas la réalité des adhérents qui couvrent le périmètre de la consultation.
    2. L’exemple de la multiplicité des consultations sur les périodes courtes ou durant la période estivale renvoie la prise de décisions à la Fédération.
    3. Sur ce point, il est important de noter que le « temps fédéral » n’est pas en phase avec le « temps des entreprises ».
    4. Cette situation s’explique, entre autres, par l’accélération de la réorganisation de chaque entreprise en lien avec les politiques sociales agressives menées par les gouvernements et qui nécessitent généralement un regard fédéral pour garder de la cohésion dans notre projet syndical.
    5. En 2014, lors du congrès de Besançon, les délégués avaient « ensemble » décidé que « les syndicats [devaient] s’interroger sur leurs organisations et les éventuels scénarios d’évolution de la territorialité pour la renforcer, sans qu’un modèle unique s’impose ». À cette date, nous n’avions pas encore connaissance de l’arrivée du fameux comité social économique et de la régression du droit syndical qui y était liée.
    6. Le CSE est en place. De plus en plus, les instances IRP et les militants associés sont éloignés du quotidien des travailleurs. Les moyens syndicaux ou bénévoles ont baissé et nous n’avons toujours pas pris le temps de nous poser pour réfléchir aux solutions à apporter pour maintenir une activité syndicale efficace et de proximité.
    7. Le rôle et la place des délégués syndicaux interrogent nos syndicats, notamment dans leur rôle pivot pour la négociation, la construction revendicative et la consultation des adhérents. De plus en plus, les salariés nous interrogent sur notre organisation, entre délégué syndical, syndicat et activités sociales.
    8. Ce que nous reprochent principalement les salariés, ce ne sont ni nos choix politiques ni nos écrits, mais tout simplement de ne pas assez nous voir sur le terrain.
    9. Pour mémoire, la résolution de sortie de congrès disait, entre autres : « Pour cela, chaque structure syndicale doit connaître les syndiqués de son périmètre et son rôle dans nos organisations doit être clairement défini. Le lien entre élus, mandatés et instances syndicales doit se renforcer. »
    10. En parallèle, beaucoup de nos secrétaires de syndicats jettent l’éponge faute de soutien et de renfort dans leur activité quotidienne.
    11. Lors de la dernière mandature et avant les élections CSE, ce sont plusieurs milliers de camarades qui étaient régulièrement présents en IRP. Ces camarades sont la vitrine de la CGT dans les instances où ils siègent, tant au niveau local, départemental, régional que national. Ils sont donc censés être porteurs de toute la démarche de la CGT et être le relais de nos repères revendicatifs. Des responsables de syndicat n’avaient pas et n’ont toujours pas de contacts avec nombre d’élus et de mandatés.
    12. Notre organisation a tendance à distendre les liens entre les syndicats de territoire et les élus et mandatés, créant ainsi des souffrances, des tensions, voire des conflits, sur le rôle de chacun.
    13. Alors que ces dernières années, les directions d’entreprise ont intensifié leur stratégie visant à regrouper les sites de travail et à concentrer les salariés, de notre côté (pour ne pas nous plier aux décisions des entreprises ou par simple confort), nous n’avons pas fait évoluer nos syndicats. Un constat s’impose aujourd’hui : nos forces syndicales ne sont pas toujours situées au bon endroit, ce qui freine la présence syndicale auprès des salariés, et donc notre efficacité.
    14. Nous voyons des organisations du travail verticalisées, avec une population de cadres, de techniciens, de salariés dans les activités tertiaires, dont les motivations et les formes de mobilisation sont éloignées des pratiques syndicales des syndicats territoriaux ancrés sur le personnel d’exploitation. Il résulte de cette situation une incompréhension de plus en plus lourde dans les appréciations des revendications, des formes d’action et, finalement, dans l’efficacité syndicale.
    15. Les réorganisations des entreprises et les évolutions des IRP ont aussi eu des des conséquences sur la relation entre actifs et retraités au sein des syndicats.
    16. Le revendicatif et l’activité des retraités en ont pâti alors qu’ils représentent plus de 40 % de nos syndiqués. Les retraités restent principalement syndiqués en section syndicale dans nos syndicats territoriaux, même si des sections de site (CNPE) ou d’entreprise existent (RTE) et que certains restent rattachés à leur syndicat d’actifs. C’est notamment le cas dans les syndicats Ufict.
    17. Il est à noter que dans bon nombre de syndicats en difficulté, ce sont les retraités qui assument certaines premières responsabilités, comme la trésorerie. Il en est de même pour les liens des syndicats avec l’interprofessionnel, car ce sont souvent eux qui participent à la vie des UL et des UD.
    18. Malgré cette implication des retraités, nous constatons également un appauvrissement dans les échanges intergénérationnels, y compris entre les retraités eux-mêmes, qui comptent quatre générations.
    19. Le portage du revendicatif propre aux retraités, leurs questions en matière de pouvoir d’achat, de protection sociale, de logement, de transport, peinent à être traités et pris en compte dans le portage revendicatif global de nos syndicats.
  • Communication

 

  1. Sur le thème de la « communication », la Fédération a fait le choix en 2019 d’attribuer des moyens financiers et humains pour répondre aux attentes des syndicats, dont certains n’écrivent plus (ou peu). La Fédération a fait le choix de mettre à disposition des communications simplifiées, voire vulgarisées, et respectant une nomenclature pour soutenir les syndicats.
  2. Ainsi, les syndicats disposent de moyens pour produire leur propre matériel ou pour une diffusion en l’état directement aux salariés. Pour autant, l’absence de décisions sur notre organisation n’a pas toujours permis une cohérence et une clarté dans l’information transmise aux syndiqués et aux salariés.
  3. Nous avons aussi relevé que la communication des collectifs d’entreprises ou des secteurs métiers est une nécessité.
  4. Le constat d’un affaiblissement des écrits locaux est alarmant, tant sur la construction revendicative de terrain que sur l’appropriation des enjeux collectifs et nationaux. Cela vient du fait que dans le fonctionnement, on ne prenne pas le temps de s’imposer à minima, une lecture approfondie individuelle et collective de l’actualité fédérale, de sujets spécifiques par Unité et champs d’activités mais aussi par sections syndicales pour le local sans compter les sujets transverses : interpro, CCAS, protection sociale, retraites etc.

 

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